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Citations sur Kant : Une lecture des trois ''critiques'' (28)

-Le premier moment de l'argumentation touche à la fois la nature de la totalité et de la continuité qui caractérisent l'espace (et le temps).
Tout concept est toujours une synthèse de propriétés ou d'éléments qui lui préexistent. (...)
Pour l'espace et le temps, il en va exactement à l'inverse : ce n'est pas en commençant par les parties qu'on s'élève jusqu'à la propriété générale qui les englobe, mais, tout au contraire, c'est cette dernière qui est donnée d'emblée et les parties ne peuvent être pensées qu'après elles, comme si elles se détachaient sur un fond premier. (...)
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On prêtera une attention toute particulière à la façon dont Kant entend démontrer, dans l' "Esthétique transcendantale", le caractère non conceptuel, donc sensible, intuitif, des notions d'espace et de temps. Son argumentation, qui vise directement la réduction leibnizienne de la sensibilité à de l' "intelligible confus" (à du "conceptuel" confus), (...) touche en réalité l'une des questions les plus profondes de l'histoire de la philosophie (...) : celle du statut de l'irrationnel, du non-conceptuel.
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Chez Kant, au contraire, nous avons vu que le point de vue de la finitude ne saurait être relativisé par rapport à un entendement divin infini pour la simple et bonne raison que cet entendement n'est qu'un point de vue de la raison humaine, une simple Idée. (...)
La connaissance sensible n'est pas moindre que celle de Dieu : elle est la seule connaissance possible et c'est pour cette raison que la connaissance divine, celle de l'entendement infini, est réduite au rang d'une idée de la raison.
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La thèse centrale de Leibniz sur la sensibilité se trouve assez bien résumée dans la formule selon laquelle le sensible n'est que de l' "intelligible confus". La signification de cette définition leibnizienne peut-être comprise, sans entrer dans les principes ni a fortiori le détail de son système, de la façon suivante: les relations entre les êtres que l'entendement humain borné perçoit à travers les sens sont en réalité ("en soi", c'est-à-dire, du point de vue qui serait celui de Dieu si nous pouvions nous y placer) des relations purement intelligibles. (...)
Pour un entendement infini, le sensible n'a pas d'existence réelle et l'espace n'est qu'un ordre conceptuel, celui de la coexistence simultanée des êtres.
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La Critique de la raison pure s'est livrée, bien avant Nietzsche, dans l' "Esthétique transcendantale", à une critique du rationalisme qui, sans prendre la voie de la généalogie nietzschéenne, va conduire à accorder une complète autonomie à la sphère corporelle et sensible. Pour comprendre cette critique et saisir le lien qu'elle entretient avec la déconstruction de l'argument ontologique, il faut percevoir qu'elle vise non seulement Platon, mais aussi et surtout Leibniz
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L'idée d'un entendement omniscient, d'une connaissance scientifique achevée de l'univers, est une idée tout à fait chimérique, une pure illusion. Son unique intérêt est cependant de conserver une fondation régulatrice pour notre connaissance finie. Par exemple, c'est par rapport à elle que l'idée d'un progrès scientifique prendra son sens (cf Critique de la raison pure, "Appendice à la Dialectique transcendantale". (...)
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La critique kantienne de l'argument ontologique est assez simple à comprendre pour nous aujourd'hui. Ses implications le sont peut-être moins.
La première et la plus importante réside dans la fin d'un certain rapport à la théologie. De même que la physique moderne met fin à toutes les figures classiques du "cosmologico-éthique", de même, le moment kantien porte en germe, non seulement celle du "théologico-politique", mais, plus largement, de toute entreprise de fondation de la connaissance aussi bien que de la morale sur une représentation de Dieu.
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(...) : ce que Kant dénonce dans la métaphysique rationaliste, ce n'est pas la définition même de Dieu comme être omniscient. Rien n'interdit, en effet, de penser négativement, par opposition à notre entendement fini, l'idée d'un entendement infini pour lequel l'être et la pensée, le réel et le rationnel ne feraient qu'un.
Ce que Kant conteste, c'est "seulement" la prétention à démontrer par l'argument ontologique l'existence d'un tel être.
Dans sa formulation la plus rationaliste, celle de Leibniz notamment, l'argument ontologique se présente selon Kant sous la forme suivante : le concept de Dieu, comme être parfait et nécessaire, contient toute réalité.
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(...) dans cette métaphysique cartésienne que dénonce Kant, le passage illusoire de la pensée à l'existence dont l'Idée renferme le projet n'a pas lieu à propos de n'importe quel concept -le concept de table, par exemple. Descartes, Leibniz et Spinoza savent bien, eux aussi, tout autant que vous et moi, que ce n'est pas en définissant, même avec une méticulosité infinie, un objet quelconque qu'on le fera exister en quoi que ce soit. L'opération que vise l'Idée ne vaut en vérité à leurs yeux que dans un cas unique, tout à fait exceptionnel, celui du concept de Dieu.
La connaissance par Idée, les cartésiens l'admettent, ne saurait être confondue avec la connaissance humaine. Elle désigne un point de vue sur le monde qui n'est pas le nôtre, nous qui ne percevons le particulier que dans l'intuition empirique, mais qui serait celui de Dieu.
Plus généralement : la connaissance par Idée serait celle qu'aurait un Etre suprême dont l'entendement serait infini et qui, par suite, serait omniscient. Pour un tel être, en effet, le monde serait pleinement rationnel, parfaitement intelligible, et la connaissance du particulier pourrait procéder par concept, à partir du général -ce pourquoi Dieu, dans cette tradition métaphysique, est un être dénué de sensibilité, un être qui n'a point besoin de recourir à l'intuition pour accéder à l'existence et qui n'est pas non plus lui-même situé dans l'espace et dans le temps (il est éternel).
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L'existence n'est pas, contrairement à ce que suggère l'argument ontologique, déductible de la pensée; ou encore : il existe quelque chose hors du concept qui est irréductible à lui, et qui est de l'ordre de la sensibilité, de ce que nous saisissons par l'intuition.
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