AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,45

sur 63 notes
Ouvrage reçu lors d'une opération Masse critique privilégiée, je tiens tout d'abord à remercier babelio ainsi que les éditions de L'aube sans qui je n'aurais probablement jamais découvert ce roman et cela aurait été fort dommage !

Il est agréable parfois de sortir de ses habitudes, de ces zones de confort, surtout lorsqu'il s'agit de découvrir une auteure comme Helga Flatland mais cela peut aussi être déroutant. Par exemple, ici, j'ai eu d'abord un peu de mal en me plongeant dans cette lecture à retenir les prénoms de tous les membres de la famille et à savoir exactement qui est qui mais cela est très vite rentré dans l'ordre (d'autant plus qu'exception faite pour ceux des parents, ce ne sont pas des prénoms à consonance nordique parfois impossible -pour moi du moins, à prononcer donc à mémoriser-) et je me suis rapidement plongée dans l'histoire de cette famille apparemment normale. Et elle l'est en bien des points si ce n'est qu'à l'occasion des soixante-dix ans du père, lors d'un voyage en Italie à cette occasion, lui et celle qui tient le rôle d'épouse et de mère, annoncent à leurs trois enfants qu'ils vont divorcer. Bien que les trois enfants, Liv, Ellen et Hakon soient désormais adultes et aient chacun leur vie et leur propre famille (du moins pour les deux filles (Liv est marié et mère elle-même de deux ados et Ellen est en couple depuis un certain temps déjà et désespère de ne pas réussir à donner la vie, mais pour Hakon, de dix ans le benjamin de Liv, disons qu'il croit à l'amour libre mais je ne vous en dis pas plus à ce sujet), c'est un choc. Pour cette famille qui s'est toujours cru soudée, voilà que leur modèle, leur idéal s'effondre sans qu'ils s'en soient rendus compte, du moins c'est ainsi que Liv le perçoit.

Dans cet ouvrage, ce qui est assez génial, c'est que le lecteur a l'avis et les sentiments de chacun des trois enfants qui s'exprime à tour de rôle ou presque mais sans que cela paraisse rébarbatif, au contraire, cela se complète et invite le lecteur à reconstituer petit à petit l'histoire de "cette famille moderne", dans laquelle l'on n'a plus peur de divorcer à soixante-dix ans et de se projeter encore sur l'avenir !

Chacun a son point de vue, ses propres soucis, des relations différentes avec les parents et bien qu'ils vivent tous la même histoire, elle est propre et différente à chacun et, heureusement d'ailleurs !

Un pur moment d'évasion, d'intrusion mais sans gêne dans une famille a priori normale mais qui nous invite et je dirais même nous incite, nous, lecteurs, à revoir notre vision du mot famille et de l'amour dans sa globalité (que ce soit celui que nous entretenons avec l'être aimé bien sûr et comme je le laissais sous-entendre, Hakon a une idée bien arrêtée sur le sujet), mais aussi au sein de sa famille (ses parents, frères et soeurs, enfants, neveux et nièces...) mais aussi avec ses amis !
Une lecture que je ne peux donc que vous recommander car tout d'abord, un ouvrage extrêmement bien écrit et qui mine de rien, en ne parlant que d'un simple événement à la base (un divorce), parle de tout et surtout de la vie !
Commenter  J’apprécie          642
Ils sont trois, deux soeurs et un frère, qui tour à tour parleront d'eux-même et de leur famille.

C'est l'ainé qui ouvre le bal, cette grande fille longiligne qui enviait en secret les rondeurs de sa cadette. Mariée, manifestant ses angoisses dans le contrôle permanent, déstabilisée au moindre écart nutritionnel ou à une dérogation aux horaires de coucher de ses enfants, c'est aussi elle qui est aux commandes pour initier les rencontres de la fratrie. Tout en leur reprochant de ne pas le faire…

Ellen, la pulpeuse adolescente aurait tout donné pour ressembler à son ainée ! En couple depuis quelques années, son énergie se concentre sur son désir d'enfant..

