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Citations sur La force de l'ordre (42)

Privé d’actions en rapport avec leur mission, les policiers se rabattent ainsi sur des incidents mineurs qu’ils transforment en expéditions punitives se terminant par des arrestations aléatoires.
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Dans ce contexte de désoeuvrement involontaire, des faits souvent anodins peuvent donner lieu à des réponses disproportionnées qui génèrent de l’action.
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Les contrôles d’identité et les fouilles corporelles sont réglementés par le code de procédure pénale, mais les policiers prennent souvent des libertés avec la loi dans les quartiers populaires, surtout vis-à-vis des jeunes.
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En fait les jeunes, quand j'arrive, ils courent, mais ils ne savent même pas pourquoi. On les rattrape et on les amène, et on découvre alors qu'ils n'ont strictement RIEN FAIT.
On leur dit : Mais pourquoi t'as couru ? Vous n'avez pas idée ! Ça doit être un réflexe pavlovien.
C'est peut-être le même réflexe qui fait courir les policiers pour les poursuivre.
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C'est que le dispositif français de sécurité publique a été progressivement détourné de ses objectifs originaux. National, il devait assurer l'égalité de tous devant la loi de la république et la neutralité des forces de l'ordre placées au seul service de l'état.
Mais lorsque les questions de sécurité ont été politisées à partir des années 1970, la police est elle-même devenue un instrument du pouvoir.
Putôt qu'au service des citoyens, elle se met au service du gouvernement qui, en retour, a besoin d'elle.
Ainsi la police s'est-elle vue accorder des prérogatives toujours plus larges, par exemple en termes de contrôles d'identité, et une autonomie toujours plus grande, en particulier par rapport à l'institution judiciaire.
Son pouvoir discrétionnaire peut ainsi se concentrer sur certains publics... en fonction de leur classe sociale, de leur lieu de résidence, de leur couleur de peau, parfois de leur religion.
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La mission des BAC, c'est en principe de faire du flagrant délit. Mais les infractions qui se prêtent à ces interventions sont rares.
- Ca vous arrive souvent de prendre un cambrioleur sur le fait ?
- Pour tomber sur un voleur, il faut vraiment un coup de bol de chez bol.
C'est simple, moi, ça fait sept ans que je suis à la BAC et ça ne m'est arrivé qu'une fois. Et encore, le type s'était laissé enfermer comme un con dans le pavillon qu'il cambriolait et il arrivait plus à en sortir. On n'a eu qu'à le cueillir.
- Ouais, et c'est pas en faisant du saute-dessus qu'on atteindra nos quotas.
- C'est pour ça qu'on doit faire des sans-papiers et des shiteux, des consommateurs de cannabis.
- Il me font marrer à dire qu'on n'est pas tenus à faire du chiffre. Quelle hypocrisie !

Une politique du chiffre a été officieusement instaurée au début des années 2000, obligeant les policiers à atteindre des onjectifs quantifiés, notamment en matière d'interpellations. lorsqu'ils n'y parviennent pas, ils disposent de ce qu'ils appellent des variables d'ajustement :
Les I. L. S. (Infractions à la Législation sur les Stupéfiants) et les I. L. E. (Infractions à la Législation sur les Étrangers) sont en effet les plus faciles à repérer. Les premières en ciblant les personnes de couleur, et les secondes en multipliant les fouilles parmi les jeunes du milieu populaire.

Les objectifs, fixés à des niveaux trop élevés pour être atteints, conduisent ainsi les policiers à faire des contrôles au faciès. Beaucoup de policiers se plaignent de cette politique du chiffre.
- Le mois dernier, mon équipage a fait seulement 24 interpellations alors que le major nous en demande 30. Le commissaire a suggéré de faire des I. L. S. et des I. L. E. pour compléter. C'est pourtant pas pour ça que je me suis engagé dans la police. Moi je voulais arrêter des voyous et des voleurs, pas des immigrés qui ne font de mal à personne ou des jeunes avec une boulette de shit.

