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Immense coup de coeur de ce début d'année. Je ne connaissais pas cette auteure québécoise et quelle découverte !

Kamouraska, province du Québec. Raphaëlle est garde forestière et vit dans une roulotte au milieu des bois accompagnée de sa mi chienne mi coyote prénommée justement Coyote. Quelques mois après son adoption, Coyote se retrouve prisonnière d'un piège tendu par un chasseur malintentionné, heureusement elle y survit. Car Raphaëlle vit au milieu d'une forêt, théâtre des chasseurs et des braconniers, elle se jure de faire de sa vie et de son métier un combat contre cet acharnement de l'humain sur les autres animaux. le chasseur ayant posé ce piège se retrouve être encore plus atteint que les autres chasseurs, puisqu'il s'avérera harceler psychologiquement Raphaëlle.
Comment vivre dans cet éden transformé en enfer par les chasseurs ? Les ours lui font moins peur que les humains !
Il y aura la rencontre salvatrice avec Anouk, mais je n'en dévoilerai pas plus au risque de trop en révéler.

Le livre est magnifique et je suis ravie de l'avoir en broché. Effectivement de nombreux dessins y sont parsemés au gré des chapitres, et cela rend cette lecture encore plus agréable et immersive. Ce roman est à la croisée de plusieurs styles : nature writing, romance, et surtout polar car clairement pour moi c'en est un ! Que dire de plus ? Une merveille !
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Dans le cadre de l'élection pour le Prix Passeurs de mots 2023 auquel participe la médiathèque de ma commune, je m'offre, avec ce titre, une immersion totale sur le territoire canadien et plus particulièrement dans le Haut-Pays de Kamouraska. Cette année, le thème choisi pour les livres qui concourent pour ce prix est la nature. "Sauvagines" de l'auteure canadienne Gabrielle Filteau-Chiba y correspond parfaitement.

Déjà, la première de couverture avec l'image de ce coyote parcourant les étendues enneigées nous invite au dépaysement. Ensuite le livre est illustré de nombreux dessins sur la faune ou la flore locale. Il est vrai que ce roman évoque un journal intime puisque l'héroïne en est la narratrice. Il s'agit de Raphaëlle, 40 ans, garde-forestier dans cette contrée de l'est canadien où elle vit presque en ermite au milieu des bois. Elle raconte ses difficultés face aux braconniers, sachant que pour elle, faire appliquer simplement la loi n'est pas suffisant. Face à la puissance des lobbies, notamment la chasse et le commerce de peau, cette dernière est beaucoup trop permissive. Sa ténacité et son amour de la nature la pousseront à franchir la ligne rouge.

C'est un roman que l'on a envie de lire "avec l'accent canadien" tant les expressions typiques (il y a un glossaire en fin de livre) abondent au fil des pages. Il m'a demandé un certain temps d'adaptation au début de ma lecture car le style tient plus du langage parlé qu'écrit. J'en ai aimé le suspense maintenu jusqu'à la fin, un peu moins le côté sentimental.

Sauvage et cruel comme la nature, sensuel et féministe comme ses héroïnes, ce roman appelle à la prise de conscience pour la protection de la nature. Dommage qu'au fil des pages, la répétition de son message par l'intermédiaire de Raphaëlle frôle le militantisme. Malgré ce défaut de nuances, je lui accorde un 14/20.
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J'avais peu aimé "L'encabanée" de la même auteur, mais mon avis est bien plus positif sur ce roman-là.