Quand au petit dernier, il n'aura voix au chapitre qu'en tout dernier ressort, apportant un éclairage différent sur les propos de ses deux soeurs.

La famille au complet se retrouve en Italie pour fêter dignement les soixante-dix ans du père, et le gâteau d'anniversaire s'accompagnera d'une annonce très inattendue.

Le roman familial est l'occasion de développer de nombreuses théories sur la famille, l'amour, l'éducation et permet de rappeler que rien n'est jamais acquis .

Quelques longueurs, mais une narration agréable, l'alternance des personnages rompant la monotonie.

Merci à Babelio et aux éditions de L'aube.

Lien : https://kittylamouette.blogs..
Commenter  J’apprécie          611
A l'occasion des soixante-dix ans du patriarche, toute une famille norvégienne part en Italie. deux jours à Rome puis, dans une maison qu'on leur prête. Ce qui devait être une belle occasion d'être "ensemble", va se révéler l'annonce du divorce des grands-parents. On les suivra pendant deux ans après ce "lachage de bombe". Une claque pour leurs trois enfants , comme un caillou jeté sur une surface liquide et lisse et qui fait des cercles longtemps après. Ce sera leurs trois voix qui raconteront cette séparation.
Liv, mariée, deux enfants dont un fils adolescent.
Ellen, trente-huit ans, qui n'arrive pas à tomber enceinte et que cela ronge.
Et Hakon, quelques problèmes psychologiques , qui prône les relations amoureuses sans exclusivité.

L'occasion pour l'auteure d'aborder des thèmes touchant la famille : la place dans la fratrie, l'éducation reçue , puis celle qu'on donne et qui dépend sans qu'on le réalise vraiment du pays et de l'époque qu'on vit.
Ne vous attendez-pas à un séjour prolongé en Italie, ou à être imergés en Norvége, Helga Flatland, passe très vite sur tout cela . Ce qui l'intéresse , c'est ce qui se passe dans la tête de ses personnages, de les analyser, de les décortiquer. Et du coup, cette famille pourrait être la vôtre, elle est universelle. Même si votre profil n'est pas identique, vous pourrez vous reconnaitre dans l'une ou l'autre des générations exposées. On est dans une famille aisée, c'est ce qui frappe, ils ont tous de "bons" métiers.
Les trois enfants considéreront toujours leurs parents comme une entité indestructible et une paire. on sent que la vie les a épargnés et qu'à aucun moment, ils ne se mettent dans la tête de l'un ou l'autre de leur parents. Seul leur confort ( de garde des petits-enfants pour l'aînée) les préoccupent même si certains vont aider aux cartons etc... Ils sont (alors qu'ils ont la trentaine ou la quarantaine) encore les "enfants de", puisque la vie a fait que leurs parents sont encore vivants, en bonne santé (ils travaillent encore. Certes, de façon souple et aménagée (du conseil pour la mère) , mais ils sont encore très actifs.


Quelques passages très justes sur la place dans la fratrie. Quelques passages émouvants avec cette femme qui est littéralement bouffée par son désir d'enfant, mais l'auteure donne l'impression qu'il ne se passe pas grand-chose dans cette famille. Un divorce et des "petites" contrariétés de notre temps. mais ne vous attendez-pas à du drama, des larmes. Juste la vie d'une famille ordinaire (dans le sens qu'elle ressemble à beaucoup d'autres ), d'où ce titre : une famille moderne ....

