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sur 647 notes
Astérix et la Transitalique est le 3ème album d'Astérix conçu et réalisé par l'équipe Jean-Yves Ferri (au scénario) et Didier Conrad (au dessin). L'album sort en 2017, soit deux ans après le Papyrus de César. le rythme de croisière semble être atteint avec la parution d'un album tous les deux ans au mois d'octobre.

Ce troisième album tient-il ses promesses ? En raison du titre, on peut craindre que le scénario ne reste dans une zone de confort, et ne prenne pas trop de risques en empruntant un chemin balisé. le tour d'Italie ne rappelle-t-il pas un précédent Tour de Gaule ? Les premières pages rassurent, l'assemblée du Sénat, à Rome, aborde pour une fois un sujet différent de celui du petit village qui résiste encore et toujours aux légions romaines. Critiqué sur la gestion des voies romaines, le sénateur Lactus Bifidus propose l'organisation d'une course de chars à travers la péninsule, afin de démontrer la qualité de la voirie dont il a la charge.

Sans parvenir à atteindre la finesse du trait d'Uderzo, les dessins de Conrad se stabilisent et restent d'un niveau acceptable, auquel on finit par s'habituer. Plusieurs images de grandes tailles, assez compliquées à réaliser, comportant bagarres, chars et chevaux en pagaille, indiquent qu'il n'y a aucun refus d'obstacle de la part du dessinateur (pages 10, 11, 13, 17 et 32 notamment).

Quelques jeux de mots bien trouvés parsèment l'album : « Avé, Bifidus, et sois actif ! » (page 4) ; « Ils penchent tous comme ça, les Italiques ? » (se demande Obélix à propos d'un gondolier avachi sur sa rame, page 19) ; « – Par Zeus, le Sarmate, tu insinues que c'est moi qui ai versé de l'huile d'olive sur la voie ?! – En tout cas, c'est ma première impression, à froid ! » (page 21) ; « Il repasse les deux Koushs » (jeu de mots sans bavure, page 23) ; « Da, jouons collectif par Marx ! » (signalé comme le dieu Mars en langue sarmate, page 32). Ils avoisinent d'autres jeux de mots plus basiques tels que : « Oui, Partons par Tyr ! » (page 15) ; « Amphoré ! » (page 18) ; « Ah ? J'ignorais qu'on pouvait déplacer les bornes… » (page 19) ; « Capri, c'est fini ! » (page 37) ; « Nous faisons partie de sa collection de Cimbres » (page 34) ou encore « Je n'aime que la mosaïque classique » (page 42). Les calembours fusent, nous sommes ici dans la grande tradition de Goscinny !

Le comique de situation n'est pas absent du récit, notamment lorsqu'il s'agit de mettre en scène les facéties d'Obélix. Par exemple lorsqu'il observe sa main pendant plusieurs cases, ne comprenant pas comment la sibylle a pu y lire son avenir (page 5) ; quand il gesticule pour attirer l'attention de la serveuse qui lui apporte les deux sangliers ail-romarin (page 29) ; quand il goûte au garum Lupus à ses risques et périls ou encore quand il assiste à la remise d'une somme d'argent à Bacillus, en échange d'une malversation, sans en comprendre la portée et en ne retenant que le choix bizarre à ses yeux du poids en garum plutôt qu'en sangliers (page 30).

Les clins d'oeil culturels concernant les régions traversées sont systématiques. On peut citer par exemple : le départ de la course à Modicia (Monza), où se déroule de nos jours le Grand Prix d'Italie de Formule 1 (page 11) ; à Venexia (Venise), la fête où « tout le monde sera déguisé », évoquant le célèbre carnaval (page 19) ; à Parma (Parme), le jambon découpé en fines tranches (page 22), les sièges et les braies conçus par un « très bon artisan de Mediolanum » (Milan), capitale mondiale de la mode et du design (page 21) ; à Florentia (Florence), où selon Panoramix, qui est cité par Astérix, « devant tant de beauté, on peut éprouver des vertiges et des sueurs froides », et c'est justement ce qui arrive à Idéfix, subitement atteint par le « syndrome De Stendhal », une mésaventure arrivée à l'écrivain de passage à Florence en 1817, lors de son voyage en Italie (page 26) ; la Joconde à sa fenêtre, qui suit des yeux Astérix (page 26) et Léonard de Vinci lui-même vu dans la foule (page 24) ; passant près de Pisae (Pise), Obélix aperçoit au loin une tour qui penche (page 27) ; à Sena Julia (Sienne), la terre de Sienne, donne sa couleur rouge à l'attelage d'Obélix et Astérix (page 27), avant qu'ils ne rejoignent une place en forme de coquille évoquant la célèbre Piazza del Campo et suggèrent aux spectateurs l'idée de la course du Palio (page 28) ; à Tibur (Tivoli), nos héros apprécient l'ancêtre de la pizza napolitaine (page 39) ; enfin, à Néapolis (Naples), la ville d'arrivée, on aperçoit le Vésuve qui ne tarde pas à éjecter une bombe volcanique aussitôt renvoyée à l'expéditeur par Obélix qui rebouche ainsi le cratère. le volcan ne se réveillera que lors de la célèbre éruption de 79 après J.-C. pour ensevelir Pompéi et Herculanum (page 43).

