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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Quand Louiza tombe amoureuse d'un jeune employé à l'Ambassade au Vietnam, elle ne se doute pas de l'engrenage obsessionnel qui l'attend sur plusieurs années.
En parallèle, dans les coulisses, Lou est hospitalisée dans un service psychiatrique, annihilée de tout souvenir sur le pourquoi et le comment de cette hospitalisation.

Ce premier roman d'une auteure prometteuse est d'une très grande beauté. Il est parsemé d'autant de lumière que d'ombres inspiré tout au long des tableaux enchantés et colorés de Marc Chagall. Teinté de mystères, de poésie, de descriptions sensuelles et vivantes de la nature vietnamienne, de l'amour fou mais aussi de la folie avec un questionnement intelligent sur les maladies mentales. Un portrait très sensible et sensoriel sur ces vies abîmées par les aléas de la vie nous traînant dans un labyrinthe tortueux.

J'ai aimé cette beauté vivifiante et imagée tout au long du livre. Un univers onirique en restant très terre à terre avec un subtil antagonisme entre le paradis et l'enfer. Mon petit bémol réside dans le fait qu'étant une éternelle impatiente, j'ai eu parfois du mal à cerner le fil conducteur de l'histoire. Ce n'est qu'à la toute fin que toute l'histoire prend forme et sens.

Ce livre m'a rappelé deux excellents romans : le festin du lézard et Dans la chair des anges.

Si vous aimez la littérature riche d'images flottant sur des rizières poétiques, inspirée des peintures de Chagall, foncez, c'est une pépite. J'aurai pu vous partager de nombreuses autres citations, si elles vous plaisent, nul doute, ce livre vous plaira.
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Elle voulait vivre dans un tableau de Chagall, c'est vrai c'est ce qu'elle exprime au début du récit, la personnage principale de ce premier roman de Gaëlle Fonlupt.
En venant à cette lecture, qui du reste s'est accomplie avec jubilation dans le cadre d'une lecture commune, je venais chercher une histoire particulière et j'y ai trouvé autre chose. Différemment.
Je venais chercher Chagall. Je l'ai rencontré ici sur d'autres chemins que j'imaginais au départ.
« Elle ressort à la fermeture du musée, la main de sa mère posée sur son bras comme un moineau, avec la sensation de vibrer au rythme de ce qui l'entoure, d'avoir retrouvé l'entièreté de sa vie et, dans la poitrine, la douleur palpitante du nouveau-né qui vient de déployer ses poumons pour la première fois. Une certitude s'accroche en elle à cet instant : elle veut vivre, vivre comme dans un tableau de Chagall, enivrée de couleur, légère, émerveillée, dans un ciel habité par tout ce qu'exhale la terre. »
Cette femme qui visite ce musée, est-ce la même femme qui part en reportage photos dans les contrées reculées du Vietnam, qui s'éprend d'un jeune stagiaire de l'Ambassade Française, ce Nils si différent, si jeune, tout les sépare, celle qui en tombe amoureuse, celle qui va questionner un chamane au bord d'un lac et en revient troublée par sa réponse... ?
Qui est cette femme qui plus tard surgira du passé, familière ou étrangère à tout cela...?
C'est peut-être l'histoire d'une femme, puis d'une autre, aux destins traversés de désirs et de douleurs.
Nous voyons se conjuguer deux itinéraires féminins, deux récits, au départ à cinq ans de distance, peu à peu les deux histoires semblent se rapprocher comme un étau et l'on est pris dans ce récit qui devient addictif.
Chagall vient couturer avec sa lumière et ses pinceaux des morceaux de puzzle que l'autrice éparpille sous nos pas, tel un Petit Poucet égaré sur son chemin. Parfois dans cette palette de couleurs je m'y suis perdu, je dois vous l'avouer.
Trop de chemins sans doute ouverts avec la générosité d'un premier roman et forcément, je m'y suis perdu comme le cheval fou que je suis !
L'écriture est belle, soignée à merveille, des thèmes qui me sont chers sont ici évoqués, - bien sûr l'amour, la passion, le temps qui passe..., des phrases ont réveillé en moi des émotions insoupçonnées. Des phrases, oui, mais noyées dans le flot d'un texte où je me suis retrouvé avec ma petite barque dans une mer tumultueuse, teintée de bleu et de gris.
Si je devais retenir une oeuvre de Chagall qui donne un sens à ce roman, ce serait celle du personnage d'Icare, image mythique d'un personnage idéaliste déployé vers le ciel, vers l'azur bleu immense, les ailes d'Icare forcément fondent au soleil, il se retrouve ici au sol par la grâce du geste de Chagall et non dans la mer à la différence du mythe, sur ce sol tâché de rouge comme le sang qui figure dans le roman.
Ici donc le bleu parle au rouge.
Ici la lumière parle à l'ombre.
Le rêve à la réalité.
Le passé au présent. Un passé idéalisé, un présent psychiatrique.
Le temps présent et le temps qui passe.
Et ce lapin, qui surgit du conte d'Alice au pays des merveilles, comme pour nous rappeler l'importance de l'immanence de l'instant, mais aussi les conditions d'hospitalisation où l'on court sans cesse après le temps qui vous échappe...
Tout devient étouffant brusquement. Et c'est là que j'ai perdu pied sans doute dans ce roman trop chargé de bagages pour un voyageur comme moi qui cherchait justement l'allègement du voyage.
C'est un roman riche, sans doute trop riche, qui ouvre des portes, des fenêtres, éveille des émotions différentes, l'autrice nous tend des clés sans nous dire forcément quelles portes elles ouvrent.
J'ai ressenti des émotions, ne serait-ce que dans le silence, la solitude de deux êtres qui ne sont pas faits l'un pour l'autre. L'abandon, le déchirement, ces choses comme cela qui en résultent, comme un effleurement au bord du vide, comme un vide abyssal dans le ventre...
C'est un roman du clair-obscur. C'est un roman où la mémoire souffre. C'est un roman qui parle d'amour et de folie.
Gaëlle Fonlupt nous propose des chemins multiples, avec une écriture sensuelle, poétique, qui offre un beau regard de femme sur une femme, sur des femmes, lu ici dans une lecture commune en compagnie de lectrices magnifiques, par un homme touché par la grâce de l'écriture et par les thèmes évoqués.
Dans cette lecture commune, je remercie mes fidèles compagnes de voyage, Diana (DianaAuzou), Fanny (Fanny1980), Nathalie (Romileon) et Sandrine (HundredDreams). Sans elles, mes mots ne seraient rien.

