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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Merci à Babelio et aux Éditions Cherche midi pour cet envoi et surtout pour cette très belle découverte. Quel bonheur de lire et de faire la connaissance d'une femme dont j'ignorais totalement l'existence alors qu'elle a fait énormément de choses pour les femmes. Ellen Feldman nous propose de faire la connaissance de Margaret Sanger, une femme qui a décidé de prendre son destin en main, de ne pas subir sa vie et surtout d'aider les femmes.

C'est une femme haute en couleur qui a décidé de ne pas rentrer pas dans le rang, elle a grandi dans une famille nombreuse, onze enfants et très vite elle va être sensible à la condition féminine, elle va être infirmière et veut que les femmes puissent avoir accès à des moyens contraceptifs. Elle va se battre, communiquer, lutter et se consacrer uniquement à ce combat. Margaret Sanger va créer le planning familial.

C'est impressionnant de voir tout le travail accompli et en même temps n'est-elle pas passée à côté de sa famille, de ses enfants ? Terrible vertu est un roman riche, documenté et qui donne envie de lire d'autres livres concernant cette femme. L'auteure décrit très bien les moeurs de l'époque et plonge le lecteur au coeur du XXe siècle.

J'ai beaucoup aimé l'intervention des autres personnages dans le roman, ils répondent à Margaret et souvent rétablissent la vérité. Ces échanges donnent un autre rythme au récit.

Petit bémol, j'ai trouvé la fin un peu rapide et j'aurais souhaité plus de détails sur le côté historique du combat.
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Racontée à la première personne, cette biographie romancée a su m'intéresser bien que ce ne soit pas mon genre de prédilection. Je l'avoue, j'y ai découvert la figure de Margaret Sanger que je ne connaissais pas jusqu'alors. C'est d'ailleurs le sujet et l'opportunité de découvrir une femme qui a changé la vie de millions d'autres qui m'a attirée vers ce livre que me proposait Babelio.

Ellen Feldman donne la parole à Margaret Sanger, l'imagine déroulant son histoire : sa mère brisée par la ribambelle sans fin de grossesses et de fausses couches, son militantisme, ses luttes, ses amours, ses condamnations… jusqu'à la création du planning familial et de l'acceptation de la contraception tant par la loi que par le grand public. Se dessine alors le portrait d'une femme rebelle et déterminée, qui faisait partie de ses électrons libres en rupture avec les discours majoritaires de leur époque : elle suit des réunions socialistes, prône une vie sexuelle épanouie et dénonce cette hypocrisie qui réserve la contraception aux femmes riches.
Sa vie, son point de vue… toutefois nuancé par les brèves interventions ici et là des personnes qui l'ont connue : son mari Bill Sanger, ses fils, ses amants, sa soeur, etc. Ces passages sont sans doute mes préférés car ils complexifient le personnage. En effet, l'autrice, loin d'encenser cette femme redoutable, place dans leur bouche reproches et ressentiment. On découvre qu'elle a sacrifié beaucoup de choses – et en premier lieu, ses enfants – pour son combat, blessant ses proches et s'aveuglant parfois elle-même pour ne pas reconnaître ses torts. C'est un personnage parfois antipathique et finalement plus faillible qu'elle ne l'avoue.
Mes sentiments pour elle furent compliqués, mitigés. Tantôt admiratifs, tantôt agacée. J'ai aussi eu de la compassion pour elle. Elle qui ne voulait pas se marier, elle a finalement cédé face à l'insistance de Bill Sanger. Elle qui ne voulait pas d'enfants – sachant qu'en plus la grossesse était dangereuse pour elle qui souffrait de tuberculose –, elle a cédé à son mari. J'avoue avoir eu une pointe d'appréhension à ce moment-là, la voyant renoncer à ses convictions de jeunesse. Heureusement, elle ne prend pas le même chemin que sa mère et je trouve néanmoins admirable sa façon de ne jamais oublier son combat (et son propre plaisir), refusant de se résigner au rôle de gentille mère au foyer. Elle n'était ni toute noire, ni toute blanche, elle a commis des erreurs, mais elle a aussi changé son époque.

