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sur 108 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Ma mère, ma soeur, Bambi et moi

Une mère qui se jette dans le vide et un vide qui se creuse autour de ses deux filles. Mathilde Forget nous offre un premier roman où le cocasse le dispute au tragique, où Bambi pleure et où Glenn Gould travaille sans jouer.

Mathilde Forget était jusque-là plus connue comme auteure, compositrice et interprète de chansons douces-amères. Toutefois, après avoir suivi un master de création littéraire – comme quelques autres primo-romanciers de cette rentrée – elle a choisi de faire un détour vers le roman. Et le coup d'essai est plutôt réussi.
Dès l'exergue, la description de la scène durant laquelle Bambi apprend la mort de sa mère, le lecteur comprend que la mort et l'absence vont rôder dans ces pages où, en bonne logique les fêlures de l'enfance vont donner des adultes fêlés. D'autant plus fêlés que leur éducation protestante leur a appris qu'il n'était pas de bon ton d'exposer ses sentiments, de se plaindre.
N'ayant plus sa mère qui s'est suicidée en se jetant d'une tour, la narratrice va se tourner vers Suzanne, sa soeur aînée, persuadée que ces trois années de plus étaient garantes de décisions plus judicieuses : «Il me paraissait évident qu'elle avait des connaissances supplémentaires […] elle était mieux renseignée pour ne pas se faire avoir.»
Bien vite cependant, elle va se rendre compte que derrière les principes éducatifs et derrière les vérités «qui arrangent tout le monde», il existe une version différente qui éclaire différemment la perception que l'on peut avoir des gens ou des événements. Et si Suzanne peut se tromper, alors elle aussi peut se tromper et être trompée.
Le temps des explications est venu. Commençons par celle de Walt Disney sur l'absence quasi systématique des mères dans ses dessins animés: «elle impose au personnage principal de prendre ses responsabilités et donc de grandir plus vite, ce qui permet de raconter une vie entière en seulement 90 minutes, durée courante d'un film. Raconter la vie d'un faon qui n'aurait pas perdu sa mère prendrait trop de temps.» Poursuivons par celle sur les causes de la mort de sa mère qu'elle trouve, après avoir entendu plusieurs diagnostics de ses médecins, en volant son dossier médical. Terminons par Suzanne qui, après des crises successives, va finir à l'asile psychiatrique.
D'un drame Mathilde Forget fait une tragi-comédie en n'hésitant pas à ajouter ici un détail incongru et là une comparaison inattendue, à jouer de références cinématographiques et de parfums d'enfance. C'est dur et doux à la fois, c'est émouvant et cocasse, c'est maîtrisé et joyeusement foutraque. C'est réussi!


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L'histoire concerne deux soeurs marquées à vie par le suicide de leur mère quand elles étaient petites. Suzanne est l'aînée et suite à des épisodes de paranoïa, elle est hospitalisée en psychiatrie. La plus jeune soeur est fascinée par les requins, elle se pose beaucoup de questions sur les causes du décès de sa mère. Elle a du mal avec les relations humaines. Elle est un peu décalée, frôle parfois la folie. le récit alterne entre des anecdotes écrites au présent et des épisodes datant de son enfance.
Pour un premier roman, je trouve que c'est pas mal du tout.
Le ton est singulier, la narratrice raconte des choses très difficiles mais sur un mode détaché, ironique, c'est assez surprenant.
Une lecture qui change en tout cas et sans doute un avenir prometteur pour cette auteure.
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"A la demande d'un tiers" est un roman constitué de courts chapitres sur la relation de 2 soeurs, et de la maladie mentale et du suicide de leur mère en trame de fonds.
La soeur cadette va devoir faire interner sa soeur Suzanne de force et cela va faire remonter des souvenirs d'enfance sa mère.

Un roman pas assez fouillé qui effleure la surface du mal être, de ce qui a poussé cette mère à en finir, de la relation entre ses 2 soeurs, de cette éducation protestante que la narratrice subit et qui a laissé des traces. Un premier roman parfois décousu, voir confus qui ne m'a pas convaincu.
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Le roman s'ouvre sur la crise de paranoïa qui s'empare de Suzanne.
Sa soeur, la narratrice de ce roman, elle même quelque peu torturée par des phobies et des troubles obsessionnels, prend alors la décision de la faire interner.
Cet internement « à la demande d'un tiers » va être pour elle l'occasion d'essayer de comprendre quel est donc ce mal qui s'acharne sur les femmes de sa lignée; leur mère, s'étant donnée volontairement la mort quelques années plus tôt alors qu'elles étaient encore toutes petites.
La maladie psychologique qui toucha sa mère était elle héréditaire ?
Qu'en est il réellement des troubles psychiques de sa soeur.
La narratrice part à la recherche d'éléments du passé pouvant l'éclairer à ce sujet, l'occasion pour elle de remonter le fil de ses souvenirs d'enfance auprès de sa soeur Suzanne.

