Un loup est un loup

En l'an de grâce 1763 naissent à Racleterre les fameux quintuplés: Clodomir, Pépin, Dagobert, Clotilde et Charlemagne.
Dès le début de leur existence, « fratrie » est un mot dont les Tricotin ne sont pas peu fiers. Solidaires, fusionnels, unis comme les doigts de la main, les 4 frères et la « garce » se sont même inventé leur propre langage. Qu'on attaque un des leurs et les 4 autres vous tombent dessus à l'instar d'une meute.
Mais leur belle unité vole en éclats lorsque les diablotins se retrouvent orphelins et séparés. En tant que filleul de la châtelaine, Charlemagne se retrouve au château du Chevalier Virgile-Amédée afin d'y faire son éducation qui s'oriente rapidement vers la tenue du chenil grâce à son incroyable talent, celui de communiquer avec les animaux.
Indomptable et sauvage, Charlemagne finit par s'enfuir. Commence pour le jeune garçon une véritable épopée dans laquelle il devient le chef d'une meute de loups, semant la terreur dans la région.

« Caramba », quel roman ! C'est véritablement à partir de ce moment que ce roman m'a littéralement passionnée. Faut bien avouer que la première partie fut des plus ardues (en tout cas en ce qui me concerne) car force est de constater que l'ancien français ne se laisse pas apprivoiser si facilement et que les longues énumérations de filiation en décourageraient plus d'un. Mais on s'habitue et on prend même goût à cet ancien langage rempli d'expressions assez amusantes. D'autant plus que ce roman d'aventures est bourré d'humour et en prime, regorge d'anecdotes comme l'origine de certaines expressions ou de certaines familles de bourreaux comme les Pibrac, des faits historiques dignes d'intérêt.
Je vous recommande cette belle balade au coeur de la France du XIIIe siècle avec Charlemagne comme guide éminent.

Tout le monde n'est pas nécessairement amateur de littérature se déroulant dans la France d'ancien régime, ni dans un cadre rural, ni encore de la langue de cette époque, qui n'est plus l'ancien français mais n'est pas encore le français moderne.
Cependant les préventions que le lecteur peut avoir s'évanouissent bien vite grâce au talent impressionnant de Michel Folco de raconter des histoires, servi par une imagination foisonnante. Il a su accommoder tout cela d'une grande richesse dans l'évocation de métiers de l'époque, des relations entre les composantes de la société dans les bourgs, de l'univers de la vénerie et plus largement des choses de la nature.
Ainsi raconte-t'il les aventures de Charlemagne au XVIIIème siècle, l'un des quintuplés de la famille Tricotin dans un style emprunt d'humour, et même parfois d'humour noir : on ne rit par forcément à gorge déployée, mais on sourit très souvent.
Le roman fait penser à la fois à Rabelais, par son naturalisme et sa crudité assumés, à Victor Hugo, par ses capacités d'imagination, à Gabriel Garcia Marquez par son souffle puissant d'un bout à l'autre, à Mary Webb par son sens de la nature : excusez du peu !
Michel Folco et son oeuvre mériterait d'être beaucoup plus connus. Ses autres ouvrages comme "En avant comme avant" et "Dieu et nous seuls pouvons" constituent avec "Un loup est un loup" ensemble une véritable saga offrant à foison un grand plaisir de lecture.
Un loup est un loup, paru en 1995, est à découvrir absolument par tout amateur de lecture.

-Accidenti!
-Mais qu'est-ce qu'il a lui, à crier comme ça?
-Scusi signora, mais il me semble à moi que bien peu de lecteurs se risquent à suivre les aventures de maestro Marcello et stimate padrone!
-Certo, certo, mais tu t'es trompé de case, ici, les commentaires de lecteurs sont pour un autre bouquin de Michel Folco, Un loup est un loup, maledizione!
-Mais il faut que les lecteurs sachent que s'ils ont aimé l'histoire des loups, ils vont adorer Même le mal se fait bien!
-Santa Maria! Porca Madonna, mais pourquoi tu me hurles dessus!
-Va bene.
-Et tu crois vraiment qu'ils vont préférer l'histoire d'un autentico figlio de puttana?
-Mais bien sûr, cette histoire surpasse toutes les autres de maestro Folco!
-Va bene, va bene grazie.

Charlemagne Tricotin, le plus réactif des quintuplés nés fin mars 1773, c'est un Mowgli version bad-boy. Comme lui, il a développé son don pour communiquer avec n'importe quel animal : Ce polyglotte s'exprime en français du sud ouest avec les humains, en "lenou" avec ses 3 frères et sa soeur (c'est la langue secrète de la fratrie), ainsi qu'en langage chien, puis loup, cheval, oiseaux divers etc .
Et le narrateur de ses exploits nous habitue à quelques vieux mots inusités qui deviennent vite familiers au lecteur.
La violence de Charlemagne Tricotin ne s'exprime que vis à vis des humains: son instinct de vengeance contre ceux qui lui font du mal (ou à ses amis-animaux ) est puissant, souvent carrément disproportionné.
Malgré cela on s'identifie facilement à ce héros qui choisit la vie sauvage par incapacité d'accepter les concessions inhérentes à toute vie sociale entre humains.
On ne veut plus lâcher le roman, on ne veut pas non plus qu'il se termine, bref, un vrai grand plaisir de lecture !