Merci aux Editions de l'Aube et à Babélio pour cette adoption de quelques heures :-)
Commenter  J’apprécie          510
Je viens de refermer « Une famille moderne » . Ma première réflexion est que quelque soit notre âge nous restons les enfants de nos parents et les rapports de force de la fratrie persistent, mais l'amour reste le lien familial indéfectible.
C'est un excellent roman du point de vu des caractères, je me suis bien amusée de traverser cette crise avec les personnages.
Pour ses soixante-dix ans, Sverre a emmené toute sa famille en Italie. Pendant son repas d'anniversaire, le couple annonce son prochain divorce. Et voilà, Liv, ellen et Håkon stupéfaits.
Les bons côtés :
Les réactions des enfants savoureuses à souhait car elles leur collent à la peau.
Liv se demande qui elle inventera pour le prochain Noël.
Ellen qui comptait annoncer un heureux événement et craint de ne pouvoir fonder une famille avec son compagnon.
Quand à Håkon, il n'est pas surpris et pense avoir une juste vision du couple.
Trois petits bémols :
Un peu superficiel, les parents assène un coup de massue à leurs enfants puis deviennent beaucoup moins présents (j'aurais voulu mieux comprendre) .
Après la Norvège est une grande absente, en savoir plus sur ce pays m'aurait bien plus mais à l'heure de la mondialisation, à part les prénoms, quelques plats, nous pourrions être n'importe où de part le vaste monde. Xbox et Pokémon sont au rendez-vous.
Et par-dessus tout à mon sens, la faiblesse de l'argument. J'ai espéré autre chose tout au long de ce roman.
Un roman choral avec trois adultes en crise, perturbés, effondrés pour certains. le temps va passer et tous vont trouver des solutions et se remettre. Les parents s'habitueront à leur nouvelle vie et ne vieilliront pas ensemble. Seul Håkon fera les frais de ses théories lorsqu'il éprouvera certains sentiments.
Un roman très agréable, bien traduit le style est fluide. Un très bon moment de lecture agrémenté de quelques touches d'humour.
Merci aux éditions de l'Aube et à Babelio
Commenter  J’apprécie          460
Quand les parents divorcent, qu'on ait dix ans, vingt ou quarante, c'est toujours un choc.
C'est ce qui arrive à cette fratrie de deux soeurs d'une quarantaine d'années et de leur frère plus jeune : lorsque leurs parents leur annoncent leur prochain divorce, lors de vacances en famille pour l'anniversaire du papa, ils sont choqués.

Le roman choral (qui nous balade dans la tête de chacun des trois enfants adultes) retrace toutes les réactions, décortique les pensées, analyse les sentiments.
Aucune action, à part une séparation et des malentendus. La réflexion, encore la réflexion, toujours la réflexion. Dommage que l'auteure se soit limitée à cela, car l'ennui pointe souvent son nez au détour des pages, du moins en ce qui me concerne.

Toute famille est une structure, et quand un des membres rue dans les brancards, les autres sont chamboulés et doivent se réorganiser pour se faire une nouvelle place.
Ici, il s'agit d'un couple, et qui plus est le couple fondateur de la famille, le couple référent, qui a inculqué aux enfants les valeurs grâce auxquelles ils ont grandi.
Selon leur place dans la fratrie, chacun des enfants réagira différemment, et cela, je le comprends très bien, d'autant plus que chacun traine avec lui sa propre histoire.

Couple en mal d'enfant, couple à l'éducation trop protectrice et interventionniste, image de l'amour moderniste, liberté individuelle, les thèmes principaux se croisent et se décroisent avec intelligence, certes, mais sans beaucoup de peps.

En tout cas, en tant qu'enseignante, je vois souvent les répercussions auprès des adolescents provoquées par le divorce parental et je me rends compte qu'elles ne sont pas à négliger, mais après cette lecture, je peux certifier que les adultes eux aussi subissent de plein fouet les conséquences d'une telle décision prise par leurs parents eux-mêmes.

Merci aux éditions de l'aube et à Babelio pour ce livre offert lors d'une Masse critique privilégiée.

Commenter  J’apprécie          450
Attention, pépite !
J'avais repéré ce roman lors de sa sortie en VO et j'espérai vraiment voir apparaitre une traduction en anglais ou en français (lire en norvégien n'est pas vraiment dans mes cordes…). le jour de la publication en anglais, j'étais chez mon libraire avant même qu'il soit en rayon et je ne suis absolument pas déçue bien au contraire.

