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3,93

sur 524 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
D'origine maorie, Jack Fitzgerald s'était engagé dans la police suite aux disparitions inexpliquées de son épouse et de sa fille sur une île de Nouvelle-Zélande.
L'annonce de son suicide, après la mort d'un chaman indigène aux pratiques occultes effroyables, ne convainc pas son ancien bras droit.
Osborne, spécialiste de la question maorie, revient sur les traces de son ami et par la même occasion sur son propre passé.
Hana, celle qu'il appelle " ma femme " et qu'il connaît depuis l'enfance, croise de nouveau sa route. Les disparitions continuent.
Une réalité glaçante se dessine. Au pays du utu, la vengeance comme les gènes, se transmet dans le sang...

Utu a été récompensé en 2005 par le prix Michel Lebrun et par le prix Sang d'Encre avant de recevoir en 2006 le prix polar SNCF dans la catégorie roman français.

À noter que Utu est la suite, ou le prolongement, de Haka, bien que, selon les notes de l'auteur, les deux romans puissent se lire indépendamment

Plutôt pas en bon état Paul Osborne lorsqu'il émerge d'une nuit sans mémoire sur la plage de Bondi Beach, non loin de Sydney. Il rejoint tant bien que mal le meublé qu'il occupe dans un quartier plutôt mal famé pour découvrir que l'attend là une vieille connaissance : Gallaher, arrivé tout droit de Nouvelle-Zélande pour lui annoncer, d'une part, le suicide de son ex-collègue Fitzgerald après l'issue désastreuse d'une traque menée contre un tueur en série du côté d'Auckland et lui proposer, d'autre part, de reprendre du service afin d'éclairer cette affaire restée en suspens.

Osborne a été flic, le bras droit de Fitzgerald, mais voilà dix mois qu'il a remis son insigne et qu'il tente de s'oublier en Australie. Pour autant, il sait bien que son collègue et ami ne se serait jamais suicidé. C'est l'occasion de rentrer au pays...

Ambiance sombre et lourde ; on n'est pas au pays des enfants de choeur avec Caryl Férey.
Il nous présente d'emblée un personnage, Paul Osborne, dur, bourru, muré dans un silence dont on ne connait pas la cause ; un individu prisonnier d'une histoire qu'il traîne au fond de lui en solitaire, s'assommant à coup d'alcool et de drogues diverses et variées.
Un classique me direz vous, mais le propre de l'auteur est de rendre son narrateur, non pas sympathique, mais plutôt attirant. On a très vite envie de savoir ce qui se trame dans cet esprit torturé.

Alors les pièces du puzzle se mettent en place petit à petit, le présent se mêle au passé et la personnalité de Paul Osborne s'éclaire peu à peu lorsqu'on découvre par bribes, quelques facettes de son histoire personnelle :

Vous êtes mon père, insista Paul. Je voulais juste qu'on...
Te fatigue pas, coupa le maçon. Va bien falloir que tu te mettes ça dans le crane : j'ai pas besoin de fils.
Ses mots étaient des couteaux.
Désolé mon gars...

Mais si Osborne reprend du service, c'est aussi pour mener l'enquête, pas simplement pour se regarder le nombril, et Caryl Férey fait preuve d'une imagination fertile pour construire une intrigue sophistiquée qui, sans jamais faiblir, va nous faire approcher quelques pendants de l'histoire néo-zélandaise, celle des colons anglais comme celle des maoris.
Après les guerres, les spoliations, les tentatives de repentance et de réconciliation nationale, les affaires reprennent leur droit, le cynisme est à l'ordre du jour et la logique néolibérale, comme partout, sans entrave, trace sa voie. Sauf qu'au pays des longs nuages blancs, chez les maoris, peuple de culture guerrière, certains pratiquent encore l'art du utu, la vengeance.

Une galerie de personnages à l'épaisseur consistante entoure le non moins présent Paul Osborne, sorte d'illuminé, d'halluciné, fonctionnant à l'adrénaline tout autant qu'à d'autres substances. La tension est sans cesse palpable dans ce roman et Caryl Férey la maintient à niveau sans coup férir.

Il y a dans son écriture, sèche, comme des lambeaux de poésie sombre qui viennent, tels des éclairs, zébrer son texte, fulgurants.