" Je me réveille dans le désespoir
D'une journée nouvelle, de mes désirs
Pas encore dessinés
Pas encore frottés de couleurs. "
Marc Chagall - Si mon soleil

[LECTURE COMMUNE DANS LE CADRE DU CHALLENGE PLUMES FÉMININES 2022]
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« Mon amour ce qui fut sera
Le ciel est sur nous comme un drap
J'ai refermé sur toi mes bras. »
Louis Aragon – Nous dormirons ensemble

*
Le titre de ce roman m'a tout de suite attirée car j'adore les tableaux de Marc Chagall. J'aime ce mélange de rêves et de réalité qui cache beaucoup de profondeur et de justesse. J'aime les couleurs éclatantes de ses compositions, ce bleu si intense et lumineux. J'aime sa façon de mêler sa vie intime, ses émotions à des thèmes graves, comme la guerre, les persécutions, l'exil.
Je suis entrée dans le roman à la recherche de Chagall. Je l'ai trouvé, mais d'une manière différente de celle que j'imaginais.

*
Louiza est amoureuse, de la vie, de Nils rencontré lors d'un vernissage à Hanoï. Ce jeune homme au teint de marbre est beau comme une statue antique, un bel Adonis vaniteux et immature. La jeune femme se laisse prendre au piège d'un amour qui prend, mais qui ne donne pas.