Helga Flatland signe ici un excellent roman et c'est une jeune auteure pleine de potentiel qu'il va falloir suivre ! A modern family, nous présente une famille ordinaire comme la mienne ou la vôtre : Sverre, le père fête ses soixante-dix et ils décident tous de partir pour un week-end à Rome. Sa femme est la bien sûr, ainsi que Liv, la fille ainée avec son mari Olaf et leur deux enfants, Ellen et son compagnon Simen et Hakon. Mais ce week-end ne se passe pas comme prévu puis que Sverre et sa femme leur annonce qu'ils ont décidé de divorcer. Les conséquences de cette annonce vont bouleverser la vie des enfants et chacun va leur prendre d'une manière différente.

C'est un court roman, un tout petit plus de deux cent pages, mais un vrai régal. Les chapitres alternent entre Liv, Ellen, puis Hakon et j'ai pris plaisir à suivre ces trois êtres attachants, frères et soeurs mais tellement différents. C'est une bonne réflexion sur la place dans la fratrie familiale, sur les relations avec les parents et je dois dire que je suis conquise.
Lien : https://missmolko1.blogspot...
Commenter  J’apprécie          350
Les trois enfants d'une fratrie vont nous raconter cette histoire, chacun à la première personne. Liv commence ; elle a 40 ans, vit en bonne entente avec son mari Olaf, et ils ont deux enfants, Agnart, un garçon de 14 ans, et Hedda, une petite fille de 4 ans. Ellen continuera. Elle a 38 ans, son compagnon s'appelle Simen, et ils font des efforts désespérés (et désespérants) pour avoir un enfant. Les deux soeurs interviendront deux fois avant que leur frère, Håkon, 30 ans, ne prenne la parole à son tour pour clore (?) ce récit. Quand Helga Flatland nous donne à voir ces personnages, la famille au grand complet, incluant le père, Sverne, et la mère, Torill, passe des vacances en Italie. C'est très inhabituel puisque, d'ordinaire, ils séjournent tous ensemble, puis se succèdent dans le chalet familial en Norvège. Ce voyage en Italie est un cadeau que Sverne offre à sa famille pour célébrer ses 70 ans : ils ont passé deux jours à Rome et se trouvent maintenant pour une semaine dans une jolie maison surplombant la mer, maison prêtée par le frère d'Olaf. Liv raconte comment, le lendemain de leur arrivée, pendant le repas d'anniversaire, le ciel leur est tombé sur la tête : son père, Sverne, annonce que Torill et lui ont décidé de divorcer…
***
Une famille moderne met en scène trois générations d'une famille osloïte aisée, dont tous les membres gagnent bien leur vie dans des boulots apparemment intéressants et rémunérateurs. Ils nous sont présentés comme un organisme quasi autonome qui n'a que très peu d'interactions avec ce qu'on pourrait appeler le monde extérieur. Il sera très brièvement question de collègues et d'amis, de Donald Trump, de Sartre et De Beauvoir (pour conforter les théories d'Håkon sur l'amour libre), mais cela prend très peu de place dans le récit. Tout est axé sur les relations familiales détaillées avec beaucoup de finesse. L'autrice évite tout manichéisme, et aucun personnage ne se retrouve simplifié ou caricatural. le premier récit d'Ellen commence un peu avant la fin de celui de Liv, et nous permet ainsi de voir l'annonce du divorce comme l'ont vécue chacune des deux soeurs, et plus tard, Håkon reviendra sur ces faits avec un regard neuf. La séparation effective des parents est venue bouleverser les relations entre tous les personnages, celles des membres de la fratrie entre eux, mais aussi leurs rapports de couple. Helga Flatland dissèque les non-dits, les rancunes, les jalousies, les petites mesquineries et les vraies rivalités. Elle s'attache aussi à mettre en valeur l'immense amour qui existe entre les membres de la fratrie, leur attention aux autres, ou plutôt leur oscillation entre égoïsme et altruisme, leur culpabilité quand ils constatent qu'ils n'ont pas été à la hauteur de l'attente d'un membre du cercle familial. Deux ans après le repas qui a tout déclenché, l'intervention d'Håkon, avec beaucoup de force et pas mal de surprises, laisse voir à quel point les choses ont changé…
***
Je voudrais remercier les Éditions de l'Aube et l'opération Masse critique privilégiée pour ce beau roman qui met à nu les relations familiales.
Commenter  J’apprécie          340
Il était prévu de longue date ce voyage en Italie qui allait chambouler « Une famille moderne ».
Depuis un an, le patriarche avait choisi cette destination pour fêter son soixante-dixième anniversaire, entouré de son épouse, de leurs trois enfants, des conjoints et petits enfants.
Tout aurait dû se passer au mieux, sauf que c'est le moment que choisissent les parents pour annoncer leur divorce.
A la stupéfaction, succèdent les interrogations.
Helga Flatland choisi de donner la parole à chacun des enfants qui évoque sa vision de la famille et son adaptation en son sein.
Aux bonheurs d'enfance succèdent les rancoeurs, les jalousies, les non-dits.
Même si chacun a partagé le même quotidien, chacun l'a vécu à sa façon et au fil des récits l'histoire familiale se met en place.

