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Citations sur Le courage qu'il faut aux rivières (58)

Ses sœurs pouvaient consoler, caresser les bleus de leur mère au lendemain de ces crises. Lui n’en avait pas le droit. Il devait conjurer ses tendresses.
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Ses muscles étaient entraînés au-delà des exigences de son véritable sexe, et l'habitude de le dissimuler finit par se muer en conviction. Elle aurait presque fini par oublier qu'elle était une femme, à présent qu'on ne lui demandait plus de feindre d'être un homme. Elle n'avait jamais de difficultés à être accueillie ; sa longue physionomie brune et sa discrétion rassuraient. Les gens qu'elle rencontrait ne remplissaient pas uniquement leur devoir d'hôte, ils appréciaient sa compagnie. Elle n'avait pas eu l'occasion auparavant de mesurer l'affection qu'elle pouvait susciter, sa relation aux autres ayant été confinée dans les limites de la terreur exercée par son géniteur sur sa mère, sur ses sœurs et sur elle-même.
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Un ciel de nuit plombé, voilé d'une lune tiède, eut couvert sa baignade mais il faisait plein jour et l'interdit subsistait. Elle aspira la lumière comme une marée.
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le lynx regardait Adrian. Seule trace d'affolement dans sa fixité, les oreilles bougeaient, captant à toute vitesse des signaux qui échappaient à l'homme. Les fines flèches noires à l'extrémité de leurs triangles veloutés étaient deux antennes à la précision meurtrière. Une patte moussue en suspension au-dessus de la roche, les muscles prêts à onduler dans une détente nette, le lynx évaluait le danger, l'opportunité d'attaquer ou de fuir.
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Dans le flux des images défilant dans son esprit, Adrian forma alors une pensée ancienne, un de ces mouvements blets de la mémoire qu'elle croyait profondément endormis ; le souvenir se releva et l'enveloppa au bord de ce lac glacé, fatal, si obscène et si calme sous les montagnes : Adrian pensa à l'enfant, et pour la première fois elle y pensa comme à sa fille, et pour la première fois la pensée de son abandon lui fit atrocement mal.
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Alors Adrian regardant le lynx vit tout autre chose. Dans la robe tachetée où jouaient les ombres, dans les yeux soulignés de blanc, dans la collerette de barbe douce et féminine il vit un salut, une promesse, une exhortation même, qui était aussi un avertissement. Il vit une image de sa solitude et la possibilité d’en faire une liberté.
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L'une [des jattes] est remplie d'une substance noire et épaisse, l'autre d'un liquide blanc et crémeux. […] Elle joint ses paumes pour mêler le sang et le lait, les applique sur son visage, couvrant ses joues, son front, son nez d'un onguent brunâtre et nauséabond. […] D’une voix forte, elle profère les paroles rituelles, jure par la pierre et par la croix de rester vierge, de ne jamais contracter d’union ni fonder de famille. Elle regarde vers le bas, évitant les yeux ourlés de mauve de celui qu’elle fuit par le pouvoir des mots prononcés.
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C’est ton âme que tu portes, Adrian, c’est ton cœur que tu soutiens de tes bras maigres pour ne pas qu’il s’érafle au sol pierreux, pour ne pas qu’il s’écrase et t’abandonne à ta solitude, à la froidure du dedans, qui te fait mettre un pied devant l’autre.
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Les montagnes écrasaient de leur autorité tout amour véritable, faisaient basculer dans leurs gouffres la possibilité d'être soi.
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A présent, plus elle s'éloignait de la maison noire, plus elle voyait le monde s'écarter, les derniers mois s'épaississant dans une obscurité digne d'oubli, se détachant d'elle comme les mottes boueuses d'une carapace rompue de fatigue et de chagrin. (page 79)
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