À croire que les auteurs de polars se sont donnés le mot : se creuser la tête pour scénariser des crimes pas banals, sortant de l'ordinaire, notamment dans le modus operandi et dans les scènes de crime…
Vous trouvez que les timbres coûtent la peau des fesses ? Alors, fabriquez-les vous-même avec de la peau humaine (mais pas la vôtre, hein), comme l'a fait le tueur sadique et pervers de ce roman.
Ah, quand on parle d'originalité, ici, on n'a pas fait dans la dentelle (les timbres ont des dents, contrairement aux poules) ! Jeu de piste à la Poste Suisse, à la recherche de colis suspect dont les timbres sont en peau humaine (une personne a souffert et été torturée).
Le pitch était des plus attractifs et comme ce roman s'était souvent retrouvé dans les listes coups de coeur des copinautes, j'ai eu envie de le découvrir. En ce qui concerne le suspense, les surprises, les retournements de situation, les twists, j'ai été gâtée.
Pour les personnages, il m'a été difficile de m'attacher à l'un ou l'autre, tant ils m'ont semblé froids, distants. Dommage, parce que l'enquêtrice principale était atypique et loin des canons de la beauté et du poids exigés par nos sociétés.
Le scénario, lui, était bien tarabiscoté, notamment avec ces deux affaires qui paraissent n'avoir aucun rapport l'une avec l'autre (en plus des timbres humains, nous avions soit un stalker harceleur, soit une plaignante qui mentait !) et des retours dans le passé dans lequel on se retrouvait avec un gamin en surpoids, sans que l'on sache comment tout allait se goupiller ensuite.
Évidemment, ce n'est qu'à la fin que l'on remettra toute la chronologie en place et que l'on se rendra compte de la perversité de l'auteur qui a bien monté son récit afin d'entretenir le suspense. Maintenant, tout cela serait-il réalisable dans la vie réelle ? Difficile, sans aucun doute et heureusement. le roman manque un poil de réalisme…
Un polar bien ficelé, addictif, qui peut se dévorer durant une grosse soirée, tant les chapitres sont courts et dynamiques, mais qui, malgré ses qualités, ne me laissera pas de souvenirs impérissables dans la mémoire, sauf quand je regarderai ma vieille collection de timbres (des chevaux, uniquement) et que je repenserai à ce tueur totalement zinzin et au final de l'auteur.
Une lecture plaisante, mais pas marquante.
PS : Philatéliste… Bizarrement, ça me fait penser à un sketch d'Éric et Ramzy (pourtant, je ne l'ai vu qu'une seule fois, apparemment, il m'a marqué) = file au tennis.
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J'étais curieuse pour cette lecture, j'ai déjà lu l'auteur et je l'ai également souvent croisé lors de nombreux salons littéraires, ici j'aime beaucoup la couverture, le titre et la quatrième de couverture avec cette histoire de timbre humain m'a décidé à sauter le pas.
La plume est toujours agréable à lire et cela se lit rapidement, au niveau de l'enquête nous sommes sur quelque chose de plutôt classique mais bien exécuté.
Je n'ai cependant pas eu d'attachement au niveau des personnages ce qui a fait que je suis restée complétement à distance de ce qui leur arrivait ainsi que leur enquête, de même pour le déroulé et l'enquête c'est du déjà vu et revu au final.
Une petite enquête agréable à suivre mais que je ne garderai pas en mémoire car cela ne sort pas du lot de ce que font de nombreux auteurs actuellement, une petite tendance au copier coller de ce qui marche bien niveau thriller sans grande originalité ni prise de risque.
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Le romancier et procureur neuchâtelois livre un haletant «Philatéliste», son 17e roman.
Lire la critique sur le site : LaTribuneDeGeneve
En voici un court extrait de la page 122 :
« L'autoroute serpentait à travers des vallées qui, aux yeux de Morin, semblaient mornes et d'une autre époque. Un Genevois qui se rendait dans le Jura, c'était un peu comme un Parisien qui se rendait dans le Berry : le choc du citadin arrivant dans une campagne reculée. Il ne pouvait pas imaginer qu'il faisait bon y vivre, alors que pour les natifs de ces régions, Genève était synonyme de cauchemar : trop de bruit, de stress et de pollution. D'ailleurs, la neige était ici plus abondante, plus blanche, mais aussi moins oppressante que dans les grandes villes. »
Un Genevois qui se rendait dans le Jura, c'était un peu comme un Parisien qui se rendait dans le Berry : Le choc du citadin arrivant dans une campagne reculée.
Sur la route, même régime : ni dépassements intempestifs, ni coups de klaxon. Les bouchons genevois étaient aussi célèbres que les bouchons lyonnais, mais ils n'avaient pas la même saveur.
Genève connaissait les mêmes embouteillages que Paris aux heures de pointe, sauf qu’on était en Suisse, pays du respect et de la discrétion où les célébrités aimaient notoirement se ressourcer – on ne les abordait pas dans la rue, on leur fichait la paix. Sur la route, même régime : ni dépassements intempestifs, ni coups de klaxon. Les bouchons genevois étaient aussi célèbres que les bouchons lyonnais, mais ils n’avaient pas la même saveur. On attendait, sans trop d’impatience. Ça faisait partie du quotidien.
Pour les psychiatres, il existait seulement des personnes narcissiques d'un côté et des relations perverties de l'autre.
VLEEL Slatkine Special Justice Vincent Courcelle Labrousse et Nicolas Feuz