De plus, son combat m'a passionnée. Impossible de ne pas être révoltée par la situation des femmes croisées dans ce livre. Vie d'injustice, d'inégalité, de violence et de pauvreté. Leur plaisir est réprimé, ignoré ou dénigré ; celles des quartiers pauvres sont condamnées à une vie de misère entourée de trop nombreuses bouches à nourrir ; outre l'ignorance due à une éducation interdite par la loi (parler de contraception dans un journal – comme The Woman Rebel créé par Maragaret Sanger – était considéré comme obscène), l'impossibilité d'accéder aux moyens de contraception les rendaient dépendantes de la bonne volonté de leur mari pour ne pas tomber enceinte (seuls les hommes pouvaient acheter des préservatifs – coûteux – par exemple). Parfois au détriment de son propre bonheur, elle a lutté pour ses idées, pour la justice, pour l'égalité, pour la santé des femmes tout au long de sa vie

Du fait de l'aspect romancé, du côté « discussion avec Margaret Sanger », c'est un livre prenant et agréable à lire en plus d'être instructif. Margaret Sanger ne fera sans doute pas l'unanimité, mais elle n'en reste pas moins une femme forte, décidée, qui a sans nul doute possible fait avancer la cause des femmes en se préoccupant de leur santé et de leur droit à disposer de leur corps.
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C'est sans doute la vague Meetoo qui a poussé les éditions Cherche Midi à traduire pour la première fois en France, l'autrice Ellen Feldman qui retrace la vie assez exaltante d'une figure mythique du combat féministe Margaret Sanger.

Mais qui est Margaret Sanger ?

Pour faire court, c'est la créatrice du Planning familial aux Etats Unis. Les débuts, timides, vous pensez bien, eurent lieu en 1916, quand Margaret Sanger, militante anarcho/socialiste décide d'ouvrir dans un local miteux de Brooklyn, une sorte de clinique pour informer les populations ouvrières ( donc pauvres) sur la contraception. A l'époque, en plus de salaires de misères, de taudis, les femmes avec une dizaine d'enfants ( viables car à ce nombre, il faut ajouter les fausses couches ) étaient monnaie courante. Elles mouraient plus d'épuisement que de vieillesse. Les hommes, évidemment étaient peut concernés et les dogmes religieux encourageaient ces naissances continuelles puisque dons de dieu. La clinique ne fit pas long feu ( quelques jours) et s'ensuivit un procès à rebondissements qui, par son jugement, allait faire jurisprudence. Pendant 50 années encore, Margaret Sanger allait militer, combattre, ouvrir des centres d'informations autour de la contraception et initier la création de la pilule contraceptive. le roman d'Ellen Feldman, sous forme de pastilles chronologiques romancées, retrace sa vie.

Une femme exemplaire cette Margaret Sanger ?

Globalement, quand on se bat contre des idées machistes ( une femme à l'époque ne pouvait pas parler de sexe, de contraception, univers réservé à quelques médecins mâles), pour les femmes, quand, pour ces idées on subit procès, emprisonnements, humiliations, on reste admiratif de son courage, de sa ténacité. le roman ne se prive pas de raconter ses combats, presque de façon hagiographique. Si vous rajoutez que dans une Amérique ultra puritaine, elle avait une vie sexuelle débridée, libre, pleine de jouissances, Margaret Sanger, aussi séduisante, séductrice qu'oratrice exaltée, ne peut être qu'une icône féministe. Certes, elle a pas mal sacrifié sa famille ( oui, elle était mariée et avait trois enfants), ce que le livre raconte en faisant prendre la parole à certains de ceux qui ont connu, subi, la volcanique Margaret ( amants, mari, enfants, soeur, ...). Cependant, on peut reprocher, entre autre, à ce roman d'avoir occulté quelques travers de la dame ( on ne peut pas, quand on combat, surtout à cette époque, avoir de bonnes idées sur tout). On ne saura rien sur ses tentations eugénistes, de ses contacts avec ses "confrères" nazis dans les années trentes, de son horreur de la masturbation ou de son rejet de l'avortement. Il ne restera en somme que la figure emblématique du combat pour la contraception.

