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4,02

sur 433 notes
Un petit livre qui se lit si vite qu'on en redemande.

Un récit sans aucun nom, les personnages d'une famille au coeur de la France sont désignés par leur rôle, « la gamine », «le beau-frère », « le papi»... Une fresque de la vie de campagne à une époque qui tend à disparaître. La petite famille d'éleveurs ne vit que pour sa ferme, ses bêtes. Ils vivent vaches, habitent avec leurs vaches, respirent vaches.

La construition du récit est travaillé autour d'unités thématiques, on découvre, parfois avec brutalité, parfois avec poésie, la réalité d'un quotidien du monde paysan.
C'est un livre agréable à lire mais dont la forme courte ne me convient pas vraiment pour que j'en garde un vive souvenir.
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Une famille peuplée de bêtes, dans les murs de la ferme comme dans les têtes. Rythmée par des gestes et des traditions paysannes transmises de génération en génération, on nait ici et on meurt ici. Un peu taiseux, les personnages sont comme le roman, ils disent peu mais révèlent beaucoup.

On appréhende cette famille comme on parcourt de la main une planche de bois travaillée par le temps. On y devine le temps passé et les souvenirs imprimés dans les veines, les accrocs, les failles aussi. Que ce que l'on voit actuellement est la somme de toutes ces époques vécues.

Du même bois, un si beau titre pour décrire aussi la notion de l'héritage, la parentalité, la transmission. Les femmes qui finissent par ressembler à leur mère, les "tares" familiales qu'on guette chez les enfants qui grandissent ou qu'on voit en soi même.

J'aurai tant aimé que le livre continue, approfondisse encore ces thèmes, les vies des personnages. Mais c'est aussi ça un bon livre, quand ça a un goût de trop peu, que c'est si bien écrit et prenant qu'on en redemande.
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Fort joli roman, d'à peine plus de cent pages.
Marion Fayolle nous raconte la vie à la ferme, dans un temps autre que le nôtre maintenant. On vivait tous ensembles, les enfants, les parents, les grands-parents, les vieux ancêtres, tout le monde ensemble dans la grande ferme presque à côté des bêtes. La vie était autre que maintenant, mieux ? peut-être.
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Marion Fayolle m'a plongée dans l'intimité d'une famille de fermiers, où les générations se succèdent et se ressemblent. A travers des descriptions minutieuses et des dialogues percutants, l'autrice dépeint la vie quotidienne de ces hommes et femmes qui vivent au rythme des saisons et des bêtes.

Les personnages du roman sont complexes et tourmentés. Ils portent en eux le poids des aïeuls et des secrets de famille. Les relations entre les membres de cette famille sont tendues, empreintes de non-dits et de rancoeurs, mais aussi de tendresse et de solidarité. Marion Fayolle parvient à sublimer ces relations complexes pour en faire des tableaux touchants et bouleversants.

L'écriture est poétique tout en étant brutale, elle révèle la beauté et la violence de la vie à la campagne. Les descriptions des paysages, des animaux et des gestes quotidiens sont d'une grande précision, nous plongeant au coeur de cette ferme qui semble être un personnage à part entière.

"Du même bois", c'est un roman profond et émouvant, à la fois sombre et lumineux. Marion Fayolle est parvenue à saisir l'essence même de la vie à la campagne, avec ses joies et ses peines, ses espoirs et ses désillusions. Une très belle lecture, à lire absolument pour voyager dans un univers singulier et poétique, où chaque mot est comme sculpté dans le bois ancestral de la famille.
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Un intérêt mitigé pour ce livre qui avait pourtant tout pour me plaire. le sujet du monde rural pour lequel j'ai une sensibilité, un peu de nostalgie. Mais tout le monde n 'a pas le talent de Marie-Hélène Lafon pour nous faire vivre ces ressentis, enfuis au plus profond de nous !

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Ce petit livre décrit la vie de 3 générations dans une ferme habitation.
Moi-même issue de la petite campagne, j'y ai bien retrouvé le rapport que j'ai pu avoir avec les vaches, la nature et les personnes.
Le libre décrit avec justesse la vie des gens, des êtres de la nature.
Le style d'écriture, emprunté au milieu paysan renforce la sensation d'y être embarqué.
On sent que l'autrice aime ce milieu.
Elle nous le fait partager.
Hélas ce monde paysan, comme le livre le transmet, est finissant.
Un bon moment qui permet de revivre nos années jeunesses à la campagne entre l'étable et la cuisine, entre la vache, la gamine et la mémé….
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« On était du même bois, un peu rustique un peu brut, dont on fait n'importe quoi ... ».