Biographie de l'auteur
Caryl Férey, né en 1967, s'est imposé avec la publication de Haka et Utu, enquêtes consacrées aux Maoris de Nouvelle-Zélande, comme l'un des espoirs confirmés du thriller français.
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Note :
Pour en savoir un peu plus, voir l'article précédent sur Caryl Férey.
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Egalement :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Caryl_F%C3%A9rey
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http://www.alternativelibertaire.org/spip.php?article2079
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http://www.polarnoir.fr/livre.php?livre=liv377
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Sexe, drogue et rituels maoris, le cocktail est détonnant, trop corsé pour moi. L'auteur possède le rythme dans sa plume, il tient en haleine mais les haut-le-coeur à lire certains passages ternit la bonne impression. Comme d'autres auteurs contemporains de polars, il y a surenchère de glauque et de désespérance. Les paradis artificiels plutôt que l'enfer ici-bas, j'ai donné, merci. Et puis ce flic , Osborne, ultraviolent, revenu de tout, n'allant nulle part, me révulse. Je retiens les éléments de culture indigène, la dénonciation d'un racisme pérenne et je repense à Mapuche que j'avais bien aimé au point de me laisser tenter par ce "trip" au pays des kiwis. Je déboucle ma ceinture, content de redescendre.


Lien : http://cinemoitheque.eklablo..
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Il faut plutôt lire "Mapuche" ou "Zulu" de Caryl Ferey. Celui-ci on dirait un S.A.S
Osborne=Malko Linge. Beaucoup de violence, quelques scènes de sexe bien hard, des cadavres à n'en plus finir, le personnage central invraisemblable (yeux jaunes, le mec dors jamais, se fait tabasser, avale toutes les drogues possibles et malgré ça d'attaque pour quelques parties fines...etc. Bref un tout petit bouquin
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L'écriture est intéressante, nerveuse, presque poétique par moments.
Le personnage principal, archétype du flic alcoolique hanté par ses vieux démons, n'est pas une merveille d'originalité, mais on suit néanmoins ses errances avec curiosité.
Par contre, l'histoire est vraiment tirée par les cheveux, bourrée de coïncidences, avec des ressorts faciles qui donnent l'impression d'une intrigue de plus en plus bricolée jusqu'au final totalement invraisemblable. Il n'y a guère que le contexte et les moeurs de la Nouvelle Zélande pour sauver ce livre du naufrage.
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L'autre jour j'ai discuté longuement avec une des bibliothécaires très sympa qui m'a conseillé l'auteur de polars Caryl Férey. Il n'y avait que ce titre, Utu, qu'elle ne connaissait pas. Alors clairement : âmes sensibles s'abstenir. Ici c'est du noir, du poisseux, du « brutal » comme qui dirait.

Mes enquêteurs chouchous sont souvent ces gars bougons, bourrus mais avec un coeur tendre au fond, genre Erlendur ou Adamsberg ; le flic de cette histoire, Paul Osborne, ne fait pas partie de cette catégorie, son fond à lui est obscur, violent, dangereux. Son passé (que l'auteur dévoile peu à peu) l'a rendu ainsi, porté sur la drogue et n'hésitant pas à user de méthodes musclées pour faire parler les gens. du coup j'ai eu un peu de mal à me sentir proche de ce personnage !

Cela dit, l'intrigue est franchement bien menée et surtout le contexte est passionnant puisque l'histoire se déroule en Nouvelle-Zélande et éclaire de manière très crue les magouilles insupportables des anciens colonisateurs européens pour s'approprier les terres des Maoris, les populations autochtones, la jeunesse dorée et décadente d'Auckland, portée sur le sexe et l'argent. A noter : « Utu » en maori veut dire « vengeance »…
Lien : https://dautresviesquelamien..
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Exilé en Australie, Paul Osbone apprend le suicide de son ami Fitzgerald : le chef de la police d'Auckland aurait abattu un chaman maori soupçonné de meurtres atroces, avant de se donner la mort. Or, non seulement le cadavre du chaman n'a jamais été retrouvé, mais Fitzgerald n'était pas du genre à se suicider. Spécialiste de la question maorie, ancien bras droit de Fitzgerald, Osborne est chargé de remonter la piste. Dans un climat social et politique explosif, épaulé par une jeune légiste fraîchement débarquée en Nouvelle-Zélande, Osborne devra affronter le spectre de Hanna, son amour d'enfance, mais surtout le utu des ancêtres du "pays aux longs nuages blancs".
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