L'ensemble de ces péripéties rappelle bien sûr le Tour de Gaule d'Astérix avec son circuit touristique et gastronomique, raconté dans un album sorti en 1965, soit cinquante-deux ans plus tôt. La route est toute tracée et l'enchaînement des étapes entraîne le lecteur dans un scénario prévisible et un peu répétitif. Obélix, toujours lucide, ne s'y trompe pas : « C'est bien, c'est un peu comme un voyage organisé ! » (page 23).

La création de caricatures de personnes célébrités reste un passage obligé dans la réalisation de tout nouvel album, qu'il convient de réussir tant au niveau de la ressemblance qu'un niveau de la pertinence avec la prise en compte du rôle et du contexte. Dans cet album, Alain Prost, pilote automobile, dans le rôle de Testus Sterone, alias Coronavirus, est un aurige crédible. Je me suis demandé quel jeu de mots mystérieux se cachait sous l'appellation « le champion aux MCDLXII victoires » (page 13). C'est une référence à Gaius Appuleius Diocles, l'un des plus fameux auriges de l'Antiquité, qui en 24 ans de carrière, participe à 4 257 courses et réalise 1 462 victoires.

Moins visibles mais néanmoins présents, apparaissent Jean-Jacques Bourdin, les soeurs Williams, Roberto Benigni, Bud Spencer, Luciano Pavarotti, Léonard de Vinci, Mona Lisa, Monica Bellucci, Sophia Loren et Silvio Berlusconi. Leurs apparitions se justifient en raison de leur qualité de journaliste, de sportif, d'homme d'affaires ou plus simplement de ressortissant italien.

Enfin, les observateurs les plus aguerris auront pu noter (page 19) une borne dans la région de Venise indiquant la ville d'Oderzo, qui serait à l'origine du patronyme d'Uderzo.

Cependant, malgré l'accumulation de références et de clins d'oeil, la trame du scénario de cet album n'offre que peu de rebondissements ou de réel suspense pouvant retenir l'attention du lecteur. le parcours tout tracé est matérialisé par la carte présentée page 8, où même les erreurs de trajet sont annoncées. On devine dès le départ qu'Obélix et Astérix vont remporter la course, d'ailleurs, contrairement au scénario d'Astérix aux Jeux Olympiques, la potion magique de Panoramix n'est pas explicitement interdite pendant l'épreuve. Les méchants ne sont que des méchants de pacotille, pas bien dangereux, et l'enjeu est peu risqué, nous ne sommes pas dans la configuration déjà plusieurs fois rencontrée où la survie du village est en jeu. Un réel effet de surprise aurait pu être mis en scène au moment où le mystérieux Coronavirus retire son masque et dévoile son identité. Cet épisode tombe malheureusement à plat, la caricature d'Alain Prost ne parvient pas à convaincre de l'intérêt d'avoir masqué l'aurige pour cacher Testus Sterone, un personnage dont personne n'a jamais entendu parler. C'est réellement une occasion manquée et une faute de scénario. César est magnanime, voire chevaleresque, il se ridiculise à la fin de l'album en prenant les rênes en main et en perdant la course, puis il remet lui-même la coupe à Obélix devant le peuple de Rome, soulignant ainsi l'échec de son plan. On a connu un Jules César plus combattif et plus coriace.

Les clins d'oeil et les caricatures sont les ingrédients indispensables à tout bon Astérix, mais leur profusion ne doit pas masquer la faiblesse du scénario. Cet album montre volens nolens que le génie créatif de Goscinny reste décidément difficilement dépassable. Certains lecteurs ne sont toujours pas convaincus de la remontée du niveau de la série. La tâche est difficile, les sources d'inspiration se tarissent et la demande d'innovation reste forte. Cependant, cette demande est paradoxalement associée à un besoin de repères qui rassurent le lecteur. Au moins, les deux auteurs de la nouvelle équipe parviennent à éviter les excès et les errements d'un Uderzo en fin de règne.
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Depuis toute petite je suis une lectrice amatrice des aventures d'Astérix et Obélix.
Il est vrai que certains albums sont plus réussi que d'autres mais dans la globalité, je les adorais tous. Et celui-ci n'a aucunement annihilé mon opinion.