« Tu es grand, même pour un occidental, alors ici ta stature te range parmi les géants. La coupe de ta veste de costume dissimule un corps de tout jeune homme, trahi par la finesse de ta nuque. Boucles cendrées, mains délicates, visage lisse et pâle, tu glisses dans l'assistance comme un Lohengrin sur son lac. Un Lohengrin mâtiné De Grèce antique dans le tracé des hanches et la forme de la cuisse. »

Dans un intervalle de cinq ans, nous rencontrons une jeune femme, Lou, internée dans un hôpital psychiatrique. Sa mémoire s'est effacée, vidée suite à un traumatisme dont elle ignore l'origine. Ne lui restent qu'une voix intérieure et des loups qui la guettent à la lisière de son esprit, attendant de se jeter sur elle pour lacérer son corps, la déchiqueter de leurs griffes et de leurs crocs. Dans ce monde aseptisé et froid, Lou se débat, seule, plus maîtresse de sa vie, de son corps, sanglée, abrutie par les médicaments. Elle n'est qu'un cri silencieux, déchirant et apeuré que personne n'entend.

« Je me réveille dans le désespoir
D'une journée nouvelle, de mes désirs
Pas encore dessinés
Pas encore frottés de couleurs. »
Marc Chagall - Si mon soleil

Je suis entrée tout doucement dans ce récit, accompagnée par les très jolies citations à chaque début de chapitre, déstabilisée par le style du récit qui flotte entre beauté et étrangeté, réalité et imaginaire.
Chaque chapitre alterne une des deux voix, tantôt le passé de Louiza, tantôt le présent de Lou, tandis que l'écart temporel se resserre au fur et à mesure que le dénouement se rapproche.
Moments de vie amoureuse pour Louiza qui se laisse emporter par les flots d'une passion aveugle et débordante.
Moments de détresse pour Lou qui se noie dans un quotidien morne, avilissant et sans chaleur humaine.

« … c'est toujours le même film : contention, seringue, puis elle s'écroule. Comme un veau à l'abattoir. Imparable. »

*
La force du récit tient avant tout dans sa structure où passé et présent se succèdent et convergent, rendant l'intrigue prenante et addictive. On sent que ces deux trajectoires de vie sont liées et vont irrémédiablement se rencontrer.

Gaëlle Fonlupt entretient délibérément la confusion et le mystère.
En lisant le récit de Lou chargé de non-dits ou de pensées équivoques, on entre dans l'esprit d'une personne malade.

« Évidemment qu'elle s'invente des histoires. Elle rêve qu'elle fout le camp par la fenêtre, qu'elle s'envole. Elle voudrait être une mouette. Elle aime les mouettes, leur battement d'aile, leur cri. Être une mouette et partir loin au-dessus de la mer. »

Le lecteur avance à tâtons, assailli de questions, en quête de réponses, essayant de comprendre le lien qui unit ces deux jeunes femmes et d'imaginer les évènements traumatisants refoulés qui ont conduit Lou à son internement.

Les rebondissements et les révélations sont savamment distillés. Petit à petit, le mystère qui entoure ces deux femmes se dévoile, certaines phrases jusqu'alors énigmatiques s'éclairent progressivement et leur passé prend forme. Mais, si beaucoup de portes s'ouvrent sur le passé des deux personnages de l'histoire, l'auteure semble ne pas vouloir toutes les refermer, laissant le lecteur tirer ses propres conclusions.

Le mystère est déjà présent dans la magnifique couverture qui m'a interpellée et interrogée. L'observer, c'est déjà entrer dans l'intrigue.
Le titre fait référence à l'oeuvre de Chagall alors que le tableau accroché au mur est celui du Caravage, référence à « ce mélange de violence contenue, d'obscurité fertile, de lumière jaillissant de la chair » qui habite ce roman.
Il y a aussi une référence au temps qui passe avec le lapin blanc d'« Alice au pays des Merveilles » et l'horloge accrochée au mur. le temps a son importance dans ce récit : l'absence de temps pour Lou qui vit son hospitalisation comme un emprisonnement, et la perception différente de Louiza, qui dans sa relation amoureuse, se démarque par une autre forme de temporalité.

