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Citations sur May et Chance (16)

Lorsqu’on vit un certain temps chez les Indiens, on finit par croire à quantité de choses improbables.
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Je n’évoque jamais mon chagrin devant les autres, alors j’essaie de me consoler en racontant mes malheurs dans l’intimité de mes journaux.
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La ville (Laramie) s’est considérablement étendue depuis notre dernier passage. Les colons y sont toujours plus nombreux et l’on construit de partout. Le fort s’est lui aussi agrandi. Parcelle après parcelle et de plus en plus vite, toute la région sombre dans les griffes de l’envahisseur blanc, cette insatiable race de conquérants qui infeste le paysage, expulse et vole pour s’installer. C’était autrefois un monde libre et bucolique, dans lequel les Indiens ont tranquillement vécu un millénaire. Quelles chances avaient ces quelques milliers d’indigènes, résidant dans des tentes, face à un tel assaut ?
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Nous nous sommes enfoncés dans la réserve. Aucune sorte de gibier n’avait de quoi subsister dans cette étendue aride. Il n’y avait pas un buisson dans lequel se cacher, pas un seul brin d’herbe à brouter. Que diable pouvaient bien faire de vrais Indiens dans un tel désert ? Apprendre l’agriculture ? Pendant des siècles, ils avaient formé un peuple de chasseurs-cueilleurs. Aujourd’hui, on leur avait volé leurs terres ancestrales pour les réunir dans un endroit où il n’y avait rien à chasser, rien à cueillir. Les Blancs qui gouvernent notre monde insistent pour façonner les autres à leur image. Malheur aux races qui ne leur ressemblent pas : elles seront méprisées, déportées, condamnées à mourir ou à vivre dans la misère.
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Alors un de nos cow-boys a pris la parole. Il avait servi dans le 1er régiment de cavalerie du Colorado, et il avait assisté au massacre. Son capitaine, qui s’appelait Silas Soule, avait refusé d’obéir à Chevington qui lui ordonnait d’attaquer un village pacifique dans lequel un des chefs cheyennes, Black Kettle, faisait flotter le drapeau blanc et le drapeau américain sur son tipi. Mais Chevington a donné l’assaut avec les autres régiments. Quand les tirs ont commencé, des dizaines de femmes et d’enfants sont venus à la rencontre des soldats, les mains en l’air ou en agitant des drapeaux blancs en signe de reddition. Certains, à genoux, ont supplié qu’on leur laisse la vie. Les soldats leur ont fracassé le crâne à coups de crosse, tuant les squaws, les vieillards, les enfants, les bébés. D’autres ont tenté de fuir en suivant le lit de la rivière, sec à ce moment de l’année, et le sable les empêchait de courir. Un petit garçon de trois ans, tout seul, essayait de les rattraper. Ses parents étaient sans doute déjà morts. Trois soldats ont parié entre eux pour savoir lequel l’abattrait le premier. Deux l’ont raté, mais pas le troisième. Le gamin a mordu la poussière. Après avoir tué autant d’Indiens qu’ils le pouvaient, les militaires ont scalpé les morts… Femmes, enfants, nourrissons… Ils ont mutilé leurs corps, leur ont tranché les oreilles, les doigts, le nez, les organes génitaux. Chivington et ses hommes s’en sont servis pour décorer leurs chapeaux, leurs uniformes, leurs selles. L’un d’eux a ouvert le ventre d’une squaw enceinte et le fœtus est tombé à terre. Un autre a coupé les testicules d’un chef pour s’en faire une blague à tabac. Voilà ce que nous a raconté notre collègue, ce soir-là, ce qu’il avait vu… Il avait besoin de se décharger de tout ça et il ne pouvait plus s’arrêter. Il s’est mis à pleurer et il en avait encore, des horreurs, à nous dire. Les autres se sont couchés, mais il parlait tout seul, devant les braises en train de s’éteindre. Je n’oublierai jamais ce pauvre gars. Au milieu de la nuit, un coup de feu a retenti. Il s’était tiré une balle dans la tête. Le seul moyen qu’il avait trouvé pour faire taire ces voix qui le hantaient.« Voilà, June, pourquoi je ne veux pas retourner là-bas, encore moins y passer la nuit. Si on y va quand même, tu seras obligée de les voir à genoux, implorer la pitié, ou courir vers le lit de la rivière. Tu entendras les cris, les hurlements, des hommes, des femmes, des gamins, des fillettes… pendant que les soldats leur arrachent la tête et les taillent en morceaux. Tu verras peut-être même les enfants de Gertie s’effondrer. Seulement, il n’y a rien qu’on puisse faire, ni toi, ni moi, ni personne. Tu ne sens pas que ça grouille sous tes pieds, à l’endroit où on est ? Cette terre est maudite depuis le massacre. Le mieux est encore de laisser les morts tranquilles, en espérant qu’ils trouvent un jour la paix.
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En arrivant en territoire indien, je comprends pourquoi l’État a confiné les tribus ici : quel paysage sec, plat et désertique ! On n’aurait pu trouver un milieu plus isolé, plus hostile, pour les éloigner de l’implacable avancée de la destinée manifeste. Les Blancs se sont approprié les meilleures terres et n’ont laissé que des miettes aux indigènes.
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Et vous, mam'zelle, a t-il demandé en se tournant vers moi, cela vous arrive -t-il d'écrire? Je peux raconter une histoire mais pour ce qui est de la mette sur le papier...C'est tout juste si j'arrive à épeler mon nom!
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Les Blancs qui gouvernent notre monde insistent pour façonner les autres à leur image. Malheur aux races qui ne leur ressemblent pas : elles seront méprisées, déportées, condamnées à mourir ou à vivre dans la misère.
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L'herbe qui pousse et ne manque pas d'eau ne s'inquiète pas de la sécheresse, et l'arbre ne se soucie pas de la tornade qui l'arrachera du sol.
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Je nous sens indissociables de la nature qui nous entoure, de même que l’herbe n’existerait pas sans la terre et l’eau du ciel, et qu’un arbre ne pousserait sans racines.
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