J'ai juste adoré !
Il y a toujours des éléments à reprocher à quelque chose (puisque rien est parfait...), mais il faut aussi savoir voir le bon côté des choses.

Les différentes civilisations, les accents, les caractères, les chevaux... Rien n'est laissé au hasard.
Et ça.
C'est ça que j'apprécie à chaque album d'Astérix.

J'espère à tous les prochains lecteurs que vous l'apprécierez tout autant que moi.
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Une traversée de l'Italie avec Astérix et Obélix aux commandes du char. Ils participent à une cours organisée à travers l'Italie pour démontrer l'excellente qualité des voies romaines. La course est ouverte à tout le monde romain et même aux Barbares. Jules césar veut l'assurance que la victoire n'échappera pas à l'aurige romain, Coronavirus et son fidèle Bacillius (nous sommes en 2017, deux ans avant le début de la pandémie liée au Covid 19...).

C'est le troisième album du duo Conrad et Ferri. On retrouve, dans le scénario, un peu de la verve que nous avions connu avant la disparition de René Goscinny. Des jeux de mots, des anachronismes c'est ce qui faisait la force des albums de cette époque. C'est une sorte de retour aux sources.

Les deux auteurs introduisent différents peuples du monde connu à l'époque comme dans Astérix et les Jeux Olympiques. Il y a même des femmes parmi les auriges mais elles sont plus sensibles au charme d'Idéfix qu'à celui de Obélix.

Nous traversons l'Italie du Nord au Sud et c'est l'occasion de voir ou d'entrevoir quelques symboles comme Léonard de Vinci, Mona Lisa, Venise, la Tour de Pise, le Vésuve, la pâte à pizza, le vin italien ...

Bon c'est un Astérix agréable à lire ou à relire. Je le possède en plusieurs exemplaires dans des langues différentes (non, je vous rassure, je ne les parle pas toutes ni ne les comprend d'ailleurs, c'est juste une envie de collectionneur compulsif pour avoir une partie e collection un peu plus originale).



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Ce trente septième album de la franchise Asterix est le premier (et le dernier) que je lis qui n'est pas signé de l'un des auteurs historiques. Ce n'est pas plus catastrophique que les derniers d'Uderzo mais ce n'est pas meilleur non plus tant s'en faut . A nouveau onapplique des recettes éprouvées , la compétition (Le tour de Gaule , Les jeux olympiques) et la multiethnicité (Asterix légionnaire etc..) . le scénario est clair mais les péripéties très répétitives. La qualité est remplacée par l'accumulation (caricatures, notices touristiques ..) .
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Rapidement j'ai compris qui était le champion masqué. J'ai peu ri dans cette BD. Goosciny et ses traits d'esprit me manquent.
Par contre, rien à dire sur le dessin qui est de qualité ainsi que le mouvement bien retranscrit. Pour le reste l'ennui m'a dominé.
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Si on ne sait pas que René Goscinny est mort avant de lire l'album, on le devine assez rapidement. On se souvient de la richesse des jeux de mots, des clins d'oeil culturels et surtout qu'il en avait à plusieurs niveaux de lecture. Là, c'est plus facile à tout le monde et sans trop grande finesse. Les références deviennent accessibles aux pré-adolescents et la bd à toute sa place au rayon jeunesse. Quand on débute avec le nom du représentant des romains avec Coronavirus, on doute. En effet, le lien avec une actualité est concrète. Mais est-ce que cela a sa place ici et pour une course de char? Surtout qu'après on voit que c'est une caricature d'Alain Prost, cela interroge encore. Faut-il faire le raccourci corrélation causalité en disant que cet homme est responsable d'une pandémie? Bien entendu que non. Toutefois, on pourrait y voir un lien de simplification.

Bien que l'on apprécie des peuples rencontrés dans les précédentes aventures, un petit clin d'oeil appréciable, au final on s'ennuie. On imagine dès les toutes premières pages tout ce qui va se passer. La surprise n'est pas là du tout. Heureusement, il arrive quelques petites choses amusantes en cours de route comme manger du sanglier ou boire du vin. Il faut bien garder un fil conducteur avec la série où la nourriture possède un rôle phare. Jean-Yves Ferri s'amuse à critiquer les médias prêts à tout pour faire la promotion d'un produit. N'attendez-vous non plus avoir une prise de conscience forte non plus. Cela reste léger et assez discret.