Que sont les loups devenus ?

Folco nous plonge dans un 18e siècle bien loin de la cour, de ses perruques poudrées, ses mouches aguicheuses et ses réparties brillantes.

On est dans l'Aubrac, l'obscurantisme, la crasse et la violence.
Un milieu cruel que Folco dépeint de manière si réelle que ce récit est à la littérature ce que la photographie en relief est aux images plates.

Michel Folco est un conteur formidable, on le savait déjà pour avoir lu Dieu et nous seuls pouvons. Cette fois il nous amène dans le monde des loups et de Charlemagne un des quintuplés Tricotin qui après moult péripéties se retrouve à vivre en forêt avec les loups dont il s'est fait des amis. Sa retraite en forêt ne signifie en rien l'arrêt de ses tribulations, bien au contraire.

Avec ses qualités exceptionnelles de conteur et sa connaissance de l'époque Michel Folco nous fait découvrir les moeurs des loups et déboulonne le mythe de la méchanceté des loups, à preuve cette boutade de Charlemagne qui dit : le loup n'est pas méchant pour le chou, la chèvre l'est. En plus des moeurs des loups l'auteur remet ça avec les bourreaux qui ont quand même un rôle important dans ce roman surtout vers la fin.

Beaucoup d'action, de rebondissements et beaucoup de renseignements sur les loups dans ce roman, on ne s'ennuie jamais et les personnages sont marqués, les cocasserie sont régulières, le vocabulaire de l'époque est utilisé à bon escient. Un très bon moment de lecture gâché seulement par la fin qui nous laisse en plan.

Premier roman de cet auteur que je lis.
Bon point : le style est plaisant ; le vocabulaire est riche et toujours utilisé à bon escient (pas de "faire" pour "dire", pas de "bien" évidemment, etc.). L'emploi de nombre de mots et expressions dans leur ancien sens m'a ravi au plus haut point. Cette écriture dynamique usant d'un vocabulaire parfois suranné est propice à l'immersion dans l'époque dans laquelle veut nous entrainer l'auteur, et il y réussit très bien. le roman est admirablement construit, malgré quelques passages inutiles à mon sens. Cette quasi-perfection de la forme suffit à elle seule à inciter à la lecture de ce livre.
En ce qui concerne le fond, la première partie du roman est magnifique. La description naturaliste de la vie d'un village du Rouergue au milieu du dix-huitième siècle est d'un réalisme étonnant (à comparer avec les descriptions de Jean-François Parrot pour le Paris de la même époque ou de Martial Chaulanges pour le Limousin, etc.) et beaucoup d'humour. Contrairement à certains avis précédents, que le personnage principal ne soit pas le héros-type parfait (surtout il est tout sauf insipide), me semble plutôt un point positif. Folco évolue loin du manichéisme usuel où tout est soit très noir soit très blanc. Ses personnages ne sont ni bons ni mauvais, ils sont humains. le foisonnement de personnages ne m'a pas gêné, et m'a même paru dans la logique d'une saga comme celle-ci.
En revanche, j'ai moins suivi l'auteur dans son épopée lupine ... Les aventures de Mowgli-Charlemagne m'ont paru quelque peu grand-guignolesques et oniriques, et en cela, détonnent avec l'aspect naturaliste de la première moitié du roman.
Quoi qu'il en soit, roman à lire et un auteur à suivre, ne serait-ce que pour la truculence et la qualité du verbe.

Michel Folco nous amène une nouvelle fois à la découverte d'une famille assez cocasse, les Tricotin. J'ai adoré les deux premières parties où l'on voit voir grandir les quintuplés et où la personnalité de Charlemagne ressort.
La troisième partie m'a beaucoup moins emballée, j'ai trouvé certains passages particulièrement long notamment lorsqu'il cherche de la nourriture pour ses loups.
En revanche dans la dernière partie j'ai pris plaisir à retrouver les Pibrac que j'avais tant aimé dans Dieu et nous seuls pouvons et la fin donne envie de lire la suite très vite.
Je suis toujours une grande admiratrice du style et de l'humour de Michel Folco. Vivement la suite...

J‘ai bien aimé. Je n'ai pas pu m'empêcher de rire aux mauvais coups de Charlemagne. J'ai adoré le suivre dans ses aventures et surtout dans la forêt avec ses loups. Ce livre a tout pour plaire. Roman historique et rocambolesque, il nous met parfaitement bien dans l'atmosphère de l'époque. Malheureusement certains passages sont trop longs, ce qui m'a fait perdre le fil et oublier certains personnages secondaires. Par contre, la fin m'a surprise et je suis curieuse de connaître la suite.
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