Un vieux veuf solitaire fuit l'arrivée de sa soeur qui veut s'installer chez lui. Avec son chien, il retourne dans son village natal qui est englouti au fond d'un lac de barrage. Ses souvenirs émergent: son frère jumeau assassiné par les franquistes et toutes les années noires de la guerre civile de l'Espagne
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Un vieil homme solitaire, avec son chien pour tout compagnon, s'enfuit en car vers son village natal après que sa soeur lui a annoncé sa visite.
Au fur et à mesure de son voyage et de son errance, les souvenirs lui reviennent... son enfance et sa jeunesse dans un village pauvre d'Extremature, la guerre civile, les camps de prisonniers...
Le seul bien qui reste à ce vieil homme, c'est la liberté, et il n'est pas prêt à la perdre.
Le récit émouvant et sans pathos d'une vie extrêmement dure, confrontée à la guerre et à la misère.
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Un roman qui se lit facilement malgré beaucoup de retour en arrière dans le temps.
Un vieux taciturne évoque ses souvenirs de guerre franquiste en Espagne.
Un récit de plus sur la guerre , quelques réflexions sur la vie , la mort , les souffrances physiques faites aux hommes et aux femmes ponctuent ce récit .
Même si c'est la réalité je me suis un peu lassée de l'énumération de ces tortures.
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Ils étaient deux, Miguel et Ramon, des jumeaux inséparables. Miguel, dit Medianoche, le taiseux, le raisonnable et Ramon, Mediodia, le joyeux, le turbulent. Mais la guerre est passée par là et des jumeaux, seul reste Medianoche. Il a survécu à la guerre, à la prison, aux camps de travail, au mariage et au veuvage. Depuis cinq ans que la Pura, son épouse revêche, a été enterré, Medianoche partage son temps entre les fleurs de son jardin et ses promenades sans fin en compagnie de Ramon, son chien, son ami, son frère. Il est enfin libre de vivre à sa guise et c'est bien de la terreur pure qu'il ressent quand sa soeur Nuria lui annonce par lettre que, désormais veuve elle aussi, elle vient s'installer chez lui pour s'occuper de son foyer. Alors Medianoche prend la fuite. Avec son chien, il grimpe dans un car et part vers son village natal, ce petit pays d'Estemadure qu'il a quitté à l'âge de 17 ans et n'a pas revu depuis soixante ans. le village n'existe plus, noyé par un barrage, mais dans la tête et le coeur de Medianoche, les souvenirs sont intacts : son jumeau fusillé, son arrestation, ses dix années d'enfermement, son ami Andrès, son premier amour, sa rencontre avec Pura, son fils disparu, toute une vie marquée par l'infamie d'être un Rouge dans l'Espagne franquiste.
Retour sur la Guerre d'Espagne à travers les souvenirs d'un vieil homme qui n'a rien oublié de la violence des phalangistes, de la terreur, des humiliations, des exécutions sommaires et du silence de plomb qui a suivi la défaite. de sa jeunesse fauchée par la barbarie, il a gardé la conviction d'avoir été du bon côté. Et même s'il a fallu vivre dans la honte des vaincus, même s'il a fallu se taire et supporter l'arrogance du régime, la déformation des faits historiques et la misère, Medianoche est resté l'homme libre qu'il était déjà à 17 ans. Il a conservé précieusement le souvenir de son jumeau, mort d'avoir profané une église, celui aussi d'Andrès, son compagnon d'infortune dans les camps, celui de Rosario à qui il a renoncé parce qu'elle était institutrice et fille de notaire et lui presque analphabète. Si la République avait survécu, peut-être...Tous égaux, hommes comme femmes, tous instruits, fils de berger ou de médecin, alors, oui, peut-être...Mais l'esprit de liberté et d'égalité a été balayé par Franco et ses troupes sanguinaires. Au cri de ''Viva la muerte'', ils ont exterminé ceux qui résistaient, ceux qui voulaient redistribuer les terres, chasser les curés, vivre libres.
Un beau roman sur l'amour, l'amitié et bien sûr sur la guerre civile qui déchira le peuple espagnol de 1936 à 1939 et les années de plomb qui suivirent. Franco resta au pouvoir jusqu'en 1975, année de la réconciliation nationale qui plongea encore une fois les vaincus dans l'oubli et le déni de leurs souffrances.
Le roman souffre peut-être d'un côté un peu trop didactique pour être un coup de coeur. Carine Fernandez s'est bien renseignée sur la guerre d'Espagne et elle étale un peu ses connaissances, mais l'ensemble reste émouvant.
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Miguel et Ramon ou Medianoche et Mediodía ,deux frères , des jumeaux. Seul Medianoche , l'aîné , est encore en vie. Bien vieux, veuf depuis quelques années, avec pour seul compagnon son chien. Il passe ses journées à arpenter les chemins en compagnie de Ramon le chien. Quand il apprend que sa soeur Nuria , veuve elle aussi, veut venir s'installer chez lui , il s'affole , prend quelques affaires et le car… Les heures défilent et les souvenirs aussi…
Tous sont là bien présents même si la chape de plomb de silence imposée par la dictature de Franco existe bel et bien. Un voyage qui le ramènera à ses origines .
Un roman certes poignant, certes douloureux mais illuminé par l'écriture de Carine Fernandez . Plume à la fois conteuse et charmeuse ; les mots s'égrènent , les phrases s'enchainent , le mot est juste , précis et fait mouche . le temps passe mais la plaie s'est elle refermée? Ce long voyage harassant va t'il permettre à Miguel de poursuivre sa route ?
Un livre au parler vrai, une période douloureuse de l'histoire de l'Espagne , des générations marquées pour toujours, les langues se délient espérons que la plaie finira par cicatriser.
Un immense merci aux éditions Les escales via NetGalley pour ce moment passé avec Medianoche .
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Miguel, appelé Médianoche, fuit sa maison et sa soeur par peur de perdre sa liberté. Depuis le décès de sa femme, il profite du jour, de son jardin, des plaisirs simples et de son chien, Ramon. Tous deux sont plus qu'une bête et son maître, ils sont deux amis, deux êtres malmenés par la vie et qui se suffisent à eux mêmes.
Alors qu'il revient vers son village natal, les souvenirs affluent. Médianoche se rappelle le village enfoui sous les eaux, son jumeau fusillé et la prison. La guerre civile espagnole fait encore rage dans sa tête et les humiliations et les mauvais traitements font partie de son histoire...
"Mille an après la guerre" est un roman d'une grande intensité, d'une grande sensibilité et écrit avec talent. Je connais assez peu cette période et j'ai découvert avec la simplicité du personnage, les actes terribles menés en Espagne.
Cet homme nous touche par sa solitude, sa honte et son manque de confiance en lui. Il nous émeut et on ne peut que saluer son courage au milieu de ce monde dur et cruel. Médianoche fait partie de ses personnages qu'on ne peut oublier facilement...
Un grand merci à NetGalley et aux éditions des Escales pour le partage de ce beau roman.
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