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sur 17563 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Comme vous avez pu le constater en lisant mes dernières citations, j'ai fini 2018 et je commence l'année 2019 par des classiques, et il faut bien avouer que c'est un plaisir de se replonger dans des lectures plus exigeantes et dans la beauté de la langue.
Je ne vais pas me permettre un résumé de Madame Bovary, et encore moins une critique.
Je vais plutôt partager avec vous une question: y a-t-il un âge pour lire Madame Bovary?
En effet, je dois bien avouer avoir préféré cette relecture faite à 45 ans à ma lecture initiale à 15 ans.
Pourtant, je trouve toujours le personnage d'Emma aussi antipathique et je ne m'identifie absolument pas à elle, ayant un caractère totalement différent. Mais j'ai mieux compris le fameux ennui de Madame Bovary, son regret du bal à la Vaubyessard, l'influence de ses lectures.... Et je me suis délectée de la lecture de la première et de la seconde partie, appréciant la précision et le détail de l'écriture de Flaubert, et regrettant presque l'accélération de la troisième partie (alors qu'à l'époque je l'avais trouvée bienvenue...).
J'ai également trouvé particulièrement intéressant un aspect secondaire du roman, à savoir la critique de l'Eglise, avec notamment le curé qui ne comprend rien aux attentes de Mme Bovary, et qui dit ensuite que ce sont les protestants et pas lui qui recommandent la lecture de la Bible !
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Je le confesse : j'y allais avec un gros a priori. Parce que je croyais que c'était de Proust, et que j'apprécie rarement la personnalité des gens qui disent aimer Proust. (Notez : ceux qui s'en vantent notamment).

Bref, je me suis plongée dans ce livre dont je savais de réputation qu'il relate les états d'âme d'une bourgeoise rurale, comme on goûte, pour ne pas vexer sa grand-mère, des choux de Bruxelles ou des chocolats MonCheri… Avec dégoût et résignation, vite, sans mâcher.
Mais après quelques pages de lecture, je ne pu nier l'évidence : pour une fois, les profs de Français de collèges (et professions assimilées) ont raison, ce livre est stupéfiant.
Au-delà d'une plume remarquable, Gustave Flaubert réussit dans cet ouvrage le tour de force de rendre passionnant une histoire qui ne l'est pas. Il n'y a pas vraiment de suspens, les actions sont limitées, il y a principalement des descriptions de sentiments, les personnages (volontairement) décevants voire plats, pour ma part je ne me suis pas vraiment attachée à eux. Pourtant c'est justement ce qui est brillant : c'est poignant sans les ressorts habituels mélodramatiques. C'est même un jugement cruel, sans concession, mais sans moraliser pourtant, précis comme la description d'une maladie.

