Citations sur Le palais des ombres (30)
Bien sûr, je ne cedai pas à la menace. D'ailleurs, je ne craignais rien. On ne peut tuer un homme deux fois.
Hugo était definivement pris à son propre piège. Puisqu'il m'avait privé de ma voix, privé de mon fils, volé ma vie, il ne me restait plus qu'à l'écrire.
On a tous un Palais des Ombres, une demeure où les images du passé se sont figées à jamais. Des jeux d'enfant dans un vieux grenier, une promenade le long d'une allée, le souvenir d'une salle à manger dans laquelle de joyeux convives se régalent de mets de fête autour d'une table, des odeurs de cuisine, des rires, des chants, des sourires surtout. On possède tous cette bibliothèque de la mémoire mais peu le savent.
Les hommes, pour la plupart, ne veulent pas se souvenir. Ils rient à gorge déployée, pleurent, crient, hurlent, se déchirent, se tuent parfois, mais ils oublient très vite ce qui a fait d'eux des êtres humains.
« On a tous un Palais des Ombres, une demeure où les images du passé se sont figées à jamais. Des jeux d'enfant dans un vieux grenier, une promenade le long d'une allée, le souvenir d'une salle à manger dans laquelle de joyeux convives se régalent de mets de fête autour d'une table, des odeurs de cuisine, des rires, des chants, des sourires surtout.
On possède tous cette bibliothèque de la mémoire mais peu le savent. »
Ce n'est que vers 15 heures, après avoir goûté les effluves de son cigare, qu'il passait enfin à la face obscure de son métier: écouter les jérémiades de la flopée d'auteurs égocentriques qui, sûr de leur talent, campaient de jour comme de nuit devant la porte de son bureau , réclamant toujours plus d'argent et de considération, encore étonnés que la République des Lettres ne soit pas à genoux devant eux, rejetant la faute de leur insuccès sur l'incompétence des libraires, la cupidité des diffuseurs ou le manque de discernement des lecteurs à qui les critiques littéraires, tous corrompus et se tenant les coudes dans un renvoi d'ascenseur incessant, faisaient avaler des couleuvres de la taille d'un boa constrictor.
Le pouvoir thérapeutique de l'écriture est le meilleur médicament de l'âme.
Pour lui, Paris était une scène traversée par la Seine, et lui l'un de ses nombreux acteurs inventant une pièce qu'il ne jouerait qu'une fois, mais dont il se souviendrait à jamais.
Aussi étrange que cela puisse paraître, le cimetière du Père-Lachaise était l'un de mes lieux préférés à Paris. Je m'y rendais autant pour déposer des pierres sur la tombe de ma mère que pour arpenter ces allées où je faisais parfois de longues promenades. Avec ses quarante-quatre hectares, c'était le plus grand parc de toute la ville. On y trouvait le tombeau d'écrivains et de musiciens célèbres, de rescapés de l'holocauste et de toute une foule d'inconnus dont j'imaginais les vies. J'avais une prédilection pour les mausolées des hommes de lettres : Musset, Balzac, Proust, Nerval, Radiguet ou Wilde, à qui je rendais quelque fois visite comme s'il s'agissait là d'amis disparus. L'allure spartiate de leur dernière demeure contrastait avec la puissance de leur imaginaire. Et pourtant je ne doutais pas que, d'une manière ou d'un autre, tous leurs personnages étaient enterrés avec eux, afin de mieux leur tenir compagnie dans l'autre monde.
En littérature, les voies du best-seller sont si impénétrables que Dieu lui-même, s’il était lecteur dans une maison d’édition, ne s’y retrouverait pas
Je pensai que la meilleure façon de dissimuler un objet était de le disposer bien en vue au milieu d'autres objets semblables.