Ce qui est drôle est l'utilisation du garum comme produit de référence. En effet, les romains appréciaient énormément cette sauce de poisson. Il a toujours des vrais liens historiques. Tel l'importance de créer de l'accessibilité sur les territoire conquis avec la construction de route en béton et un système de signalisation. On voit plusieurs bornes qui permettait de cartographier l'espace. D'ailleurs, il en reste encore quelques unes. Et les routes romaines ont servi à créer des routes et des nationales en France. L'histoire de nid de poule est plus du niveau du calembour. Grâce à ce tome, cela donne envie de relire les premières aventures. le graphisme de Didier Conrad est assez raccord avec le travail d'Uderzo. Aucune déroute possible dans la transition. Lui aussi se plaît à introduire des gags visuels à droite et à gauche. Il reste un goût de n'y revient pas au final.
Lien : https://22h05ruedesdames.com..
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Moins fort que le Tour de Gaule, Astérix et la Transitalique nous propose de jouer les touristes en Italie sans être aussi riche et varié que le cinquième album de la saga. Si ce troisième opus de Ferri et de Conrad me semble être le plus convaincant des trois, il continue de se reposer beaucoup trop sur ses lauriers. On retrouve beaucoup d'ingrédients présents tout au long de la saga : les Romains toujours prêts à tout pour remporter la victoire, Astérix furieux en apprenant le pot aux roses et prêt à tout pour leur rendre la monnaie de leur pièce, Obélix toujours dans la lune à penser aux sangliers et à Idéfix, etc… Ce trente-septième album est donc sympathique à lire sans être transcendant, à l'image des précédents tomes.

Il manque une certaine surprise même si on prend toujours plaisir à voir Astérix et Obélix se faire des amis, de toute nationalité, pour contrer les manigances du grand Empire romain. Et pour encore plus de plaisir, les auteurs auraient pu coller moins à l'actualité du moment. Voir scander sans cesse le nom du romain Coronavirus n'est pas des plus agréables.
Lien : https://entournantlespages.w..
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Astérix et Obélix vont participer à une course mythique : la transitalique. Entre jeux de mots, gags en tout genre, hommage à d'illustres personnages connus, avec en prime une bulle coronavirus (mouah ^^) c'était excellent on a passé un super moment une belle découverte d'un album que l'on ne connaissait pas.
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Astérix et la transitalique

Un classique des bandes dessinées, un astérix « Astérix et la transatlantique » aux éditions Albert René. Un classique donc mais revisité avec de nouvelles plume et dessinateur @jean-Luc Ferry et @Didier Conrad. J'ai passé un bon moment et cela complète ma collection.
Quatrième de couv. Les personnages créés par les deux génies du 9e art Albert Uderzo et René Goscinny sont de retour !
Après Astérix chez les Pictes et le Papyrus de César, Astérix et Obélix reviennent dans Astérix et la Transitalique, le nouvel album signé par les talentueux Jean-Yves Ferri et Didier Conrad.
N'en déplaise à Obélix, les Italiques, les habitants de l'Italie, ne sont pas tous des Romains, au contraire !
Les Italiques tiennent à préserver leur autonomie et voient d'un mauvais oeil les vélléités de domination de Jules César et ses Légions.
Dans Astérix et la Transitalique, nos héros favoris s'engagent dans une aventure palpitante à la découverte de cette suprenante Italie antique !
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Ce 3ème album coécrit par Jean-Yves Ferri et Didier Conrad va amener nos célèbres gaulois à découvrir l'Italie et ses peuples. Les irréductibles gaulois vont traverser, à l'occasion d'une course de chars façon Tour de France de l'antiquité romaine, une Italie qui, si elle est unie au sein de l'Empire Romain, n'en est pas moins un pays aux visages multiples. La suprématie de Rome et de César n'est pas forcément bien perçue partout. Cela permettra à nos héros de déjouer certains pièges avec l'aide de la « résistance » locale.

Un album assez moyen. Il y a de l'humour, les caricatures (Alain Prost en aurige champion de Rome) et si le dessin s'affirme il reste à travailler pour retrouver la marque de ses auteurs d'origine.

L'histoire est assez classique. Pas de grandes surprises dans le déroulé. Cette course de chars qui traverse l'Italie du nord au sud est assez convenue et les péripéties rappellent beaucoup, mais en moins drôle, le dessin animé « Les fous du volant » par la diversité des équipages.

Un album distrayant mais pas inoubliable.
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