A ma grande surprise, Madame Bovary est un de ses livres que j'ai refermé dans un état second, différente de lorsque je l'ai ouvert. Un livre auquel je repense parfois. Qu'il ai été à l'origine d'un nom commun (Bovarisme NDLR) est amplement mérité.
Sinon je n'ai toujours rien lu de Proust… mais l'intention y était.
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Tout le monde connaît l'histoire, je ne reviendrai pas dessus.
S'agissant d'une relecture, je souhaitais me confronter au style et à mon ressenti d'adulte face à ces langueurs romantiques qui m'avaient parues indigestes à l'adolescence.
Bien m'en a pris, j'ai apprécié toute la force des descriptions de l'environnement et je me suis sentie beaucoup moins sévère envers cette femme ignorante, victime de ses rêves et sa naïveté, savamment fondée et entretenue par la structure de la société.
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Je poursuis ma découverte des classiques avec ce monument dont je ne connaissais que très vaguement l'histoire.
Ce qui frappe chez Flaubert c'est la musicalité de sa langue. Chaque phrase est vraiment un bonheur à l'écoute. La vie d'Emma est bien triste et pathétique. Elle nous montre la décadence d'un esprit trop avide de passion, de nouveauté, d'exaltation à toute fin.
Le personnage d'Emma est très complexe. Souvent, on ne la comprend pas. Elle s'obstine à faire les mauvais choix pour son bonheur et s'enlise dans un marasme de plus en plus profond.
Les personnages secondaires sont également très intéressants. J'ai eu beaucoup de peine pour Charles qui se débat d'incompréhension avec cette femme qu'il adule.
La langue dépeint avec beaucoup de justesse ses figures et l'époque par les vêtements notamment, dans un luxe de détails et une ambiance poudrée.
Un régal aussi bien au niveau de l'histoire que des personnages, assez inoubliables qui m'a donné envie d'aller découvrir d'autres oeuvres de l'auteur.
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Voici l'histoire d'une jeune femme qui aurait pu vouloir vivre simplement, aimer simplement et accepter tout simplement son monde, celui du second empire. Mais le destin en décida autrement. Emma Rouault, fille d'un fermier opulent, rêve. Et quand elle ne rêve pas, elle lit... et ce n'est pas la rencontre avec Charles Bovary, qui va arranger les choses. Malgré un mariage convenable suivi de la naissance d'une petite fille "fort laide", comme elle le dira à son arrivée, Emma va continuer de rêver, de trop rêver jusqu'à souffrir de sa vie, collectionner les amants (Léon le notaire, Rodolphe le libertin) et les dépenses jusqu'aux dettes (bonjour Monsieur Lheureux). Une première dépression nerveuse sera un avertissement et le suicide arrêtera tout. Comme Emma, nous pouvons tous lire, écrire, rêver et s'évader, mais la frontière entre la réalité et le fantasme doit toujours rester visible.
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Adolescente, j'avais comme tout le monde lu Madame Bovary mais mon souvenir en restait assez vague et je n'avais pas tellement compris pourquoi c'était considéré un tel classique. Et les vacances sont d'excellents moments pour relire donc, me voici replongée dans les malheurs d'Emma.
Avec des yeux de lectrice adulte, Madame Bovary prend d'autres tonalités qui m'avaient totalement échappées autrefois. Cela n'est pas devenu mon classique préféré, mais la finesse des analyses de caractères, la dénonciation tout azimut, de la place de la femme au manque de secours réels de la religion (la visite de la cathédrale, mon Dieu, et le curé du village...cette scène où elle se tourne vers lui et ne trouve rien, mais alors rien. )
Il y a un cynisme et un humour féroce dans ses pages, et mille autres tournures de phrases, études de l'humanité, qui en font un livre à relire. Alors non, personne n'en sort sympathique ni grandi, et le plus supportable est encore ce pauvre Charles, certes pétri de certitudes mais plus franc qu'à peu près tout le monde là-dedans!
Je suis bien contente d'avoir replongé, tiens, et je ne pourrais plus dire que je n'aime pas Madame Bovary, ce qui faisait toujours hausser quelques sourcils autour de moi!

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Un plaisir de lecture que je n'avais pas connu dans mon enfance bien que le livre fasse évidemment partie des références de la littérature française. Je n'avais qu'une vague idée de l'histoire ; il faut l'apprécier , me semble t il à la lumière de ce que Flaubert a connu par la suite avec la justice...car ce livre, bien prude avec nos yeux du XXIeme siècle a été une véritable bombe.
Cette femme est attachante , vivante, pleine d'énergie et forcément touchante . beaucoup de modernité. et un éclairage aussi sur la médecine de l'époque....on a progressé, non?
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Ce roman est long, mais ce roman est fascinant.

La joie qu'éprouve Emma lors de son mariage avec Charles Bovary cède rapidement la place à l'ennui: elle n'éprouve pas d'amour passionnel envers son époux, ne pratique aucune activité lui permettant de vraiment se changer les idées, et voudrait que sa vie ressemble à ce qu'elle lit dans les romans. La dépression a tôt fait d'arriver; aussi, Charles, qui est médecin, estime qu'un déménagement ne sera que bénéfique à la femme qu'il aime tant, il espère sincèrement lui redonner goût à la vie. Mais à Yonville, ce sont des amants que va trouver Emma Bovary, et un endroit où elle va, également cumuler les dettes et les désillusions.

Comment parler de ce roman quand il apporte des ressentis si contradictoires ? Ma lecture m'a parue longue, mais longue ! Pourtant, le roman n'est pas si épais et la plume de Gustave Flaubert, que j'ai découverte ici, m'a séduite: j'ai été charmée par ses longues descriptions détaillées des paysages de la Normandie, des situations, du caractère des personnages... Alors, certes, c'est ce qui apporte la lourdeur du récit telle que je l'ai ressentie, mais c'est aussi ce qui m'a plu. D'où la contradiction.
Emma Bovary n'est pas une héroïne attachante, elle est égoïste, et à la fois naïve et pleinement consciente de ses actes, de son comportement. Mais j'en suis parfois venue à la plaindre - pas à la comprendre, mais à souhaiter qu'elle trouve la paix.
Mentionnerai-je le fait que l'auteur fut poursuivi pour l'écriture de ce livre ? Evidemment ! Je pense qu'il est difficile de faire autrement puisque l'épisode houleux de sa publication - le procès pour "atteinte aux bonnes moeurs" fut retentissant - donne également un cachet à cet ouvrage. Ce qui est intéressant, c'est que par la présence de personnages quasiment caricaturés, souvent absurdes, grotesques, Gustave Flaubert s'est posé en critique de la société et de la religion. Et le dicton le dit bien: "la vérité fait mal". Avec une ironie qui dénote le sérieux de sa démarche, il a osé et n'en est que plus admirable.

