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Citations sur Tandis que j'agonise (81)

Dans la lumière soufrée, il semble encore plus petit que d’habitude. C’est le défaut de ce pays : les choses, le temps, tout cela dure trop longtemps. Nos terres, c’est comme nos rivières : opaques, lentes, violentes, modelant, créant la vie des hommes à leur image, incapable et méditative. « Je le savais » dit Anse, j’en ai acquis la certitude. Elle a mis cela dans son idée.
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Dans une chambre étrangère, il faut faire le vide en soi-même pour pouvoir dormir. Et, avant d’avoir fait le vide pour pouvoir dormir, qu’est ce qu’on est ? Et quand on a fait le vide pour pouvoir dormir, alors on n’est plus. Et quand on est tout plein de sommeil, c’est comme si jamais on n’avait été. Je ne sais pas ce que je suis. Je ne sais pas si je suis ou non.
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(…) Je serais moi-même. Je le laisserais être la forme et l’écho de son mot
J’ai cru que vivre c’est obéir à ce qui vit, au sang terrible, au sang amer et rouge qui bout à travers la terre.
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Vers le point du jour, la pluie cesse, mais il ne fait pas encore clair quand Cash, ayant enfoncé le dernier clou, se redresse avec raideur et regarde le cercueil terminé. Tous les yeux sont tournés vers lui. A la lueur de la lanterne, son visage est calme, pensif ; lentement il frotte ses mains sur l'imperméable le long de ses cuisses, d'un geste final, décidé, recueilli. Alors, tous les quatre, Cash, notre père, Vernon et Peabody, soulèvent le cercueil sur leurs épaules et se dirigent vers la maison. Bien qu'il soit léger, ils marchent lentement ; bien qu'il soit vide, ils le portent avec précaution ; et bien qu'il soit inanimé, ils n'en marchent pas moins en étouffant leurs paroles, parlant de lui comme si, terminé, il sommeillait à demi vivant, dans l'attente du réveil. Sur le plancher sombre, leurs pieds frappent gauchement, comme s'ils n'avaient depuis longtemps marché sur des planchers.
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Je me rappelais que mon père avait coutume de dire que le but de la vie c'est de se préparer à rester mort très longtemps.
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Je me rappelle qu'étant jeune, je croyais que la mort était un phénomène physique. Maintenant, je sais que c'est tout simplement une fonction de l'esprit, et encore, de l'esprit de ceux qui subissent la perte .
Les nihilistes disent que c'est la fin, les fondamentalistes disent que c'est le commencement.
En réalité, ce n'est pas autre chose qu'un locataire, pour ainsi dire, ou une famille qui quitte son appartement ou sa ville.
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On se rend compte de temps en temps que les enfants ont plus de bon sens que les grandes personnes, mais on n'aime pas le leur avouer avant qu'ils aient de la barbe, et après qu'ils ont de la barbe, ils sont trop occupés parce qu'ils ne savent pas s'ils pourront jamais revenir en arrière, à l'époque où ils avaient du bon sens, avant que le poil ne leur ait poussé.
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C'est alors que j'ai appris que les mots ne servent rien, que les mots ne correspondent jamais à ce qu'ils s'efforcent d'exprimer. Quand il fut né, j'ai compris que le mot maternité avait été inventé par quelqu'un qui avait besoin d'un mot pour ça, parce que ceux qui ont des enfants ne se soucient pas qu'il y ait un mot ou non. J'ai compris que le mot peur avait été inventé par quelqu'un qui n'avait jamais eu peur, le mot orgueil par quelqu'un qui n'avait jamais eu d'orgueil.
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Des fois, je ne sais pas trop si on a le droit de dire qu’un homme est fou ou non. Des fois, je crois qu’il n’y a personne de complètement fou et personne de complètement sain tant que la majorité n’a pas décidé dans un sens ou dans l’autre. C’est pas tant la façon dont un homme agit que la façon dont la majorité le juge quand il agit ainsi
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Comme nos vies se défont dans le vide et le silence ! Gestes las qu’avec lassitude on répète : échos d’appels séculaires tirés par des bras sans mains d’instruments sans cordes : au coucher du soleil, nous prenons des attitudes furieuses, avec des gestes morts de poupées.
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