Le roman reste agréable à lire car écrit simplement. Il est toujours intéressant de mettre en avant le combat d'une femme pour un monde plus juste et plus égalitaire, surtout à notre époque! Cependant, malgré le personnage haut en couleur de Margaret Sanger, l'ensemble reste un peu trop sage...
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Terrible vertu est la biographie romancée de Margaret Sanger, une femme pionnière dans le planning des naissances. Après avoir vu sa mère mourir précocement à la suite de nombreuses grossesses, et avoir suivi une formation d'infirmière, Margaret va rassembler les morceaux de connaissance éparse sur le sujet de la contraception pour aider les femmes à éviter les grossesses non désirées.

Le livre rend terriblement bien la chape de plomb morale qui pèse sur le sujet à l'époque : la sexualité est un domaine réservé aux discussions entre (hommes) médecins. Qu'une femme veuille l'étudier est déjà louche, qu'elle souhaite partager ses découvertes, présenter des planches anatomiques ou des méthodes de contraception aux autres femmes (parfois même non-mariées) est une aberration. Indécence, attentat à la pudeur, corruption de la jeunesse, les chefs d'accusation pleuvent à la moindre initiative, et ont de sérieuses conséquences juridiques. Margaret estime également que la contraception permettra de rendre aux femmes le plaisir sexuel, qui est toujours gâché par la crainte d'une nouvelle grossesse ; et même si ce n'est pas professé publiquement, ça doit se sentir en filigrane et ça ne doit pas spécialement plaire à la bonne société non plus.

Un point intéressant du livre est de ne pas présenter Margaret Sanger comme une héroïne parfaite. Quelques voix de ses enfants, de ses amants, viennent parfois interrompre le récit pour formuler l'un ou l'autre plainte. Mais si la plupart des hommes qui l'ont connue l'ont aimée pour sa liberté, leur premier élan était souvent de vouloir l'installer dans leur maison pour qu'elle s'occupe des enfants, ce qui devait forcément mal se terminer…
Je trouve dommage d'avoir malgré tout lissé son image, car certaines de ses opinions moins populaires aujourd'hui (condamnation de la masturbation et de l'avortement, affinité avec des opinions eugénistes, …) ont été passées sous silence.

Le témoignage de ce livre est en tout cas important, car beaucoup d'avancées qui semblent évidentes aujourd'hui n'ont pas encore fêté leur siècle d'existence. On mesure mieux d'où l'on vient, et la fragilité de ces acquis, encore à l'heure actuelle.
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Je ne connaissais pas du tout Margaret Sanger avant de découvrir ce livre. C'est ce qui m'a donné envie de me lancer dans cette opération Masse Critique. Encore une femme qui a eu un rôle important pour la cause des femmes, mais qui reste relativement inconnue du grand public.

Terrible vertu se présente comme une autobiographie puisque c'est Margaret Sanger qui en est la narratrice, mais il s'agit pourtant d'une biographie romancée racontée par Ellen Feldman. On le comprend vite quand on arrive aux passages où ce sont ses proches qui prennent la plume, au milieu de sa narration à elle, un peu comme des fantômes qui viennent la hanter après sa mort. On a en effet l'impression que ses proches prennent la parole tout droit de notre époque alors qu'ils ont vécu avec elle au XIXe-XXe siècle.

Sa jeunesse est assez détaillée, mais arrivé un peu plus loin dans le livre les choses s'accélèrent et on a l'impression d'être emporté dans un tourbillon, sans trop comprendre tout ce qui se passe dans sa vie. Ses 50 dernières années passent à vitesse grand V en seulement un tiers du roman. Ce n'est pas gênant pour autant, on se laisse facilement emporter par l'histoire. J'ai apprécié l'écriture qui rend l'histoire résolument moderne malgré le fait qu'elle se situe un siècle avant notre ère.

