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sur 1291 notes
La vieille Angéline, ses cinq fils, ses belles filles et ses petits enfants ont installé leurs caravanes sans aucune autorisation sur un terrain "à l'est de la ville". Arrive un jour Esther, une bibliothécaire, des caisses de livres dans sa voiture. Avec l'accord d'Agéline, elle commence à lire des livres pour enfants, des contes et des fables, aux enfants du campement ; ceux ci entrent vite dans le monde des histoires.
Parallèlement les adultes continuent leurs occupations, s'habituent à Esther. Petits et grands événements surviennent, morts, naissances.
Esther suggère qu'Anita, l'ainée des enfants, aille à l'école ...
J'ai vraiment un gros coup de coeur pour ce livre ! Difficile d'oublier les personnages. Angeline, la matriarche du clan, dont la façon de parler est si bien rendue.
"Dans ma jeunesse il y avait rien, on avait même pas un lit pour dormir, ça me souvient. Mais, je sais pas comment, ça manquait pas. On était tous ensemble avec rien, juste à devoir se trouver à manger. Maintenant on a plus et ça fait plus mal. Comment c'est fait ?"
Belle aventure aussi que cette découverte par les enfants de l'univers de la lecture :
Une histoire ! dit Sandro. C'étaient pas ses mots !
Quand Esther finissait de lire, "ils s'étiraient, revenant de l'autre monde, plus enveloppant, plus rond , plus chaud ..."
Les rapports entre Esther et les gens du voyage sont bien rendus. Voici un beau passage :
Au bout de nombreux mois, "Oui ma fille, c'est ça, réfléchis ! dit la vieille. C'est la première fois que tu me dis ma fille, dit Esther."
Mais laissez vous emporter par ce livre à l'écriture sobre et souvent émouvante, parfois poétique, découvrez ces personnages si proches et si lointains en même temps, apprenez à les connaître et les comprendre.
http://en-lisant-en-voyageant.over-blog.com/article-20535658.html
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Ce roman est l'histoire d'une rencontre.
Celle d'une bibliothécaire et d'une famille gitane installée sur un terrain de la commune.
J'ai lu ce livre parce que Magda et Amanda en ont parlé sur leur blog et m'en ont donné très envie.
C'est un magnifique sujet que celui d'une bibliothécaire qui va porter des livres là où il n'y en a pas, mue par un désir un peu mystérieux qui la fait entrer dans une communauté rétive et fermée sur elle même.
Par le biais des enfants, et des histoires qu'elle leur raconte, elle se fait accepter petit à petit et apprends à connaitre les hommes et les femmes qui vivent là, dans le dénuement, sans papiers, sans travail, sans argent, seulement avec l'espoir, l'amour, et les enfants.
Il n'y a pas de mièvrerie, ni de doux angélisme dans le quotidien rude et violent qui nous est raconté. Il y a le froid, la faim, la saleté, le désoeuvrement, l'alcool et la violence, la pauvreté et l'analphabétisme. Il y a le rejet, l'exclusion, l'impossibilité de mettre les enfants à l'école, l'expulsion qui viendra, inexorablement, comme toujours, comme une condition, une fatalité.
Il y a aussi ce paradoxe brûlant de vies libres de toutes les chaînes et qui s'avèrent pourtant être des prisons claniques dont jamais personne semble ne pouvoir sortir.
Mais la rencontre fait son oeuvre tout doucement...
Pas de miracle, pas de magie, juste un début de changement qui ouvre quelques brèches dans les têtes et les coeurs et permet l'espoir d'un mieux...
On est touchés par la fierté de parents qui auront un enfant qui saura lire et nager, même si c'est au prix de grandes souffrances à traverser. On admire le courage et la détermination d'un mère qui quitte son mari violent pour vivre ailleurs avec ses filles, loin du joug de la belle mère. On tente de cerner la mystérieuse figure centrale du groupe : cette \"matriarche\" qui tente coûte que coûte de sauver son monde voué à disparaître.
Il y a quelques beaux passages sur ce qu'il y a d'essentiel dans une vie, sur la liberté, la pauvreté, la fierté et ce qui nous fait homme.
Cette lecture ne laisse pas indifférent, on y entrevoit ce que peut être le dénuement et la grâce qu'il fait jaillir dans les moments d'émotions intenses qui remplissent une vie. On égrène avec plaisir autour du feu les seules richesses inaliénables qui peuvent nous être données au cours d'une existence.
Les moments de lecture collective sont des temps hors du temps, gobés par les enfants avec une avidité et un bonheur rare et captés avec finesse et sensibilité par l'écriture d'Alice Ferney.
Cette histoire raconte sans doute un peu de toutes les expériences \"hors les murs\" menées en France par des associations et des bibliothèques. Sans être un témoignage, ni un documentaire, c'est peut-être tout simplement un bel hommage rendu à ce travail souterrain qu'on ne voit pas mais qui fait beaucoup.
http://sylvie-lectures.blogspot.com/2008/05/grce-et-dnuement-alice-ferney.html
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Esther, bibliothécaire, va venir chaque mercredi faire la lecture aux enfants des gitans. D'abord très en retrait, elle sera au fur et à mesure des mercredis et des saisons acceptée, tout en restant une « gadjé », non gitane. Tout se passe dans cet espace réduit, miséreux, entre une voiture, des caravanes et le plus souvent autour du feu de déchets tenu par la doyenne, Angeline. Au fur et à mesure, la vie de ces abandonnés se dévoilent. La condition des gitans, la misère, la dynamique des jours et des nuits, faits de tous petits riens, les rythmes de vie : naissance des fils, arrivée des belles-filles, naissances des petits enfants, expulsions, morts des uns et des autres. Il est aussi question des différences entre les hommes et les femmes et des liens importants qu'ils doivent garder pour tenir. Nous sommes loin de l'idée romantique des gitans et de leurs guitares et musiques au coin du feu.
(...)
Ce principe d'une ouverture des mondes par les livres n'était pas pour me déplaire. Bien sûr que cela ne pouvait que me toucher. Ce rapport aux lectures et aux livres, comme objet, est effectivement très bien retranscrit. (...) Là où mon agacement a pris sa source fut dans la démarche pédagogique. Esther cherche à faire rentrer les enfants gitans à l'école avec bienveillance et humanité mais ce n'est qu'une démarche romantique et non fondatrice de changements.

pour plus de détails sur les nuances c'est ici http://iam-like-iam.blogspot.com/2008/04/le-livre-comme-pont-virtuel-entre-deux.html
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