De par ce titre, je m'attendais plutôt à une réflexion sur le sujet de l'internement forcé, les démarches administratives, le parcours et surtout sur la difficulté que doit être cette prise de décision.
Or, ce n'est pas du tout le développement de ce roman et du coup, je n'y ai pas trouvé ce que j'étais venue y chercher.
Alors qu'en dire si ce n'est que je ressors de cette lecture un peu mitigée.
Le sujet aurait pu être très intéressant et pourtant, c'est avec peine que j'ai avancé au fil des pages pour finalement terminer ce roman avec l'impression que je vais vite l'oublier.
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Merci à NetGalley France et aux éditions Grasset pour l'envoi de ce premier roman de Mathilde Forget, À la demande d'un tiers

Ce récit à la première personne m'a d'abord un peu perturbée, je l'avoue…
Une jeune femme doit se résoudre à signer en urgence les documents permettant de faire interner sa soeur en hôpital psychiatrique ; elle entreprend alors une enquête personnelle et obsessionnelle en cherchant à comprendre le suicide de leur mère survenu quand elles étaient enfants. Comme si cela ne suffisait pas à plomber l'ambiance, elle vit également une rupture douloureuse…
Alors, je me suis raccrochée à la pertinence des recherches entreprises autour de la personnalité maternelle, au retour sur les lieux, aux questions posées aux proches et à la famille, aux investigations médicales. Au moins, cela me donnait un cadre à partir des faits, des dossiers médicaux, des souvenirs et interprétations des un(e)s et des autres.
Sortie de ce cadre rationnel, j'ai mieux apprécié le décalage et l'humour et surtout l'univers référentiel autour de l'image de la mère passant des héros orphelins de Walt Dysney ou des Marvel à Blade Runner et aux tueurs en série : « les personnages sans mère sont toujours particuliers, voire un peu flippants ».

J'ai fini par trouver mes clés de lectures autour de la mémoire, d'une forme de tempérance, de l'austérité des souvenirs, du point de vue du requin et des fentes du bois… Et puis, autour des non-dits aussi, ces choses « généralement connu[es] de tout le monde mais de personne en particulier ».
Et, surtout, il y avait les récurrences, comme des refrains, des échos dans le récit sur l'éducation protestante, la fascination de la narratrice pour les requins, les nombreuses occurrences de l'expression désignant son amoureuse, toujours appelée « la fille avec qui je veux vieillir »… J'ignorais que Mathilde Forget vient de la musique et du chant et, à présent que je le sais, je comprends mieux le rythme qu'elle a su insuffler dans son écriture ; je l'imagine me le lisant (me le chantant ?) à l'oreille…

Un récit un peu dérangeant mais intéressant. Je suis certaine qu'il gagnera à être relu, à l'occasion et vu sa brièveté (160 pages), pour en saisir tous les aspects.

