« La
neige est un poème. Ce poème vient de la bouche du ciel, de la main de Dieu ».
«
Neige était devenue
neige et dormait dans le lit de la blancheur ».
*
Japon – XIXème siècle, le jeune Yuko Akita à l'adolescence est en âge de choisir sa voie. Alors que son père, prêtre shintoïste, lui demande de choisir entre une carrière dans l'armée ou un métier dans la religion, Yuko choisit de devenir poète.
Ainsi après sept jours de pèlerinage en montagne « aux portes du ciel à se nourrir de la beauté (…) sur le parchemin de soie, il n'écrivit qu'un seul mot, un mot d'une blancheur éclatante ».
Seule la
neige inspire Yuko, et sa vénération pour le chiffre 7 qu'il considère magique, porteur de chance et de bonne fortune, symbole de la totalité.
Son écriture étant désespérément blanche, quasi invisible, il lui manque de la couleur.
Soseki, vieux grand maître japonais de la poésie, lui enseignera l'art du haïku, lui apprendra à voir la couleur, afin de devenir un poète accompli.
« Ses haïku n'étaient plus aussi désespérément blancs. Ils comportaient chacun toute la gamme des couleurs de l'arc-en-ciel. Son écriture était limpide, précieuse. Et colorée. »
Neige et
neige, au fil de l'histoire, sur un fil de beauté, une quête d'absolu, sublimée par l'art. L'équilibre sur un fil.
« En vérité, le poète, le vrai poète, possède l'art du funambule ».
Epuré comme la
neige et poétique comme un haïku. Une contemplation que ce roman « instant présent » à apprécier en toute simplicité, au calme.
Une lecture parenthèse dépaysante.