Facile à dire, j’en conviens. Non, il n’est pas toujours facile de prendre la vie du bon côté. Certains jours, malgré toute ma bonne volonté, il m’arrive de le chercher jusqu’au soir, ce bon côté. Mais, tôt ou tard, je finis toujours par le trouver, car je suis incapable d’aller me coucher après avoir broyé du noir toute la journée. Je prends hier, par exemple. Je me suis levé du mauvais pied: j’avais mal à la tête, j’avais mal dormi, bref, j’avais l’impression de m’être battu toute la nuit avec mes oreillers. J’allume la radio, qui est syntonisée à une station que je n’écoute jamais d’habitude, et je tombe sur une chanson de Lara Fabian qui m’écorche les oreilles. Non pas que je conteste son talent, mais un strident Je t’aime à huit heures du matin, merci, mais pas pour moi.
J’ai souvent pensé que notre vie était un grand jardin. Un jardin duquel on pouvait retirer les mauvaises herbes pour ensemencer, de son cœur, les plus jolies fleurs. Par une simple introspection de soi, on peut - j’en suis certain - se départir de ce qui fait notre malheur pour cultiver, peu à peu, son bonheur. Ensemencer sa vie, c’est s’entourer de gens qu’on aime et se départir, un à un, qu’importe la floraison, de ceux et celles qui ont le don de nuire à notre bien-être. Ceux qu’on aime, c’est d’abord ceux qui nous entourent et qui sont chers à notre quiétude.
Pas facile d’avouer un tort, surtout à son enfant, mais je sentais que la prochaine fois elle y irait un peu plus… avec le dos de la cuiller. Et c’est peu à peu, sagesse aidant, ensemencement de son propre cœur, qu’elle est devenue une douce et agréable fleur… dans le jardin de son bonheur. Mais il ne faut pas toujours attendre que l’âge se charge de remuer la terre. Il ne faut surtout pas attendre que le temps, seul le temps, nous désigne l’ivraie. Parce qu’ensemencer sa vie, c’est aussi panser son cœur dès qu’on se rend compte d’une fissure sur un pétale.
L’inquiétude, ce malaise qui peut causer des ulcères, engendre bien souvent la peur, au point de nous faire poser des gestes irréfléchis. Il est normal d’être inquiet quand notre enfant de quatorze ans n’est pas rentré à la maison à minuit. Tout comme il est normal d’être inquiet devant la maladie d’un être cher qu’on ne veut pas voir souffrir, et encore moins mourir. Il y a de ces inquiétudes qui font partie de la vie et qu’on ne peut éviter, des inquiétudes que rien ne viendra atténuer… avant qu’on se soit rassuré soi-même.
On n’obtient rien de la vie en se cloîtrant chez soi, en s’imaginant que la chance viendra frapper à notre porte. Pour obtenir ce qu’on désire de tout cœur, il faut d’abord compter sur son bon vouloir et miser, en outre, sur le baluchon de ses ambitions! Il est évident que, lorsque son curriculum est en route vers quatre ou cinq employeurs éventuels, c’est déjà une bonne mise au jeu, mais si à ce bon geste on ajoute aussi la liste des gens susceptibles de nous aider, c’est là un gros atout de plus.