Ce récit, que de nombreuses personnes ont décrit, décrivent et décriront comme ennuyeux m'a, en fait, plutôt fascinée. L'ambiance en est assez indescriptible; je ne savais absolument pas à quoi m'attendre en le lisant, mais certainement plus à une romance qu'au côté dramatique omniprésent. "Madame Bovary" intrigue, questionne et sensibilise; le rythme de lecture est parfois fastidieux, mais ce roman est intéressant et vaut le coup d'oeil.
Lien : http://letoucherdespages.blo..
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« … le chagrin s'engouffrait dans son âme avec des hurlements doux, comme fait le vent d'hiver dans les châteaux abandonnés. »

Cette madame Bovary m'a vraiment fait vivre beaucoup d'émotions diversifiées. Elle m'a mis hors de moi plus souvent qu'autrement alors qu'elle prenait un malin plaisir à essayer de vivre. J'ai fini ma lecture chagrinée. Pour cette vie abîmée bien sûr mais aussi pour moi, pour ne pas avoir compris plus tôt qu'Emma n'aurait pas dû m'agacer autant, que j'aurais pu comprendre plus tôt et profiter de ce témoignage d'époque sans préjugé aucun. Oui, je l'avoue, j'ai jugé cette femme insatisfaite, inconsciente, inconstante. Elle a un mari qui l'aime, qui la vénère même, quoi de plus? Elle veut autre chose…

Emma ne réussit pas à trouver le bonheur, du premier jour de son mariage jusqu'à la fin de celui-ci. Elle dévore les romans De Balzac et George Sand et désire une vie palpitante; elle rêve d'un amour romantique mais ne parvient pas à aimer. Son époux lui apparaît médiocre, ses amants sans envergure. le romantisme selon Flaubert ne peut avoir une belle fin. Emma, mélancolique, n'a pas grand chance d'atteindre la félicité si ce n'est que par la foi et la religion. Flaubert a quand même la main lourde sur le clergé, sa vision est ironique à souhait avec le personnage impie de monsieur Homais. Celui-ci n'a pas de religion, sinon celle des Socrate, Franklin, Voltaire et Béranger!

Personne n'est innocent dans ce roman. Que ce soit Charles l'époux, aveuglé par son amour, Rodolphe l'amant sanguin, qui déploie les passions d'Emma ou bien Léon, l'amant pleutre, qui abandonne. Chacun, à sa façon, prépare le drame et y contribue. Seule Berthe, martyre malgré elle, demeure pure dans cette maison. Emma voulait pourtant un garçon, pour qu'il soit libre, de vivre ses passions et de parcourir le monde. Une fille est continuellement empêchée, victime de ses faiblesses de chair et dépendante des lois.

Les descriptions sont magnifiques. On fait des promenades à cheval, on valse; de Rouen à Yonville, on visite une province étroite et bigote. On va même au théâtre assister à Lucie de Lammermoor, l'opéra de Donizetti, quelle belle partie du roman. J'ai aimé toutes ces scènes de la vie, de l'apothicaire au médecin, du clerc au marchand.

Emma Bovary est toujours mélancolique. Et la mélancolie ça empoisonne la vie! Fin…

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Magnifiquement écrit par Flaubert, Madame Bovary est souvent une lecture obligatoire. C'est l'histoire d'une femme déçue, insatisfaite de son mariage, de ses amants, de sa condition, de sa maternité. Bref, c'est une femme qui n'est plus à sa place dans le monde duquel elle est issue et qui ne trouve pas sa place non plus dans le monde qui l'a accueillie. Au-delà de l'histoire de cette femme, c'est une critique sociale acerbe que livre l'auteur à propos de son époque, de ses institutions (religion, mariage, aristocratie)
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