J'ai appris beaucoup de choses au sujet du contrôle des naissances, j'ignorais le déroulement de cette bataille. J'ai été assez outrée par de nombreuses situations vécues par l'héroïne : la réaction des médecins et des hommes, le supplice de certaines femmes, etc. Je n'avais pas pensé qu'à l'époque on jugeait que la contraception c'était l'avortement. C'est un roman édifiant à ce niveau, même si Margaret Sanger était assez radicale dans ses actions et souvent controversée. de plus son personnage n'est pas spécialement attachant. On a parfois du mal à comprendre ses réactions, face aux hommes notamment, mais ça n'enlève rien au plaisir de la lecture.

De mon point de vue de prof-doc, je trouve que ce roman aurait pu être intéressant pour les lycéens, les lycéennes notamment, mais la place du sexe dans l'intrigue pourrait peut être en gêner certains (pas forcément les élèves, mais les parents ou des membres de la communauté éducative). A réserver à un public averti pour les jeunes donc, mais pour les adultes il n'y a aucun problème.

Je recommande Terrible Vertu à tous ceux qui veulent découvrir le combat des militant(e)s pour le contrôle des naissances, la contraception et la création du planning familial. Merci Babelio et les éditions du Cherche midi pour cette belle découverte. 4/5
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Margaret Sanger, célèbre en son temps agitatrice, rebelle, dérangeante dans une société américaine du début du XXème siècle. Son caractère rebelle, sans lequel elle n'aurait pu aller au bout de ses idées et poursuivre son action, elle le doit sans nul doute à son départ dans la vie, ses souffrances, la honte qu'elle éprouva lorsque petite, toute possession pouvait lui être reprochée, on assistera à une scène importante de son enfance dès le début du récit qui montre combien elle ressentit l'humiliation.


Devenue adulte, infirmière de son état, elle constatera la misère des femmes dont le métier, une fois mariée, se limiterait à mettre au monde des enfants, sans pouvoir contester, diminuée, usées par les grossesses répétées, usées par le labeur qu'implique la charge de familles nombreuses, victimes de privations liées à des situations précaires aggravées par la présence de bouche à nourrir. Certaines mourront suite à des avortements clandestins.


D'abord membre d'un groupe socialiste, elle défendra la cause des plus démunis, puis orientera son combat vers le droit à la contraception alors balbutiante. Bien sûr elle laissa de côté ses enfants afin de mener son combat, bien sûr son entourage fut en droit de contester, de critiquer son comportement, contestation très bien exprimée dans ce livre, par des lettres adressées à la mère, à l'épouse, à la soeur, à la maîtresse que fut cette femme.


Pour ma part, je me suis contentée de lire sans juger en me concentrant sur son parcours de militante. Quelques femmes sont connues pour avoir laissé de côté leur famille au nom de leur combat : Dolores Ibarruri envoya ses enfants en Russie pour les protéger et se sépara de son mari afin de défendre la cause féminine et lutter contre le fascisme.


Sa foi l'aidant à soulever des montagnes, Margaret Sanger quant à elle, sauva bien des vies et allégea le destin de bien des femmes. Elle mérite le qualificatif de pasionaria du contrôle des naissances.


Cette biographie est passionnante, son auteure a su faire comprendre au lecteur, les états d'âme de cette grande dame, son acharnement, voire son entêtement, ses relations sans volonté de lendemain avec les hommes, s'autorisant le plaisir sexuel si tabou et alors reproché aux femmes de cette époque qui osaient le montrer. Mais ce récit est encore plus que cela tant il exprime à merveille le ressenti de la grande dame.


Bien sûr, ses idées seront sujettes à controverse, particulièrement après la deuxième guerre mondiale, alors qu'elle sera accusée d'avoir prône l'eugénisme, attaques qu'elle conteste clairement dans ce livre.


