La vie quotidienne de Freud et de ses patients

Aimer, c'est rêver, et se blesser aussi.

[L'influence de Paula, sa domestique] sur l'oeuvre freudienne : elle semble bien impossible à évaluer, mais Paula n'a-t-elle pas, pendant dix ans, fait partie, avec le célèbre divan, du dispositif analytique ?

Selon son observation, les cuisinières sont souvent sujettes à des troubles psychonévrotiques (en particulier la paranoïa) et les bonnes cuisinières ont toujours quelque anomalie grave. Sa propre cuisinière cuisinait toujours particulièrement bien quand une rechute était imminente...

Malgré la différence de leurs tempéraments et de leurs visions du monde, parce qu'ils acceptent une frange de désaccords et d'inconnu, pendant vingt-cinq ans, jamais leur amitié ne s'assombrira ; jamais le maître ne fera de reproche à cette disciple si libre de penser. Lou était l'unique soeur de cinq garçons (et Freud l'aîné de cinq soeurs) mais le vieux professeur lui en attribuait toujours six. Se comptait-il parmi eux ?

[Minna] inspiratrice de cette phrase : "Aussi étrange que cela paraisse, je crois que l'on devrait envisager la possibilité que quelque chose dans la nature même de la pulsion sexuelle ne soit pas favorable à la réalisation de la pleine satisfaction." ?

[Minna] Trait particulier : fait fantasmer tous ceux qui s'intéressent à la vie de Freud. Question : faisait-elle rêver l'intéressé ?

Face à des adolescentes, de jeunes vierges, "belles", "intelligentes" et envoyées en analyse par leur père - comme Dora ou la "demoiselle homosexuelle de
" -, Freud bat en retraite. Le confrontent-elles trop directement à ses propres fantasmes d'adolescent, à son désir refoulé de défloration ? La première s'enfuiera et, vingt ans plus tard, c'est lui-même qui mettra brutalement fin au traitement de la seconde et lui conseillera d'aller voir une femme analyste.

Evidemment, reconnaît Freud, la tentation est parfois grande de se laisser saisir par une "belle aventure". Ce qui lui plaît, ce n'est pas la "grossière sollicitation charnelle" mais les "émois de désir plus raffinés, ceux qui sont inhibés quant au but. Hilda Doolittle, Lou Andreas-Salomé ou Marie Bonaparte répondront à cette invitation.

Evidemment, reconnaît Freud, la tentation est parfois grande de se laisser saisir par une "belle aventure". Ce qui lui plaît, ce n'est pas la "grossière sollicitation charnelle" mais les "émois de désir plus raffinés, ceux qui sont inhibés quant au but. Hilda Doolittle, Lou Andreas-Salomé ou Marie Bonaparte répondront à cette invitation.

Si une jeune femme s'éprend de son analyste, il ne s'agit ni de répondre à cette déclaration enflammée, ni d'étouffer ses émois. Il convient de ramener à ses origines inconscientes cet amour de transfert.