Brut de décoffrage, cet écrit me laisse stupéfait. En effet, les faits racontés je les ai déjà rencontré, lu dans les années 60.
Le servage qu'était l'élevage des animaux. A un degré moindre, c'est toujours les cas.
L'étable à la base du U de l'architecture fermière, chauffage central de la maisonnée
La cohabitation des générations
Le gosse qui n'a pas toute sa raison
Fin saoul, le berger célibataire, remonté à l'alpage allongé sur le dos de son immense chien
Pour ce qui me concerne, Marion Fayolle ne fait que me raconter une histoire déjà lue.

Je reste surtout stupéfait par l'engouement du lectorat pour cette production.
Serait-ce la nostalgie du passé, le « c'était mieux avant » face à cette vie urbanisée en décomposition aujourd'hui ?

Peu à peu, mon étonnement du déjà lu s'est transformé en lassitude quand j'ai mesuré l'utilisation excessive du « Ça » ! Dans dix-huit lignes, j'en ai compté onze !
Alors là !
Même dans mes brouillons d'écrits les plus nuls, ça je ne réussis à n'en caser que deux ou trois ! Était-ce volontaire, sorte de figure de style de l'autrice, ou faute de débutant ?
Ma lecture s'en est trouvée alourdie : nystagmus d'un « Ça » à l'autre et comptage !

Néanmoins, tous ces « Ça », ont fait remonter à ma mémoire polissonne, un dessin de Reiser : « Mon Moi vous emmerde, c'est mon « Ça » que vous faites bander » Et la psycho sexy de répondre « Bien, aujourd'hui nous allons surtout nous pencher sur votre « Ça ». J'ai tellement rigolé que le « marque-ta-page » en est tombé …. et ma lecture aussi.

Marion Fayolle enchaîne ses anecdotes souvenirs comme d'autres enfilent des perles, sauf qu'ici, il n'y a pas de fil. «  …. dont on fait n'importe quoi, sauf naturellement les flûtes ... » finit de me susurrer Brassens.

Je m'interroge néanmoins : « qu'aurais-je pu écrire avec une telle matière ? »

Deux étoiles.

Ancelle, le 23 mai 2024
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« Un paysan, c'est un tronc d'arbre qui se déplace » disait Jules Renard. Ce premier roman de Marion Fayolle – « du même bois » – s'inscrit dans ce même esprit avec une narration qui met tout à égalité : les choses et les objets s'animent, les bêtes se personnifient, les êtres s'animalisent… Animaux, murs, personnes, enfants, tous du même bois en quelque sorte.

À l'heure où les agriculteurs reviennent au coeur de l'actualité, ce texte éclaire avec beaucoup de poésie la dure réalité de ce métier. Mais il dit aussi l'attachement à la terre et la peine que l'on peut éprouver quand il faut la quitter, se séparer du troupeau. Alors résonnent les paroles du pépé qui a souvent répété « que le jour où il n'y aura plus de bêtes, ça ne sera plus vivable ». Il aura eu la chance de mourir avant.

On suit le quotidien d'une ferme familiale, comme il en existe de moins en moins, mais qui dessine nos campagnes. Celle-ci est perchée à quelques encablures de la source de la Loire, en Ardèche. Autour du chef de famille et de son épouse, il y a les grands-parents, les enfants et un beau-frère différent. « Ici, on fait toute sa vie sous la même toiture, on naît dans le lit de gauche, on meurt dans celui de droite et entre-temps, on s'occupe des bêtes à l'étable. »

Le fil rouge est la vie de celle qu'on appellera tout au long du livre « la gamine » qui chouine et renâcle d'un quotidien tourné entièrement autour de l'élevage, de l'entretien des bêtes, des vaches qu'il faut aider à mettre bas, des poules qu'il faut nourrir, des repas qu'il faut préparer. Une vie qui ne permet pas de trop s'éloigner ou de prendre des vacances.

Alors la gamine s'évade par un imaginaire puissant qui déroute les siens…

Construit autour des chapitres thématiques qui peuvent ressembler à des nouvelles, ce roman raconte avec force détails le quotidien de ces paysans de montagne au moment où leur fin approche, où le cycle de la vie, de la naissance à la mort, va laisser la place au vide à l'heure de la crise agricole.