La fin est merveilleusement écrite, elle résume l'oeuvre d'une vie remplie qui se termine par la sortie triomphale d'une femme qui s'est donnée corps et âme à sa cause, et qui s'en va paisiblement entourée de ses proches, mais également sa solitude face à un remord que je tairais afin de ne rien dévoiler. remord qu'elle emportera dans sa tombe.


J'ai beaucoup appris de cette personne à laquelle nous devons notre confort en tant que femmes aujourd'hui.

Je remercie Babélio et les éditions du cherche midi pour ce partenariat.

Challenge MULTI-DEFIS

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Pour ne rien vous cacher, j'avoue qu'au début j'ai eu du mal avec cette biographie romancée...Je me suis dit que cela être compliquée, ce n'est pas mon genre de lecture privilégié MAIS :
- j'ai découvert une femme avec des convictions, du caractère. Une femme pour qui, en tant que femme, je suis reconnaissante. Margaret Sander s'est battue pour le contrôle des naissances, pour la liberté des femmes à avoir des enfants.
- j'ai découvert l'impact d'une telle personnalité sur son entourage. L'auteur ponctue parfois le récit à la première personne d'interventions de proche de Margaret. Cette femme qui n'a qu'un but oublie parfois les autres (maris, amants, enfants). Un drame vient d'ailleurs boulversé sa vie mais son combat ne s'arrête pas pour autant.
- j'ai découvert un contexte historique et politique autour du contrôle des naissances.
Bref, une lecture que je n'ai pas vu passer ! Je recommande à tout ceux qui ont envie de passer un bon moment et de se documenter sur cette phase importante de l'histoire de la liberté de la femme !
Merci à Netgalley et Cherche Midi pour cette lecture.
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Margaret, issue d'une famille modeste de 11 enfants, quitte l'école à 15-16 après une nouvelle humiliation. Ses deux grandes soeurs se cotisent pour lui permettre de suivre des cours dans un pensionnat puis dans une école d'infirmière. C'est là qu'elle rencontre Bill qu'elle accepte d'épouser et avec qui elle a 3 enfants, alors qu'elle s'était promis de ne jamais subir la vie d'une femme au foyer comme sa mère. Elle s'intéresse rapidement au questions de société et en particulier à l'émancipation des femmes. C'est dans ce contexte qu'elle donne le jour à Sadie Sachs, à partir de ses rencontres avec des femmes en détresse.
Ce roman retrace le parcours de Margaret Sanger qui a consacré sa vie à la contraception avec pour ambition que chaque enfant soit désiré, quitte à délaisser ses propres enfants qu'elle aime pourtant. Un récit passionnant malgré quelques longueur. Il permet de mieux appréhender le foisonnement des idées et la condition des femmes du début du XXème siècle.
Lien : https://www.carnetsdeweekend..
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Un grand merci à babelio et aux éditions du cherche midi pour l'envoi de cet ouvrage via masse critique!
Je lis peu de biographies car elles ont généralement tendance à m'ennuyer... La dernière était de la même veine, sur Millicent Fawcett, et je l'avais adorée. Celle-ci nous présente la vie et le parcours de Margaret Sanger, qui a oeuvré toute sa vie pour le droit des femmes et en particulier celui de ne pas subir de grossesses à répétition (donc planning familial, pilule etc). Je ne m'étendrais pas sur le résumé de l'oeuvre mais plutôt sur ce qui fait (à mon sens) sa réussite : c'est une biographie romancée, c'est-à-dire que même si elle est extrêmement bien documentée il reste une part d'intuition, d'interprétation de l'auteur et c'est ce qui semble contrarier une certain nombre de lecteurs dont j'ai lu les critiques ;-) et donc c'est ce qui, moi, a fait que j'ai lu (pratiquement) le livre d'une traite. Cette combinaison entre son parcours politique et social aurait été en effet assez pénible à lire (et sans doute à écrire) s'il n'y avait pas eu le côté intime, ses nombreuses aventures et infidélités, le fait qu'elle ne se soit pas occupée de ses enfants qui ne glorifie pas la femme qu'elle a été mais l'inscrit bien dans un parcours de femme "normale" : on ne peut pas être partout. La fin met bien en parallèle ce qu'elle a "gagné" (pour le droit des femmes) et ce qu'elle a "perdu" (sa vie de mère). Les multiples interactions entre les personnages, le contexte social, les états d'âme de Margaret etc rendent ce roman facile et agréable à lire, sans nous assommer avec des dates, des noms, des enjeux comme l'on trouve parfois. La plume est libre et belle, et le papier (oui, je sais, ça peut paraître un détail, mais pour moi c'est important!!!) est super agréable à toucher : tourner les pages est un plaisir ;-)
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Terrible vertu est une biographie romancée de Margaret Sanger, une militante qui lutta pour la liberté d'expression de la femme et le libre accès à la contraception. Malheureusement, son nom n'est que très peu connu dans la sphère publique, puisque pour ma part, je n'avais jamais entendu parler de cette illustre femme. Chose faite maintenant, et je vais tâcher de vous la présenter au mieux, afin que vous vous rendiez compte de l'immensité de ses actions.

