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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Ce recueil de trois nouvelles, qui nous livre des personnages aussi insolites que mythiques, tourne essentiellement autour de la musique, particulièrement le blues et le jazz. Fermine ficelle ainsi des histoires où le réel se teinte d'extraordinaire, à commencer par le premier des récits.
Cela se passe dans une salle de billard. Un homme de légende, maître du jeu inégalé, dont le plaisir suprême est de jouer en écoutant du blues, va rencontrer une autre légende, plus sulfureuse, en la personne d'al Capone. le gangster, une fois connue l'identité de son interlocuteur d'un soir, va lui proposer une partie. Partie qui sera mémorable et rendue avec une mise en scène toute cinématographique. L'issue de cette partie ? Peu importe à vrai dire : ce qui importe c'est cette rencontre improbable entre le blues et le billard, entre Willie Hope et ce jeune musicien (dont ce serait un crime de dévoiler ici le nom, à charge pour lui de vous le donner à la fin de son histoire). Car tous deux roulent pour leur passion commune du jeu, l'un avec des boules, l'autre avec des cordes, et cherchent à peu près le même rythme : « Si j'ai bien compris, m'sieur, la vie, le jeu, tout ça c'est une question de musique ».
Avec « Jazz blanc », on entre dans l'intimité d'un joueur de jazz blanc qui joue en même temps du saxophone et de la bouteille. Il s'agit d'un virtuose qui ne se révèle qu'avec son instrument, le genre d'homme qui semble avoir tout sacrifié à la musique et à l'alcool, son corollaire indispensable. Mais quand il joue, c'est « tout simplement de la magie », raconte le narrateur. Puis un soir il rencontre une diva du jazz, aussi belle que talentueuse, Diana King. A partir de là on entre dans l'intimité même du jazz, dans ce qu'il peut produire de mirages. Car « Jazz blanc » raconte cette étrange osmose entre l'homme et la musique : « Jouer du jazz, c'est comme raconter une histoire. Une fois la musique envolée et le morceau terminé, il ne doit rester que du bonheur…Sinon ça ne sert à rien ».
« Poker » retrace le destin d'un joueur (encore un !) de poker, un surdoué des cartes. La musique n'y a plus sa place et l'on serait tenté de se demander ce que fait cette nouvelle dans le recueil. Mais à y regarder de plus on y retrouve cette folie du jeu, ce goût immodéré pour le risque. Tout se joue autour d'une partie mémorable pleine d'adrénaline qui plus généralement porte en elle une réflexion sur la chance : « La chance est quelque chose d'aléatoire et d'une rareté absolue. Et certains n'en ont jamais. Mais tout ça n'a aucune importance. le tout, c'est de faire comme si on en avait ».

Joueurs de billard, de blues, de jazz, de poker, Billard blues raconte des destins hors du commun auxquels on n'a à peine le temps de s'attacher que leur histoire est déjà finie. L'écriture de Fermine a cela d'unique qu'elle parvient en quelques pages à créer un univers complexe et riche où évoluent des personnalités, sortes d'archétypes, qu'un narrateur, chaque fois différent et dépositaire de leur souvenir en quelque sorte, fait revivre. Tout est dit avec une précision et une économie de mots qui ne laissent pas de place au superflu. Il émane enfin un parfum de solitude qui semble coller à la peau de ces grands joueurs, rivés à leur passion au point de tout lui sacrifier. Car en dehors du jeu point de salut. Billard Blues, ce sont des légendes modernes.
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Ces trois nouvelles mettent en scène des personnages hauts en couleurs, dans l'Amérique des années 30: un musicien noir, un gangster ( Al Capone quand même!) un champion de billard, un saxophoniste, deux joueurs de poker...
Les images s'imposent, l'écriture de Maxence Fermine ouvre le lecteur aux images. Les joueurs sont corrompus, sûrs d'eux, bagarreurs et finalement très antipathiques.
Peu de douceur dans ces trois histoires, mais finalement j'ai souri en imaginant les acteurs qui pourraient incarner ces " cow boys"!
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Trois rendez-vous pour raconter trois univers, dans trois villes mythiques des États-Unis – Chicago, New-York, Las Vegas -, à trois périodes charnières du 20ème Siècle. "Billard blues" raconte des histoires de billard, de poker sur fond de blues, de jazz, dans des clubs semi-clandestins ou des casinos pour milliardaires.Chicago, Noël 1930, au « Billard Blues Club ». Pour bien jouer le blues, il faut avoir des tripes, la bonne couleur de peau, un passé d'esclave dans le Sud des États-Unis et surtout porter tout le poids de la mélancolie de ces lieux. Si tu possèdes ses trois éléments en toi, alors tu peux jouer le blues, lui faire rendre toute la beauté, la puissance, la violence de l'existence. le joueur de blues du Billard blues Club détient tout cela, et plus encore. Pensez donc. Noir, sans diplômes, sans argent. Encore un inconnu à cette date. Chicago était sa seule planche de salut pour jouer le blues comme il le ressentait, le vivait. Parce que le blues, c'était sa vie. Il arrive parfois que dans son métier de musicien on partage des instants d'exception grâce au blues et à une partie de billard.
Lien : http://dunlivrelautredenanne..
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