*
Marc Chagall disait : « Si toute vie va inévitablement vers sa fin, nous devons durant la nôtre, la colorier avec nos couleurs d'amour et d'espoir ».
Chagall aimait étudier toutes les nuances et les différentes intensités de la couleur. Ainsi, toute son oeuvre se distingue par une profusion de couleurs et en particulier le bleu qu'il associe à l'amour, au désir, à la contemplation.

Comme une artiste peintre, Gaëlle Fonlupt habille élégamment son roman de nombreuses nuances bleutées, mélangeant les teintes de couleurs pour faire naître les sentiments et les émotions les plus justes.
Le lecteur plonge ainsi dans un univers poétique fait de couleurs, de jeux d'ombre, de lumière, de transparence et d'opacité. La vie des deux femmes s'y reflète, y pénètre, s'y mêle, y résonne.

Un bleu onirique et lumineux, celui des amants qui se cherchent et s'abandonnent dans une étreinte passionnée. Ce bleu tendre et intense, symbole d'amour et de vie.

« Je contemple les contours de ton visage figé, ta bouche close, tes mâchoires crispées. Nos corps étendus baignent dans des limbes bleutés. de la rue, une enseigne lumineuse projette un halo rouge incandescent qui ondule sur le plafond, mêlé d'un vert intermittent. Nous sommes dans un tableau de Chagall, celui où deux amants bleus d'un sommeil éternel sont veillés par une chèvre verte, tandis que, flottant dans le ciel sombre de Paris sur les ailes déployées d'un oiseau vermeil, une sirène écarlate emporte un nourrisson sur son sein. Un bébé rouge sang. Notre bébé. »

Le bleu profond de l'océan, celui dans lequel nage Louiza, qui ne se lasse pas d'explorer le corps de son amant et de s'y fondre.

« le bleu des rideaux transforme la chambre en fond sous-marin, à l'abri des vagues et du chaos de la surface. Nous nageons dans le bleu. Un bleu enfantin, irréel, éclatant. Ce bleu avec lequel Chagall a peint les amants. Un bleu à faire voler les poissons et rougir la lune. Nos corps se confondent, se liquéfient, se coulent l'un dans l'autre. En moi, tu fais céder toutes les digues. Je me livre, sans voiles et m'emplis de toi avec l'avidité d'une terre d'été. »

Le bleu du ciel, l'Azur, serein, apaisant, qui forme un écrin accueillant pour leur amour. Leur corps en apesanteur dans le ciel, volant au-dessus d'une mer sans nuage.

Néanmoins, comme Chagall, l'auteure apporte d'autres touches de couleurs, des teintes de noir, de rouge, de jaune ou de vert, exprimant des ambiances et des sentiments différents, flottants.
Ainsi, ce bleu, lorsqu'il se teinte de noir, prend des nuances inquiétantes, participant à créer une atmosphère sombre et menaçante, et devient le recueil d'émotions contrastées, douloureuses, violentes et incontrôlées.
Lorsque le bleu se heurte au rouge, il apporte une ambiguïté entre désir amoureux, passion, douleur, violence et sang.

« Elle se souvient de la lune qui baignait leurs corps bleus, de l'ombre rouge qui flottait au-dessus. »

*
J'ai aimé l'écriture de l'auteure, subtile, passionnée, sensuelle, pleine d'images et de métaphores. Elle jongle habilement avec les pronoms personnels, je, tu, nous, permettant de mettre en lumière les différences de perception de l'amour.



*
J'ai été particulièrement sensible à l'atmosphère étouffante de ce roman : j'ai ressenti un flux d'émotions, parfois contradictoires. L'attitude et les réactions des personnages m'ont troublée, contrariée, exaspérée, irritée, attristée. J'ai ressenti le silence, la tristesse, la solitude, la peur de l'abandon, le sentiment de trahison et de rejet.

Les scènes dans le service psychiatrique sont particulièrement difficiles et paraissent malheureusement très crédibles.
Dur de voir la souffrance des patients, qui se sentent isolés, abandonnés.
Dur de voir le malaise qui règne dans les hôpitaux par manque de moyens.