L'héroïne s'appelle Raphaelle, elle a la quarantaine et un physique peu banal pour une canadienne car des gènes d'indien. Elle est garde-forestière du côté de la forêt du Kamouraska. Elle adore son métier et est prête à tout pour défendre la faune et la flore. Elle aime beaucoup les animaux sauvages. Elle a choisi un mode de vie assez radical puisqu'elle vit seule dans une roulotte cachée au coeur de la forêt pour mieux surveiller les braconniers et aussi parce qu'elle n'aime pas la ville et pas trop les êtres humains. Elle a adopté une chienne qui a du sang de coyote dans les veines.
Lorsque sa chienne se fait prendre dans un piège et que le poseur de piège la suit, elle prend peur. le roman devient alors un véritable thriller. Raphaelle a peur, elle se réfugie chez un ami garde-forestier à la retraite, Lionel ; ensemble, ils vont enquêter sur ce mystérieux chasseur de coyotes.
Mais cet homme est dangereux.
Raphaelle va rencontrer Anouk (l'héroîne d'"Encabanée"), le courant va vite passer entre ces deux femmes qui ont les mêmes valeurs et le même choix de vie. Elle décide de se venger de ce braconnier mais cela lui coûtera sa carrière.
C'est bien écrit, moi j'ai aimé le côté thriller, de belles descriptions de la forêt mais un côté un peu trop militantisme écologique (pour moi en tout cas).
Un bon moment de lecture, c'est très dépaysant et rafraichissant.
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Il est très rare que je mette plus de 3 jours à terminer une lecture, surtout que celui-là n'est guère gros!
Mais ce que j'ai trouvé dans ces pages , je ne suis pas près de l'oublier .
Raphaëlle, garde-forestière, vit seule avec sa chienne Coyote dans une caravane: nous sommes au Canada, au coeur de la forêt.
Sur la piste d'un braconnier cruel et chasseur de femmes autant que d'animaux protégés, elle acquiert très vite le sentiment d'être pourchassée à son tour.
Voilà pour l'histoire.
Mais Gabrielle Filteau-Chiba ne se contente pas de raconter: Elle nous plonge le nez dans les odeurs, nous ouvre les yeux sur la beauté de la nature, de sa faune, elle sait dire les bruits et les sensations. Elle est magicienne des sens.
Et cette langue si poétique tendre et savoureuse!
De nombreuses fois je suis revenue en arrière, dégustant sans me lasser la merveilleuse prose de l'auteure.
Je n'ai qu'une hâte désormais: découvrir ses autres livres!
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Si Sauvagines est bien un roman, le livre de la québécoise Gabrielle Filteau-Chiba se lit aussi comme un cri de colère vis-à-vis du capitalisme méprisant, du gouvernement (canadien) négligeant, des fermiers pollueurs et surtout des chasseurs ou plutôt des braconniers qui se croient tout permis. L'auteure est une écoféministe convaincue dans la vie réelle comme en littérature et Sauvagines a souvent des allures de manifeste, parfois sans nuances, pour la protection d'une nature de plus en plus souillée par des humains sans scrupules. Dans une première partie du roman, Gabrielle Filteau-Chiba réussit son récit, parfaitement harmonieux entre messages environnementaux, portrait drôle et touchant d'une femme de 40 ans solitaire et thriller en amorce. Son style fait merveille, souple et ample à la fois et émaillé d'expressions savoureuses, typiquement québécoises. La deuxième moitié du livre est moins satisfaisante, l'engagement de son héroïne se fait enragement alors que, dans le même temps, le suspense traîne en langueurs (monotones) et l'arrivée d'une houle sentimentale dans la vie de la quasi ermite flirte avec la mièvrerie. Ce voyage en Haut-Kamouraska, avec son ode aux coyotes et à la faune et la flore locales, vaut quand même le détour, ne serait-ce que pour le talent de narratrice de son auteure et ses rudes pages où elle décrit par le menu des "horreurs boréales" qui ne sont évidemment pas le fruit de son imagination.
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
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D'abord la langue, exotique, poétique et savoureuse du Québec grand nord.
Puis la nature, rude, directe, franche, à la Jeremiah Johnson.
Sauf que Jeremiah est une femme, solitaire, rivée à sa terre, protectrice de la faune.
Et enfin, la dimension écologique, l'appel vibrant à respecter le vivant, sous toutes ses formes, castors barragistes inclus. Ici lyrisme et longues tirades coulent à flots trop bouillonnants, parfois.
L'ensemble donne un roman épique et engagé (pas sûr que j'approuve la loi du talion), neigeux de tendresse et de danger.
L'auteure connaît son sujet après trois ans Encabanée. Fiction et réalité se rejoignent, comme Raphaëlle et Anouk, l'ermite du premier roman de Gabrielle Filteau-Chiba. En conviant Anouk, l'auteure parle de son expérience trois ans ssolitaire au fond d'un bois.
Je me suis enfoncé avec délices sur des sentiers farouches à l'unisson d'un terrain fascinant. Un vague regret m'habitait d'avoir renoncé à une envie juvénile d'établir mes pénates au pays des Américains francophones.
Qu'importe le passé, seul compte l'avenir présent. "Se retirer du monde parce qu'il nous dérange n'est pas efficace", a confié la jeune romancière à un grand journal de l'après-midi. "Si on veut changer les choses, il faut la force du nombre."
Soyons nombreux à suivre Gabrielle dans son amour du français québecois et sa défense d'un territoire majestueux.

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Notre héroïne, Raphaëlle,  est garde forestière, elle vit en plénitude avec la nature dans sa caravane, cachée dans la forêt du Kamouraska avec sa chienne coyote.  Une vie au rythme de la forêt,  jusqu'au jour où un chasseur rode près de son refuge et des disparitions inquiétantes font naître des angoisses.