Ce roman est agréable à lire, j'en ai apprécié l'écriture simple et fluide.
Pour le reste, je suis moins convaincue. Je me suis rapidement ennuyée avec des personnages sans relief qui ont un peu trop tendance à se plaindre sur leurs sorts sans regarder autour d'eux.
Je remercie Babelio et les Editions de l'Aube pour l'envoi de ce livre.


Commenter  J’apprécie          290
Oslo de nos jours – Une famille comme il en existe tant, comme la vôtre, comme la mienne, qui se réunit lors d'un voyage à Rome offert par Sverre, le père, marié à Torill, pour fêter ses 70 ans mais le cadeau a pour but d'annoncer leur divorce à leurs trois enfants : Ellen, 42 ans, journaliste, mariée à Olaf et mère de deux enfants Agnar, un garçon âgé de 14 ans et une fillette encore en jardin d'enfants, sa soeur, Elllen, de quatre ans sa cadette, vivant avec Simen depuis un an, travaillant à la rédaction de discours pour des personnalités et tentant depuis plusieurs mois d'avoir un enfant sans succès et enfin leur frère Kakon, la trentaine, célibataire, secret et peu mais se révélant finalement épris de liberté dans ses relations amoureuses.

Mais ce qui devait être un séjour familial aux accents de dolce vita va tourner au cataclysme, car l'annonce est sèche, sans autre explication que celle d'une évidence partagée entre eux alors que leur couple semblait uni et sans nuage aux yeux de leur progéniture. Chaque enfant va recevoir la nouvelle à la lueur de sa propre vie, de sa vision du couple, de sa famille et de sa conception de l'amour, de sa place de parents ou d'espoir de parentalité mais aussi vis-à-vis de sa fratrie.

Je dois avouer que j'ai pris un énorme plaisir à découvrir ce roman même si je sais qu'en général la littérature nordique trouve un écho en moi et ce fut le cas une fois de plus, dès les premières pages et jusqu'à la dernière. Impossible de ne pas retrouver dans les relations, pensées ou sentiments décrits ici des sentiments vus, vécus, que se soient entre les générations, les parents (porteurs de l'image bonheur conjugal ou non), leur divorce alors que les enfants sont adultes et ont eux-mêmes construits leurs vies et comment il renvoie à son propre foyer comme peuvent le faire un mariage ou un décès. L'autrice traite le sujet de façon plus large en évoquant également les relations dans une fratrie avec la place que chacun y occupe, que ce soit l'aînée, l'enfant du milieu ou le dernier arrivé longtemps après ses soeurs, un point de vue masculin, une nouvelle vision de l'amour. Il y a les rivalités, les jalousies, les confrontations et en alternant les points de vue, Helga Flatlant confronte les ressentis, les interprétations qui divergent suivant la manière dont ils ont été vécus.

Ce sont Liv et Ellen les principales narratrices du récit, se relayant pour à la fois évoquer leurs sentiments face à des parents qu'elles ne reconnaissent plus, avec ce que le divorce suppose comme transformations, changements au sein d'une famille mais également en elles, Hakon, lui n'interviendra qu'en final pour nous offrir sa propre vision de la vie amoureuse mais également de sa personnalité bien loin de ce que ses deux soeurs laissaient supposer dans leurs propos mais qui montre également la fragilité des principes quand l'amour passe par là….