*
En tissant avec beaucoup de talent les destins enchevêtrés de ses personnages, Gaëlle Fonlupt nous offre un beau premier roman où le lecteur navigue entre rêve et réalité, lumière et obscurité, douceur et violence, vide et incompréhension, présence et abandon, un peu comme si on pénétrait un tableau de Chagall.
Un thriller psychologique à découvrir.

*
Pour finir, je tiens à remercier Diana (DianaAuzou), Fanny (Fanny1980), Nathalie (Romileon) et Bernard (Berni_29) pour cette lecture commune qui s'est enrichie de nos échanges de nos points et de vue.
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"Elle voulait vivre dans un tableau de Chagall", publié par les éditions d'Avallon, est une version retravaillée et complétée de "Je voulais vivre dans un tableau de Chagall" qui a été finaliste du concours « Les Talents de demain » en juin 2020."
Louiza et Lou , Lou et Louiza. Deux femmes? une seule?
Comment imaginer que ce ne soit qu'une seule et même personne? Quel tsunami a t'il pu transformer ainsi Louiza légère, pétillante, amoureuse de Nils en cette Lou plongée dans le noir, isolée dans un service fermé de psychiatrie, essayant vaille que vaille de sortir de ce trou sans fond et sans mémoire où elle a plongé corps et âme?
Gaëlle Fonlupt entraîne son lecteur dans un ballet sans fin, rythmé par une superbe écriture , dans un décor où Chagall est omniprésent oserais-je dire pour le meilleur et pour le pire. Un roman déroutant où j'ai cru me perdre à de nombreuses reprises mais même si le chemin a été long, douloureux, escarpé je n'aurais abandonné Lou pour rien au monde.
Merci Gaëlle Fonlupt pour ce partage.
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Connaissez-vous Les Ponts de la Seine de Marc Chagall ? Je vous laisse quelques instants pour rechercher sur internet. A droite, le bleu, un couple d'amants, à gauche, le rouge, une femme avec un bébé. Ce tableau de Marc Chagall revient dans ce livre, parmi d'autres.

Connaissez-vous le Jeune Saint Jean-Baptiste au bélier peint par le Caravage ? Ce deuxième tableau, je vous invite à le regarder sur la couverture du roman de Gaëlle Fonlupt.

Le premier avec des couleurs vives, le deuxième avec un personnage central tellement lumineux qu'il éteint presque le reste. Deux tableaux que tout oppose, des liens qui se tissent pourtant progressivement à travers la lecture.

Souhaitez-vous faire la connaissance de Lou ? Une femme qui vit dans le présent d'un hôpital psychiatrique, entre des soignants dépassés et des patients au lourd passé-passif.

Souhaitez-vous rencontrer Louiza ? Une photographe sensuelle, magnifique voyageuse, ouverte sur le monde, du Vietnam à Paris, de la Bretagne à Malte.

Deux portraits que tout différencie, des attaches qui apparaissent petit à petit.

Aimez-vous le jeu des contraires ? Clair/obscur, coloré/monochrome, passionné/amorphe, vie/mort, mémoriser/effacer, jeune/mature, enfermement/espace… Un jeu pour enfants qui peut parfois se poursuivre en littérature.

Avez-vous aimé Sixième Sens ? Un film où la compréhension vient à l'issue pour donner envie de visionner à nouveau le tout avec un changement de paradigme.

Deux situations qu'on croit comprendre, puis on rebat les cartes et on comprend.

Si vous répondez majoritairement « oui » à ces questions, le premier roman de Gaëlle Fonlupt, Elle voulait vivre dans un tableau de Chagall, pourrait vous plaire !

Le récit nous emmène partout, en exploration intérieure et extérieure, voir des peintures, des sculptures, des sites archéologiques, la mer, la montagne, des villes, des zones rurales, mais aussi les rêves, les cauchemars, les souvenirs, le conscient et l'inconscient, dans la lumière ou un léger voile de brouillard, avec une écriture toujours travaillée.

