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Citations sur Mémoires d'un fou (49)

Voilà donc comme j'étais – rêveur insouciant avec l'humeur indépendante et railleuse, me bâtissant une destinée et rêvant à toute la poésie d'une existence pleine d'amour, – vivant aussi sur mes souvenirs, autant qu'à seize ans on peut en avoir.
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Il est des poètes qui ont l'âme toute pleine de parfums et de fleurs, qui regardent la vie comme l'aurore du ciel : d'autres qui n'ont rien que de sombre, rien que de l'amertume et de la colère : il y a des peintres qui voient tout en bleu, d'autres tout en jaune et tout en noir. Chacun de nous a un prisme à travers lequel il aperçoit le monde ; heureux celui qui y distingue des couleurs riantes et des choses gaies. Il y a des hommes qui ne voient dans le monde qu'un titre, que des femmes, que la banque, qu'un nom, qu'une destinée ; folies! J'en connais qui n'y voient que chemins de fer, marchés ou bestiaux ; les uns y découvrent un plan sublime, les autres une farce obscène.
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Si j'ai éprouvé des moments d'enthousiasme, c'est à l'art que je les dois. - Et cependant quelle vanité que l'art! vouloir peindre l'homme dans un bloc de pierre, ou l'âme dans des mots, les sentiments par des sons et la nature sur une toile vernie! [...]
Je voudrais quelque chose qui n'eût pas besoin d'expression ni de forme. - Quelque chose de pur comme un parfum, de fort comme la pierre, d’insaisissable comme un chant; que ce fût à la fois tout cela et rien d'aucune de ces choses. [...]
Je voudrais le beau dans l'infini et je n'y trouve que le doute.
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Je vais donc écrire l’histoire de ma vie. – Quelle vie ! Mais ai-je vécu ? Je suis jeune, j’ai le visage sans ride et le cœur sans passion. – Oh ! comme elle fut calme, comme elle paraît douce et heureuse, tranquille et pure. Oh ! oui, paisible et silencieuse comme un tombeau dont l’âme serait le cadavre.
À peine ai-je vécu : je n’ai point connu le monde, – c’est-à-dire je n’ai point de maîtresses, de flatteurs, de domestiques, d’équipages, – je ne suis pas entré (comme on dit) dans la société, car elle m’a paru toujours fausse et sonore, et couverte de clinquant, ennuyeuse et guindée.
Or, ma vie, ce ne sont pas des faits ; ma vie, c’est ma pensée.

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Jeune j'étais vieux, mon coeur avait des rides et en voyant des vieillards encore vifs, pleins d'enthousiasme et de croyances, je riais amèrement sur moi-même, si jeune, si désabusé de la vie, de l'amour, de la gloire, de Dieu, de tout ce qui est, de tout ce peut être.
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Enfant, j'aimais ce qui se voit; adolescent, ce qui se sent; homme, je n'aimais plus rien.
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L'homme avec son génie et son art n'est qu'un misérable singe de quelque chose de plus élevé.
Je voudrais le beau dans l'infini et je n'y trouve que le doute.
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Parmi tous les rêves du passé, les souvenirs d'autrefois et mes réminiscences de jeunesse, j'en ai conservé un bien petit nombre, avec quoi je m'amuse aux heures d'ennui.
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Oh, ce n'était point la science qu'il aimait, c'était sa forme et son expression. Il aimait un livre, parce que c'était un livre ; il aimait son odeur, sa forme, son titre. Ce qu'il aimait dans un manuscrit, c'était sa vieille date illisible, les lettres gothiques, bizarres et étranges, les lourdes dorures qui chargeaient les dessins ; c'étaient ces pages couvertes de poussière dont il aspirait avec délice le parfum suave et tendre. C'était ce joli mot finis, entouré de deux amours, portés sur un ruban, s'appuyant sur une fontaine, gravé sur une tombe, ou reposant dans une corbeille, entre les roses et les pommes d'or et les bouquets bleus.
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L'homme, grain de sable jeté dans l'infini par une main inconnue, pauvre insecte aux faibles pattes qui veut se retenir, sur le bord du gouffre, à toutes les branches, qui se rattache à la vertu, à l'amour, à l'égoïsme, à l'ambition, et qui fait des vertus de tout cela pour mieux s'y tenir, qui se cramponne à Dieu, et qui faiblit toujours, lâche les mains et tombe ...
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