Un récit engagé et militant
Une ode à la nature, superbe,  immense et hostile. 
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Quel roman fantastique! J'ai dévoré Sauvagines avec une profonde délectation, enivrée par la beauté du texte, par la rage qui s'en dégage, par l'apaisement enfin... Cette plume est à suivre, c'est sûr. Mais qu'est-ce qu'elle raconte, cette plume? L'histoire de Raphaëlle et de Coyote, déjà. Raphaëlle est une garde-forestière de tout juste quarante ans, épuisée par son métier et ses contemporains. Elle et ses collègues sont en nombre très largement insuffisant pour le territoire à couvrir, et les instances supérieures s'obstinent à prendre des décisions sans queue ni tête depuis des bureaux, et notre narratrice n'en plus d'assister à ce saccage. Et Coyote, c'est une chienne, sa chienne, mi huskies, mi coyote, d'où son nom. Un jour, Coyote ne rentre pas et sa maitresse la retrouve prise dans un piège, heureusement juste à temps. Cette fois, la coupe est pleine et la colère qui couvait depuis longtemps menace tout en Raphaëlle.
Il y a un grand souffle dans ce roman, souffle de la colère de Raphaëlle, mais aussi force vive de la nature, impitoyable et superbe et trop souvent maltraitée. L'écriture est d'une grande poésie, ce qui n'empêche pas qu'elle fait mouche avec précision. Quand Raphaëlle se retrouve elle-même traquée, on tremble pour elle avec une force presque animale.
C'est brillant, éclatant, et il faut vraiment que je trouve son premier roman!
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Raphaëlle Robicheau est agente de protection de la nature dans le Kamouraska, au nord-est du Québec, au coeur de la forêt boréale. Elle y vit dans une cabane, dans un environnement qui la comble. La quarantaine, solitaire, on devine entre les lignes qu'elle a eu affaire à la violence des hommes et qu'elle a choisi volontairement de s'éloigner pour se consacrer à la défense de la faune et de la forêt. Elle préfère la compagnie des animaux à celle de ses contemporains, exception faite pour certains, comme son vieil ami Lionel, qui veille sur elle mieux qu'un père.

La première réflexion qui m'est venue est que la Canada n'est pas plus actif que nous dans la lutte contre la diminution de la biodiversité et la protection de la nature. Les coupes de bois sont ravageuses, remplacées par des essences qui rapporteront rapidement. le braconnage est plus que toléré, les dates de chasse pas respectées, puisqu'il est même permis de tirer des espèces en voie de disparition.

Lorsque son chien, Coyote, est pris au piège dans un collet, Raphaëlle ne décolère pas, et détruit un site de braconnage où elle trouve un vrai charnier qui atteste de l'ampleur du problème. Dès lors, elle se met en tête d'arrêter le responsable. Difficile dans ce coin perdu, où ce sont souvent une ou deux familles qui font régner leur loi au vu et au su de tous. Elle ne sera pas soutenue par l'office qui l'emploie, en réalité quasiment impuissant.

Lorsqu'elle s'aperçoit que le braconnier est sur ses traces et qu'elle est devenue proie à son tour, commence un jeu dangereux qui va la mener loin.

Dans son désarroi et sa peur, elle va trouver un appui en rencontrant Anouk, personnage principal d'"Encabanée", aussi solitaire qu'elle, déterminée à l'aider. Entre les deux femmes il y aura plus qu'une amitié, l'amour s'en mêle, trop heureuses qu'elles sont de se découvrir tant d'affinités.

Tout comme dans "Encabanée", j'ai apprécié les tournures de langage québécois, les magnifiques descriptions de la vie en pleine nature, les moments de poésie et de beauté. Mais ce n'est pas une histoire douce et paisible, la colère est omniprésente, la violence aussi. Il y a des scènes difficiles à supporter, la souffrance animale y est décrite sans fard mais sans complaisance. Sans parler de la violence des individus.

La stratégie trouvée par Raphaëlle pour se débarrasser du braconnier et retrouver sa forêt n'est pas des plus simples. Elle installe un suspense fort et des sentiments ambivalents.

Une lecture qui tient les promesses d'Encabanée. Il va falloir attendre un an avant la parution en France du dernier roman de la trilogie "Bivouac" qui vient de sortir au Canada.


Lien : http://legoutdeslivres.haute..
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Dans la forêt québécoise, Raphaëlle est garde-chasse. Elle contrôle les populations d'animaux, fait de la prévention auprès des touristes et des chasseurs, préserve le site. Un jour, elle adopte « coyote », une femelle husky croisée avec un coyote. Mais Coyote se fait piéger dans un collet et manque de mourir étranglée. Alors Raphaëlle décide de se venger…

Ce roman m'a tout de suite plu, dès les premières pages. Il y a d'abord la plume de l'autrice. C'est beau, poétique, évocateur des grands espaces canadiens, de cette nature à la fois si belle et si fragile. L'autrice nous propulse dans un univers complexe et dangereux. Raphaëlle est une femme seule, au milieu de la forêt. Les dangers sont nombreux: la neige, le froid, les ours. Mais le pire des dangers est bien l'homme comme toujours.

En effet, l'intrigue du roman va se concentrer sur ce mystérieux chasseur qui piège les animaux pour les faire souffrir un maximum. Tuer fait partie de la vie et cela Raphaëlle l'accepte mais la souffrance n'a pas lieu d'être dans sa forêt. Ainsi, elle va chercher à traquer celui qui a blessé sa chienne volontairement. le roman devient alors plus sombre alors que Raphaëlle imagine sa vendetta.

C'est un livre foisonnant, hybride, à la fois thriller, roman écologiste, roman de nature writing. Il se fait tendre aussi quand Raphaëlle tombe amoureuse. Ode à la nature, aux femmes, j'ai tout aimé dans ce livre, je m'y suis sentie complétement immergée aux côtés de Raphaëlle. J'ai ressenti sa solitude, sa peur, son désir.

« Sauvagines » est un magnifique roman qui m'a totalement conquise.
Lien : https://carolivre.wordpress...
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