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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'ai acheté ce livre attiré par une note d'une lectrice qui rédige de superbes critiques.

J'avais donc ce bel ouvrage dans ma PAL qui m'attendait. La couverture en rouge est très stylée (dixit les jeunes). En rouge, blanc et noir. Et puis ce titre, c'est intriguant.

La forme est également originale car l'on suit la journée de Op Oloop. Un excentrique statisticien, aimé de ses amis et de sa fiancée. C'est un Finlandais exilé en Argentine.

L'écriture est spéciale. Ayant lu une traduction, je ne sais si c'est l'auteur ou la traduction mais le style ne me parait pas égal. Pendant la première partie, je me suis relativement ennuyée. Ne voyant pas où l'auteur voulait en venir avec Op Oloop qui vit une expérience transcendante avec sa fiancée.

Puis arrive le banquet avec ses amis qu'il a convié. Et les passages de Op Oloop sur son expérience de statisticien des soldats morts au combat m'ont paru remarquables. Quelle plume!

Dans ce banquet, il y a des réparties drôles, il y a de la poésie et aussi des dénonciations féroces de la guerre, du capitalisme, de l'hypocrisie des bien pensants.

Cette partie est vraiment superbe et je suis heureuse d'avoir découvert ce roman pour ces passages.

La fin m'a laissée plus dubitative... mais si vous aimez la littérature qui dérange, alors je vous conseille cet ouvrage.

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Op Oloop est un roman déstructuré sans chapitre, sinon quelques mentions de l'heure qui viennent découper 19h de la vie du personnage principal, Optimus Oloop, dit Op Oloop, stasticien finnois exilé à Bueno Aires. Op Oloop est un névrosé obsessionnel, il calcule méthodiquement chaque geste et planifie dans les moindres détails son quotidien. Ce roman raconte comment LA rencontre amoureuse fait voler en éclat cette mécanique bien huilée.

Le méthodique Op Oloop perd totalement pied et les bouffées délirantes se suivent crescendo suscitant l'inquiétude de ses proches. La scène centrale du roman consiste en un repas en ville où Op Oloop réunit ses amis, lesquels fonctionnent surtout comme des figures « type » (le bourgeois conservateur, le tenancier libertin, l'éternel étudiant, etc.). Cette scène est aussi un immense jeu littéraire où Juan Filloy s'en donne à coeur joie enchaînant les logorrhées verbales, les jeux de mots littéraires, etc.

Le roman déstructuré et très littéraire ne plaira sans doute pas à tout le monde mais emportera l'adhésion des amoureux de la langue et des lecteurs en quête d'originalité.

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Optimus Oloop, dit « Op Oloop », est un statisticien finlandais qui vit dans le Buenos Aires des années 30. « Pourfendeur infatigable de la spontanéité, Op Oloop était la méthode incarnée, la méthode faite verbe, celle qui canalise en profondeur les espoirs, les sensations et les désirs pour éviter les sursauts de l'esprit et les frémissements de la chair. » « Fils unique de la méthode et de la persévérance, Op Oloop était une mécanique humaine des plus parfaites, la création humaine la plus insigne qu'ait connue Buenos Aires en matière d'autodiscipline. » Op Oloop est un psychorigide forcené. Sa vie est réglée comme du papier à musique, chacune de ses activités est planifiée et chronométrée. Cette « méthode » qu'il s'impose doit à son sens lui permettre de « sortir de l'insignifiance pour atteindre la grandeur ». Pourtant… « Et pourtant, je sens qu'un souffle de rébellion, hier timide, aujourd'hui implacable, cherche à s'immiscer dans mes pensées surpeuplées… et stériles. Car à trop vouloir devenir “ quelqu'un qui compte ” dans ce monde, je me suis castré moi-même. Je n'ai réussi à devenir qu'une boule d'angoisse, au sens pathologique du terme […] ». En effet, pendant les dix-neuf heures de cette journée d'Op Oloop, la mécanique bien huilée va se gripper.

Op Oloop ne serait qu'un personnage bouffon et pathétique s'il ne révélait ses failles au fil des pages. On apprend qu'il a quitté sa Finlande natale en 1919 après l'échec de la révolution bolchevique à laquelle il a pris part. Cet idéaliste contrarié qui croyait dominer sa vie par la force de l'habitude et de la routine prend peu à peu conscience de ses manques au cours de cette journée funeste. Mais c'est son amour pour Franziska, l'amour surtout, instinctif et qui « refuse de se laisser compter, coordonner, uniformiser, automatiser », qui finira de détraquer l' « esprit géométrique » d'Op Oloop.

Le ton du livre se fait tantôt comique, tantôt sérieux, tantôt trivial, tantôt érudit. Un bien étrange livre qui fait souvent référence à la philosophie, la psychologie, et qui comporte des passages de pur lyrisme. Un livre composite donc, parfois complexe, indéniablement original, écrit par un auteur aimant jouer avec les mots. Juan Filloy (1894-2000), écrivain argentin méconnu, admiré par Borges, a été qualifié par certains critiques de « pré-oulipien ». Amateur de palindromes, il en a publié plusieurs milliers. Auteur de poésie, de pièces de théâtre, de nouvelles et de vingt-sept romans qui ont tous la particularité de n'avoir que des titres de sept lettres, il n'a jamais été traduit en français. Gageons que cet « Op Oloop » n'est que le début de la découverte chez nous de l'oeuvre de cet ovni dans le monde des lettres.

Lu dans le cadre de Masse Critique de Babelio.
Lien : http://plaisirsacultiver.unb..
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