Un, deux et trois. Ça y est, j'ai lu tous les romans de
Thomas Flahaut.
J'ai fini par son premier roman, "
Ostwald", bien différent des suivants même si on y trouve déjà son écriture percutante et les émotions qui affleurent à travers l'histoire de ses personnages.
Noël et son frère, Félix sont évacués avec le reste de la population, pour s'être trouvé dans le périmètre, le cercle tracé autour du lieu de la catastrophe. Un réacteur de la centrale nucléaire de Fessenheim vient de prendre feu. Les radiations s'étendent, il faut partir. Mais partir où ?
Ils se retrouvent dans un camp de réfugiés, perdus au milieu d'une forêt, sans lien avec l'extérieur, sans savoir ce que sont devenus leurs parents et proches.
À travers cette histoire post-apocalyptique, l'auteur revient sur l'enfance et sur le cadre familial dans lequel ont évolué ses personnages. C'est un roman social, qui interroge (encore une fois) sur la transmission, sur un avenir fragile, un avenir imaginé qui n'aura probablement jamais lieu, maintenant que la catastrophe a tout changé.
Thomas Flahaut dresse une analyse de notre société avec la montée du chômage, les fermetures d'usine, la place des jeunes: un message évoqué en filigrane, à travers le vécu familial qui ressurgit.
J'ai encore une fois aimé la subtilité des mots et de l'histoire racontées. Les désillusions, les relations familiales, l'amour...alors que l'on traverse une catastrophe. Les chapitres sont courts, rythmés, c'est percutant, ça m'a percuté. J'ai trouvé ce roman très juste.
Bref, je vous le répète, un auteur à découvrir si ce n'est déjà fait.