- Mon seul but est de prouver que l'arbre est vivant. Que la sève est son sang. Que nous sommes les passagers de ce monde vivant. [...]
- Les choses ne changent pas pour rien...
«C'est la peur qui fait tomber.»
« Mais jusqu’où peut-on aller pour sauver quelqu’un ? »
Tobie n'avait jamais été le grand frère de personne. Il le devint un peu à ce moment-là. Il se sentait responsable de cet enfant. Il ne lâcherait pas cette main tant qu'elle ne serait pas accrochée au cou d'une soeur ou d'une mère.
Cette simple responsabilité redonnait une direction à la vie de Tobie Lolness. Il n'était plus ce petit bout de tartine flottant dans un jus d'écorce noir, malmené par la vie.
-N'aie pas peur, je te ramène chez toi.
Il fit grimper l'enfant sur ses épaules et s'enfonça dans le marais.
Sa mère, qui lui avait appris à lire à l'âge de trois ans, lui disait que les mots sont des combattants de l'ombre. Si on choisit de devenir leurs amis, ils nous aident toutes la vie. Sinon ils se mettent en travers de notre chemin. Maïa lui expliquait que c'était à cause de cela qu'on disait "connaître" un mot ou un langage, comme "connaître quelqu'un"
Un compliment, dit par un salopard, fait aussi plaisir qu'une bonne crème servie dans un cendrier sale.
Tobie souriait, il connaissait la double personnalité de sa mère. Même une plume d'ange peut crever un œil, si on la prend du mauvais côté. (p.183)
Chaque seconde était aussi pleine et sucrée qu'une profiterole. (p.157)
Ce qui était plus grave : il ne jouait pas de musique. Cela faisait le même effet que si un être sans coquille était né dans une famille d'escargots.