Si vous cherchez le foisonnement, être réveillé, bousculé, à gauche, à droite, de haut en bas, ce sera un coup de coeur. Si vous appartenez à ceux qui préfèrent suivre un fil plutôt que de démêler une pelote, qui se retrouvent dans le développement poussé d'une ou de quelques thématiques uniquement, vous serez peut-être un peu moins conquis, mais malgré tout intéressé par un des sujets abordés.

J'ai aimé me perdre dans ces couleurs, dans ces oeuvres, dans ces vies, tout en cherchant parfois à reprendre pied, en me disant que cela doit être dur d'écrire un premier roman, dans l'attente des retours éditeurs, libraires, lecteurs, pour pouvoir, avec cette nouvelle expérience, aller vers la deuxième oeuvre.

Merci à Gaëlle Fonlupt, et plus généralement aux auteurs de premiers romans, de proposer aux lecteurs de nouvelles plumes pleines d'énergie !

J'ai fait cette lecture commune avec Bernard (Berni_29), Diana (DianaAuzou), Nathalie (Romileon) et Sandrine (HundredDreams) que j'ai été à nouveau très heureuse de retrouver dans cet exercice, lequel, je l'espère, se renouvellera prochainement !
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A comme Amour
B comme Bleu
C comme Chagall
D comme Désir
E comme Enfant
F comme Fou
L'Amour Fou, voilà ce que nous fait éprouver Gaëlle Fonlupt. Et cet amour, s'il rend heureux, peut aussi rendre très malheureux.
Je vous laisse découvrir à quel point.
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Pour un premier roman , je suis épatée. On y trouve : une très belle écriture, une finesse pour "disséquer" la personnalité des personnages, une connaissance des Arts (peinture et sculpture) et un suspens qui se construit petit à petit jusqu'à une fin tout à fait inattendue !

Lou est internée dans un hôpital psychiatrique, on ne sait pas pourquoi.
En alternant les chapitres entre sa vie dans cet HP (sic) et sa vie antérieure , le lecteur comprend petit à petit les raisons de son internement. Les doses sont homéopathiques car ce n'est que dans les toutes dernières pages que l'explication se dessine pour presque nous exploser au nez à la toute fin.

Ce livre fait partie des livres que les éditeurs offraient sous forme d'e-book pendant le confinement (avril-mai 2020) .
Cette fois je ne regrette pas ma liseuse que j'ai fort tendance à dédaigner
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Je viens de lire ce magnifique roman,qui me fut recommandé le soir de Noël par un membre de ma famille.
Quelle poésie, qu'elle belle écriture imagée et en même temps ciselée d'un profond réalisme.
On suit l'histoire tourmentée de l'héroïne,Lou, dans son enfermement psychiatrique et les méandres de son esprit, de ses amours, de sa vie. Elle ne sait pas pourquoi elle est enfermée, elle se bat avec ses démons et avec l'incompréhension voir l'inhumanité qu'elle traverse au quotidien dans cet enfermement. Bien sûr il est question d'amour, d'une histoire étrange et si réelle. Ce roman m'a transporté, je l'ai dévoré et je le recommande vivement.
Gaëlle FONLUPT a un vrai talent d'écrivain.
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Lou est dans une unité psychiatrique.
Louiza est au Vietnam.
Que s'est-il passé ? Pourquoi une telle distanciation ?

Avec ce récit, nous entrons dans l'univers du psychique, de la complexité de notre moi intérieur et de sa fragilité surtout. Mais sans prise de tête inutile. Dans la douceur, la subtilité et par touches délicates.

C'est un beau récit.
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Louiza est internée dans un hôpital psychiatrique. Chapitre après chapitre, on découvre sa souffrance et les événements qui l'ont conduite là.

Ce roman contient quelques perles, des instants de grâce au niveau de l'écriture. Peu de lumière, beaucoup de couleurs sombres et du bleu, comme dans une peinture de Chagall. Ce livre est d'une rare poésie et bouleversant par moments.
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