Il y est question d'oubli de soi-même et de l'autre dans le couple, de désir de maternité non assouvi et du long et douloureux chemin pour y parvenir mettant en péril l'amour qui unit deux êtres, du sens du mariage, de la valeur qu'on lui donne mais également de son usure au fil du temps, sans qu'on le veuille et qu'il est toujours temps de tout remettre en question, quelque soit l'âge, les autres.

Helga Flatland nous offre des portraits saisissants, authentiques, d'une cellule familiale actuelle, où il n'y a pas que les enfants qui décident de briser une union mais à la différence qu'ici il n'est pas question de garde alternée mais d'ébranler les fondations de ce que l'on croyait solide, prenant l'option de laisser la parole aux « enfants-adultes », qui voient s'effondrer ce qu'ils pensaient inoxydable et comme souvent dans les séismes, les secousses vont se ressentir loin de l'épicentre que représente les parents eux-mêmes, sûrs de leur choix, même si l'on ne gomme pas d'une annonce l'image du couple parental et de ce qu'il représentait au niveau de leurs enfants.

Tous les pièges sont évités comme celui de tomber dans un drame familial mélo, avec règlements de compte et violence ou happy end final. Ici j'ai trouvé le juste ton pour parler d'une famille actuelle, cela ressemble presque à une chronique de vie, de nos vies, tellement l'autrice a finement observé les comportements et les a restitués. C'est une page de vie de notre époque où parfois les rôles s'inversent et où se sont les enfants qui s'interrogent sur les décisions et choix de vie de leurs parents.

J'ai beaucoup aimé.

Merci à Babelio/Masse critique privilégiée et aux Editions de Aube pour cette lecture
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
Commenter  J’apprécie          230
Grâce aux éditions de l'Aube et babelio, j'ai reçu dans le cadre d'une masse critique privilégiée : Une famille moderne de Helga Flatland.
Une famille norvégienne part célébrer les soixante-dix ans de son patriarche en Italie.
Sur le papier, tout cela semble idyllique.
Sauf que c'est ce séjour que choisissent les parents/grands-parents pour annoncer leur divorce !
Le ciel tombe sur la tête de leurs trois enfants, adultes plus ou moins établis dans leurs vies personnelles et professionnelles, qui se retrouvent tout à fait démunis en voyant se défaire le couple parental.
Une famille moderne est un très bon roman, qui nous dresse le portrait d'une famille attachante.. et un peu attachiante, évidemment ;) Comme toutes les familles, ou presque.
J'ai eu un peu de difficultés au départ avec les noms des différents personnages : les patriarches, les enfants, petits enfants.. Comme ce ne sont pas des noms français ou américains que j'ai l'habitude de lire, un petit temps d'adaptation fût nécessaire.
Une fois que j'ai eu tout ce petit monde en tête, ma lecture fût plus facile et j'ai pris beaucoup de plaisir à suivre leurs aventures.
Alors qu'ils sont en voyage pour fêter l'anniversaire du patriarche en Italie, les trois enfants et leurs familles apprennent que leurs parents divorcent ! Un point de départ très simple, surtout de nos jours. Et que l'autrice utilise pour nous dresser un portrait de famille moderne.
J'ai aimé découvrir le point de vue de chaque enfant. C'est très intéressant car ils sont tous trois différents, avec des soucis et des façons de voir les choses différentes.
Une famille moderne est un roman qui m'a beaucoup plu. Je n'ai pas l'habitude de lire de la littérature norvégienne mais je réitérerais l'expérience sans hésitation :)
Ma note : quatre étoiles et demie.

Commenter  J’apprécie          210




Lecteurs (132) Voir plus



Quiz Voir plus

Etes-vous incollable sur la littérature scandinave ?

Qui est l'auteur du roman "Bruits du cœur" ?

Herbjørg Wassmo
Jens Christian Grondhal
Sofi Oksanen
Jostein Gaarder

15 questions
150 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature scandinaveCréer un quiz sur ce livre

{* *}