Élevée dans un milieu pauvre, entouré de 12 frères et soeurs, Margaret Sanger voit dépérir sa mère, femme au foyer usée par les grossesses. Ne voulant point devenir comme elle, Margaret va devenir infirmière et se concentrer uniquement aux femmes. Elle va ouvrir la première clinique clandestine de contrôle des naissances, va informer et sensibiliser les femmes sur la contraception et les risques encourues des grossesses successives, publier des magazines clandestins, le tout au détriment de sa vie et de sa liberté.

Car les actions qu'elle menait étaient illégales et pénalement répréhensibles. Margaret, tout comme l'une de ses soeurs, qui a rejoint son combat, ont d'ailleurs passer plusieurs longs mois derrière les barreaux. Margaret Sanger a également dû faire nombre de sacrifices dans sa vie : elle a notamment délaissé ses enfants durant de longs mois (si ce n'est pendant des années), pour se consacrer à la cause qu'elle défendait. Je pense que c'est l'une des seules choses pour laquelle je ne suis pas en accord avec elle : laisser ses trois enfants en bas âge seul, pour militer pour les femmes. Je suis convaincue qu'elle pouvait trouver un arrangement pour pouvoir allier les deux.

Margaret Sanger couvre sa bouche en signe de protestation après avoir été privée du droit de parler de contrôle des naissances, le 17 avril 1929.

J'ai trouvé ce livre particulièrement intéressant. Sensible à la cause féminine, je suis de très près toutes les évolutions qui se déroulent au XXIème siècle en faveur des femmes – égalité des sexes et des salaires, sensibilisation au cancer du sein, etc. Mais je ne m'étais jamais vraiment penché sur les figures féminines qui avaient oeuvrés pour que nous puissions, nous, femmes du XXIème siècle, bénéficier de tout ce dont nous bénéficions aujourd'hui. Et je peux dire aisément que cette Margaret Sanger est une héroïne du XXème siècle. Très peu de femmes auraient osé s'exposer ainsi publiquement et réaliser de telles actions, souvent vaines, peu écoutées, ou immédiatement arrêtées par les hommes.

Loin d'être soporifique, Terrible vertu est écrit d'une manière simple, accessible à un large public, pour que chaque lecteur puisse découvrir avec facilité le portrait de cette femme et les actions qu'elle a mené.

Un grand merci aux éditions Le Cherche Midi et à Babelio pour cet envoi. Je ne regrette pas un seul instant d'avoir découvert ce livre, qui m'apporta beaucoup pour ma culture personnelle et ma vision de la vie. C'est sûr, maintenant, je ne verrais plus les contraceptifs de la même manière !

Une biographie romancée sur une figure féminine qui a milité activement poru les droits de la femme et son libre accès à la contraception. Je vous recommande ce livre, ne serait-ce que pour votre culture personnelle.
Lien : https://analire.wordpress.co..
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