Les disparues de Vancouver

Des prostituées de downtown eastside à Vancouver disparaissent. Un homme créé un site internet pour recueillir des informations. Mais ces femmes sont bien peu de choses, les hommes vont les chercher dans un but utilitaire et les remettent dans leur quartier, elles s'achètent leurs doses avec les fruits de leur labeur sordide. Mais tant qu'on ne les voit pas, c'est là qu'on vit le mieux. Alors pourquoi s'en soucier s'il y en a quelques unes en moins ?
Puis la liste s'allonge, et s'allonge encore...

Cela pourrait ressembler à un scénario typique d'une série policière, et pourtant... c'est bien sur un fait divers qu'est basé cette histoire. L'auteure s'est aussi fortement inspiré des mémoires de la soeur d'une des disparues, Sarah de Vries.

Avec une énorme distance, de manière très factuelle, Elise de Fontenaille nous captive avec ce récit en apparence très froid, cru. Elle n'y ajoute pas d'émotion, mais y en avait-il vraiment besoin ? Il mesemble que les faits se suffisent à eux-mêmes pour créer l'effroi et l'indignation chez le lecteur.
Le Canada a tout de suite des airs moins politiquement corrects, moins bienveillants qu'à l'ordinaire. Et que dire de ces affaires où des Amérindiennes disparaissent et personne ne s'en émeut tant qu'une Blanche ne s'ajoute pas à ces tristes listes ?

Là non plus je ne m'étalerait pas, cette dernière phrase sera pour saluer l'auteure d'avoir graver cette affaire dans un livre pour qu'elle ne passe pas aux oubliettes avec tous les autres faits divers.


Challenge multi-défis 2019
Challenge Globe-trotteurs 2019

Alors que sur ce fait divers atroce, un autre auteur aurait pu produire une enquête approfondie de centaines de pages rien qu'avec le contexte, les enjeux économiques et politiques ou encore le parcours de certaines des victimes, Élise Fontenaille livre ici un rapport neutre et dépouillé qui se lit d'une traite. Il a pour mérite de faire exister ces filles considérées comme des moins que rien - de la "viande", littéralement - et de dénoncer une situation qui perdure, car même si le bourreau a été arrêté, de jeunes femmes continuent à disparaitre dans le Dowtown Eastside de Vancouver ; mais même si l'auteur s'attache particulièrement à l'enquête menée par Wayne Leng pour retrouver son amie Sarah, le style n'en est pas moins clinique et journalistique. Sans doute est-ce propre à la collection "Ceci n'est pas un fait divers" ? L'histoire de Kitty Genovese vue par Didier Decoin m'avait laissé le même sentiment : passionnant dans les faits, utile pour le devoir de mémoire mais un peu trop sec dans la manière.
Lien : http://anyuka.canalblog.com/..

Dans ce livre, l'auteur imagine une fiction à partir d'un fait divers véridique : l'affaire des disparues de Vancouver. Il s'agit de prostituées qui ont disparu soudainement dans la ville de Vancouver. Personne se semble se soucier de leur disparition. Seul, un des clients semble se soucier de l'une d'elles, Sarah....

Elise Fontenaille aime aller à l'essentiel, faire court. Et elle le montre ici. Comme dit dans un autre commentaire, il y avait matière à un livre étoffé, regorgeant de documentation, de psychologie de personnages, de description de vies... Mais non. Ce livre ressemble plus à une chronique. Pas de traces de l'histoire détaillée des disparues, un survol rapide des conditions de vie dans le DTES, un déroulé des faits judiciaires.
Dommage. L'idée de s'attarder sur ce fait divers est bonne, l'écriture également, mais trop rapide. J'en voulais plus.

Excusez la facilité mais l'auteur n'a pas été à la hauteur de ce sujet fascinant dont l'origine est un fait divers atroce. C'est pas écrit c'est tapé ! Une chronique expéditive d'une histoire qui nous happe et qu'on a envie de creuser en allant voir ailleurs. Les phrases, banales, faciles, factuelles sont jetées sur la page en autant de paragraphes que les points de suspension laissent au lecteur le soin de terminer. Si cette distance, cette froideur, cette écriture simpliste sont un parti pris, il est très discutable car le résultat est qu'on a l'impression que le produit n'est pas fini, que c'est l'ébauche d'un roman à faire et que l'auteur est passée à côté ... Dommage.

Relate un fait divers canadien des années 90, des femmes, droguées et prostitués disparaissent sans laisser de traces. Mais issues de minorités ethniques, personne ne s'y intéresse et la police et les autorités refusent l'idée d'un tueur en série;
Il aura fallu attendre la disparition de Sarah, jeune femme noire issue d'une famille aisée blanche par adoption pour qu'enfin les choses bougent.
Le tueur compte plus d e620 victimes à son actif, il s'agissait d'un éleveur porcin.

Triste, triste et poignant. Quel est ce monde dans lequel, selon sa classe sociale, sa couleur, on a pas les mêmes droits ?