Le pépé, la mémé, la mère... Les personnages de Marion Fayolle semblent tout droit sortis d'un jeu de sept familles. Aucun d'entre eux n'est désigné par un prénom ou un nom. Les personnages sont des types. Ils représentent une génération d'éleveurs. Les jeunes rêvent d'ailleurs, "imaginent une vie à eux, qui ne serait pas celle des parents, qu'ils auraient réussi à inventer tout seuls". Les vieux ne veulent pas vivre sans les bêtes et craignent le départ des jeunes.

Les perspectives radicalement différentes des personnages n'en font toutefois pas des êtres que tout oppose. Bien au contraire. Avec une démarche presque naturaliste, Marion Fayolle questionne l'hérédité. On hérite de la terre de ses parents, de leur étable, de leur cheptel. Pas seulement. On hérite aussi d'une sensibilité, d'un tempérament volontiers taiseux mais débordant d'une humanité généreuse et directe.

Aucun dialogue ne vient troubler le récit écrit au rythme de la vie paysanne. Sans tirets ni guillemets les paroles s'insèrent à même le texte, elles font partie du tout. Il nous prend alors envie de lire à voix haute pour goûter la musicalité du texte, pour partager le quotidien des personnages, entrer dans leurs habitudes, ressentir leurs

"Du même bois" est un joli premier roman qui dépeint la ruralité avec beaucoup de justesse, mais qui questionne aussi l'hérédité, au sens universel du terme. Un texte d'une très grande poésie sans grandes envolées lyriques et avec un vocabulaire simple.
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Dans la ferme, les gens n'ont pas de nom. On les connaît par leur statut, leur position dans l'arbre généalogique : la mère, le père, l'oncle, les gosses, la mémé, les grands parents.

Quand les anciens vieillissent ils vont vivre dans l'autre aile de la maison, celle où la mémé vivait. 

Quand la fille a un gosse à son tour, elle devient la mère, sa mère à elle le restant jusqu'au décès de la grand mère, qui lui cèdera alors le nom de mémé ... 

Les vaches ont des noms, ont presque plus de valeur que les humains. L'étable jouxte la chambre des parents, mais les nuits de vêlage, quand ça ne se passe pas bien, tous entendent les cris de la bête, voire vont donner un coup de main.

Et d'ailleurs, ça lui a fichu un coup à la fille de voir une vache refuser de s'occuper de son veau. Quand elle a été enceinte, elle a eu peur d'être pareil. Surtout que la gosse criait tout le temps .. 

Dans cette ferme où plusieurs générations s'entassent, le destin est de reprendre la ferme, les bêtes dont il faut s'occuper tous les jours, sans weekends, sans vacances, sans autre horizon que les collines alentour.

Jusqu'à ce qu'un des enfants refuse de la reprendre et qu'il faut dire adieu aux vaches, adieu, à la vie qui se déroulait immuable pour tous les habitants ... 

Un roman minimaliste, mais si juste.

Roman des campagnes à l'ancienne, d'une vie difficilement acceptable aujourd'hui.

Un premier roman très fort. 

Une autrice que je découvre   
Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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Immersion dans un monde paysan en disparition, « Du même bois » offre aux lecteurs une succession de courts chapitres qui traversent le temps pour mieux souligner le déclin d'un mode de vie où les générations vivent sur la même propriété.
Seule une étable sépare la bâtisse de gauche pour les jeunes de celle de droite réservée aux anciens. Après s'être épuisé à la tâche, « on glisse vers l'autre bout » et on attend la fin.
C'est le cas de la formidable « mémé », reléguée à droite, qui nourrit tout son petit monde pour lui prouver son amour, incapable qu'elle est de montrer ou de dire autrement son affection.
De l'autre côté, il y a « la gamine » qui souffre des mêmes « fragilités » que les membres de la branche paternelle.
Et puis, il y a tous les autres : la mère de « la gamine » qui tente tant bien que mal de sortir son enfant de son mal-être ; les enfants qui parcourent la campagne et construisent des cabanes en jouissant d'une liberté que leurs alter egos de la ville ne pourront jamais savourer ; le beau-frère qui ne tourne pas rond et qui vit terré dans sa chambre auprès de la « mémé » ; les « bêtes » qui nourrissent la famille...
Avec une grande justesse, par petites touches rappelant que Marion Fayolle est une dessinatrice de talent, dans une écriture à l'os mêlant rudesse et tendresse, « Du même bois » est une ode à tous les invisibles qui vivent de et dans la nature et pour lesquels la vie et la mort, celle des hommes et des animaux, sont intimement liées.
Il y a du Marie-Hélène Lafon chez cette autrice, et c'est un compliment.

Lien : http://papivore.net/litterat..
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