Citations sur Eunoto : Les noces de sang (9)
Elle lui avait demandé de l’épouser à l’article de la mort, même si le sujet avait déjà été abordé entre eux par le passé. Il lui avait dit « oui » dans cette chambre d’hôtel, sans officier d’état civil, ni témoin de leur échange de consentements. Ils n’avaient même pas d’alliance pour concrétiser leur union.
Il regarda autour de lui. Rien ne ferait l’affaire. Alors, il caressa son visage et glissa délicatement son index sur ses lèvres, qui frémirent. Du sang suintait de sa bouche. Il s’en servit pour dessiner un anneau rouge autour de son annulaire gauche et fit de même autour du sien.
Les larmes redoublèrent lorsqu’il lui montra les deux alliances de sang côte à côte.
Elle trouva la force de lui sourire, avant que son corps ne se raidisse dans un dernier spasme, plus violent que les précédents. Elle voulut lui dire un ultime « je t’aime » mais n’y parvint pas. Il la comprit néanmoins. Elle quitta ce monde.
– Pourquoi ? murmura-t-il, avant de hurler son prénom.
Son cri de désespoir retentit dans tout l’hôtel et bien au-delà.
Il vit le corps de son collègue, étendu au milieu de la chaussée. Jérôme était encore en vie, mais paralysé par ses blessures.
Ses yeux entrèrent en contact avec les siens. Il lut dans ceux-ci la peur et l'incompréhension, de même qu'un appel au secours au moment où la roue du bolide roula sur sa tête. Le crâne se déforma et éclata littéralement sous la pression.
Instinctivement, Séchaud porta ses mains devant sa bouche et cessa de respirer. Face à l'explosion de sang, d'os et de matière cérébrale répandus sur le bitume, il ne put réprimer une montée de vomi.
L’homme meurtri était agenouillé sur le tapis, entre la table à manger et le lit. Il tenait le corps de sa nouvelle épouse dans ses bras. Elle était couchée sur le dos, à même le sol. Sa tête reposait sur ses cuisses. Elle ouvrit de grands yeux, qui trahissaient un sentiment de panique.
– J’ai peur ! gémit-elle.
– Je suis là, tenta-t-il de la rassurer.
– Ne m’abandonne pas…
– Non. Je reste avec toi.
Il se pencha et déposa un baiser sur son front.
– Est-ce que je mourrai en portant ton nom ?
Il se refusa à lui mentir.
– Je ne sais pas…
– Promets-le-moi !
Il ne sut quoi répondre. Elle lui avait demandé de l’épouser à l’article de la mort, même si le sujet avait déjà été abordé entre eux par le passé.
Le cauchemar de l’homme était récurrent, comme un film tournant en boucle devant ses yeux. Machinalement, son bras montait, descendait, puis balayait de droite à gauche, en vaporisant une couche de peinture sur le mur. Une odeur nauséabonde régnait dans la pièce sombre.
Il devait faire disparaître toute trace du passé sur ce maudit mur, dans ce maudit bureau. Encore et encore, il entendait le déclic du percuteur, voyait le canon serré entre les dents, percevait le tremblement, la peur et la sueur. Il redoutait l’instant du coup de feu, la détonation, la tête déchiquetée, les bouts d’os souillés de matière cérébrale, le sang éclaboussant le mur et la carte géographique.
Il sentait encore l’odeur âcre de la poudre. Le nuage noir était resté en suspension dans l’air de la pièce. Comme si le temps s’était arrêté. Comme si sa propre vie avait été mise entre parenthèses depuis le drame. Il n’avait jamais oublié. Un ado ne pouvait pas oublier une telle scène.
Il sentait encore l’odeur âcre de la poudre. Le nuage noir était resté en suspension dans l’air de la pièce. Comme si le temps s’était arrêté. Comme si sa propre vie avait été mise entre parenthèses depuis le drame. Il n’avait jamais oublié. Un ado ne pouvait pas oublier une telle scène.
Il devait faire disparaître toute trace du passé sur ce maudit mur, dans ce maudit bureau. Encore et encore, il entendait le déclic du percuteur, voyait le canon serré entre les dents, percevait le tremblement, la peur et la sueur. Il redoutait l’instant du coup de feu, la détonation, la tête déchiquetée, les bouts d’os souillés de matière cérébrale, le sang éclaboussant le mur et la carte géographique.
Quelque part en Suisse romande, le 19 mars
Le cauchemar de l’homme était récurrent, comme un film tournant en boucle devant ses yeux. Machinalement, son bras montait, descendait, puis balayait de droite à gauche, en vaporisant une couche de peinture sur le mur. Une odeur nauséabonde régnait dans la pièce sombre.
- J'ai peur! gémit-elle.
- Je suis là, tenta-t-il de la rassurer.
- Ne m'abandonne pas.
- Non. Je reste avec toi.
Il se pencha et déposa u baiser sur son front.
Flic , juge et exécutant réunis dans une seule et même personne. Impensable dans un système démocratique respectueux des droits de l'homme. Jouissif dans le monde imaginaire des héros de Marvel.