A certains de leurs collègues, cette pression ne pose toutefois pas de problème. Elle leur permet même de mettre leurs pratiques en conformité avec leurs opinions politiques en arrêtant des étrangers.
- Y sont pas de chez nous, ceux-là ! ON LES CONTROLE !
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(...) Les forces de l'ordre doivent le plus souvent se contenter de quelques contrôles d'identité, pour animer des patrouilles monotones et espérer atteindre leurs quotas.
Mais ces contrôles sont manifestement ciblés.
[ membres de la BAC, dans une voiture : ]
- C'est des étudiants de l'Ecole de Commerce. Ils fêtent probablement la fin du semestre. Et ça fume du shit, et ça boit !
- Qui peut se payer des études à 10 000 euros ?
- Ils se promènent avec leurs tout nouveaux portables et ils téléphonent en public : pas étonnant qu'ils se les fassent voler !
- Allez, on bouge.
La Police se donne parfois pour mission de protéger la jeunesse dorée de l'éventualité d'un vol ou d'une agression par la jeunesse des quartiers.
(p. 58-59)
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[ témoignage d'un ancien membre de la BAC ]
Cette nuit-là était l'une des plus glaciales. Il devait faire dans les moins trente. Enfin, c'est la température qu'ils avaient annoncée dans l'Est.
A un moment, on patrouillait, on est passés devant la gare. Il y avait un Africain dehors.
Je ne sais pas comment il était arrivé là. Juste avec un pantalon, un tee-shirt et des sandalettes.
Il grelottait de froid. Toutes les portes de la gare étaient fermées. Le gars errait à la recherche d'un abri.
J'ai dit : 'Allez, on l'embarque au poste, au moins il passera la nuit au chaud.'
Mes collègues ont refusé. Je suis certain qu'en temps normal, on l'aurait contrôlé. Et comme il ne devait pas avoir ses papiers, il aurait fini au commissariat.
Il faisait tellement froid cette nuit-là, mais ils ont préféré le laisser geler.
Je me demande si ce pauvre gars a survécu.
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Deux grands modèles de police se sont longtemps opposés.
En Grande-Bretagne, c'était le 'Bobby', non armé, circulant souvent à pied, bien implanté dans son environnement et respecté pour son sens civique.
Aux Etats-Unis, c'était le 'Cop', toujours armé, patrouillant en voiture, entretenant peu de relations avec les habitants et redouté pour sa brutalité et son racisme.
C'est ce modèle qui s'est imposé presque partout dans le monde.
Cette évolution a un coût humain.
En Grande-Bretagne, trois personnes sont tuées par la police chaque année.
Aux Etats-Unis, trois meurent chaque jour dans les mêmes circonstances.
---------
[ même en rapportant ces chiffres (de 2007) à la population de chaque pays, la différence reste considérable :
GB : 63.7 millions - USA : 316.1 millions en 2013 ]
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Les sympathies pour le leader de l'extrême-droite [JM Le Pen] m'étaient déjà apparues à plusieurs reprises.
A l'approche de l'élection présidentielle [2007], les indices de la xénophobie se firent toutefois plus manifestes sur les murs du bureau de la BAC.
(...)
Les tenues de certains policiers se modifièrent, et ils parcouraient les cités vêtus d'un tee-shirt noir arborant sans ambiguïté des signes de leurs affinités.
A côté du mot PATRIOT et du casque franc à l'intention explicite, les trois chiffres [732] évoquant la date de la défaite de l'armée arabe à Poitiers étaient devenus le symbole de ralliement de l'extrême-droite.
L'institution policière, qui avait saisi la justice et fait condamner pour outrage un fabricant de tee-shirts détournant ironiquement le sigle des brigades anti-criminalité [B.A.K. - Brigade Anti Keuf] se montrait au contraire très indulgente à l'égard de ses agents qui livraient au regard des habitants leurs opinions hostiles aux immigrants et aux minorités.
(p. 85)

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https://www.liberation.fr/societe/2003/02/14/bak-93-des-vetements-qui-froissent-la-police_430917
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