Peter lui brisa le cou. Qu'aurait-il pu faire d'autre? (p66)
Le manteau jaune sale aux coudes élimés qu'il portait en toute saison sur ses épaules dans un reste de distinction italienne, ajoutait au flottement incertain de cet épouvantail improbable. (p.99)
Francis ne bougeait pas. Il était là parce qu'il l'avait cherché. Par sa seule connerie, par ses doutes, son arrogance, sa suffisance développée durant tant d'années de succès, et par sa volonté de sortir du jeu. Il allait bientôt en sortir, et définitivement. Il se dit qu'il avait envie de pisser et qu'il avait toujours préféré George Harrison à John Lennon, cette vicieuse tête de con. Des pensées sans importance, mais tellement agréables, se bousculaient dans son crâne de condamné.
Fred fut le premier employé sur lequel il posa les yeux. Il faisait l'idiot en rangeant des fromages de chèvre. Lobet l'avait dans le nez. Fred accepta le rapport de force. Cela donnait de la verticalité et des vertèbres à sa rancœur, à sa désespérance comme disaient les journalistes
Le pouvoir venait avec son contingent d'emmerdements. Kahous n'était plus le petit dealer sympa de la cité. Ses liens avec les Marocains lui avaient permis de se tailler une belle place dans la voyoucratie. Facilement, en une saison. Le charme et la force du capitalisme avaient fonctionné à plein régime. Vive le libéralisme, vive les fils de bourgeois qui se bourrent le pif de cocaïne et fument des spliffs, vive les mises à la retraite des fonctionnaires de l'État.
Kahous était peu connu de la police et tenait à le rester. Il affirmait qu'il se foutait de tout, de tous, toujours et tout le temps. Mais il avait compris que la réussite et le pouvoir s'accompagnaient d'une inquiétude grandissante.