#ÀLaDemandeDunTiers #NetGalleyFrance

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Un petit roman rentree 2019 que j ai vite lu et qui je pense sera vite oublié
Malgre que j avais rencontré Mathilde forget à une séance dédicace à ma librairie de quartier j etais déçue de ma lecture peut-être n ai je pas eu le temps de me mettre dans l histoire et de m attendrir sur les personnages
Encore un phénomène de société me ditiez vous ?
C est quoi la folie ?
Peux t on la soigner ?
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Sa mère qui s'est suicidée quand Suzanne, sa soeur et elle etaient enfants. L'obligation de la cadette à faire interner sa soeur dans un hôpital psychiatrique. Elle se pose beaucoup de questions sur les relations humaines, sa compagne, pourquoi sa mère s'est elle suicidée, est ce héréditaire ? Elle aura du mal à trouver des réponses. Sa fascination pour les requins, le parallèle avec Bambi. On ne sait pas quelle a été la maladie dont sa mère souffrait. Ça part un peu dans tous les sens, sans explication, sans compréhension. Est ce que la cadette a elle aussi une maladie psychiatrique ?
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Ce roman se lit assez vite, car les chapitres sont courts, on saute un peu du coq à l'âne mais ça donne du rythme, on ne appesantit pas sur les situations dramatiques vécues par la narratrice. Par contre, je ne m'attendais pas à quelque chose d'aussi léger, vu le sujet annoncé par le titre. Je ne suis pas sûre d'en garder très longtemps le souvenir.
Petit détail qui m'a fait sourire : le leitmotiv sur son "éducation protestante" qui justifie, selon elle, nombre de ses manies (névroses ?)
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C'est enfin la Rentrée Littéraire ! Ma deuxième dans ma vie de blogueuse ! Et je commence avec un roman choisi dans la liste Babelio des Premiers romans les plus attendus de la Rentrée.

C'est un très petit roman de 154 pages, que j'ai lu en trois heures, notes de lectures comprises.

La phrase en accroche sur la 4e de couverture est :

"La folie n'est pas donnée à tout le monde. Pourtant j'avais essayé de toutes mes forces".

La narratrice, dont on ne saura pas le prénom, raconte une lutte, ou une danse, c'est elle et sa soeur. En fait les pompiers arrivent, appelés par la narratrice, et ils embarquent Suzanne, sa soeur donc. La scène est complêtement surréaliste. le chapitre suivant est entièrement dédié aux fissures sur les poutres, et sur les charpentes. le chapitre 3 montre la narratrice à la BNF qui vient regarder des microfilms au sujet du suicide de sa mère lorsqu'elle avait 6 ans. Tout cela est détaché, vu de loin. Les chapitres se succèdent, parfois ne contenant que des remarques documentées et citées à propos des fous, des psychiatres, des requins, de la peur, des tueurs en série, tout cela se rapportant à la folie, mais quelle maladie ?

C'est tout le problème de la narratrice qui essaie tout le long du roman d'obtenir un diagnostic sur ce qu'avait sa mère, qui était souvent internée, et qui s'est suicidée depuis la plus haute tour d'un château. Tous les psys ne sont pas d'accord sur ce dont souffrait la mère, et nombre d'entre eux refusent de donner à lire son dossier. La narratrice fait interner sa soeur Suzanne après un épisode qui ressemble un peu à la paranoïa.. elle ira la voir à l'HP, et dira que les internés sont des "cerveaux fendus". Elle parle ensuite de souvenirs d'enfance, avec Suzanne. La quête de sa mère, de sa maladie mentale, oui, mais essayer d'être folle, comme dit l'accroche citée plus haut, je n'en vois rien.

J'ai juste l'impresssion bizarre et spéciale d'un texte fabriqué. Pas naturel. Il n'est pas mauvais, ce livre, entendons-nous bien, mais ces chapitres centrés autour de références sur un sujet, un autre, on y voit même Stéphane Bourgoin, celui qui est allé interviewer les tueurs en série américains, et on a de la chance, elle ne nous cite pas ses date et lieu de naissance ! le style n'est pas désagréable, il est mécanique. L'idée qui m'est tout de suite arrivée en tête : elle essaie d'imiter Amélie Nothomb. J'ai eu maintes fois cette impression lors de ma lecture. Et je n'aime pas tellement Amélie Nothomb (mais je la lis quand même, avant de râler un bon coup). Alors cette narratrice étrange dans ses faits et gestes et réflexions me donne l'impression d'un calcul. D'un déjà-vu et mieux vu. Car on n'arrive pas à aimer les personnages de l'auteure, Mathilde Forget. On a même une grande indifférence pour ces personnages transparents, et pour la narratrice qui me laisse de glace. J'ai déjà lu des livres écrits par des personnes étranges, ou parlant de personnes étranges, mais là c'est creux. On attend au moins une fin, quoi, sa mère, sa soeur ? Mais non. Et le plus étrange c'est que l'éditeur prétend que c'est souvent drôle, incisif et noir. Heuuuuuu.... non, alors, pas du tout !

Ce n'est pas un ratage complet, pour moi, puisque le style est bien, clair et net. Pour un voyage, une salle d'attente, c'est correct.

A la demande d'un tiers - Mathilde Forget, ed Grasset, 154 pages, 21 Août 2019, 16€






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