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EAN : 9782743623975
188 pages
Payot et Rivages (05/09/2012)
3.3/5   22 notes
Résumé :
Un caïd respecté du milieu décide de raccrocher et de confier la gestion de ses affaires à son second. Mais celui-ci est-il digne de confiance ? Et qu’est-ce que la confiance dans le monde
des voyous ? Francis Demado dit « Francis le Parisien » a fait une belle carrière dans la voyoucratie : drogue, casses, boîte de nuit. À 51 ans, il envisage de passer la main à son ami et associé Buko. Mais dans le milieu, la confiance est plus difficile à gagner que l’arge... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Francis le Parisien, gros caïd de la capitale, se rangerait bien des voitures. Mais avant de passer la main à Buko, son associé, il voudrait s'assurer que ce dernier lui est vraiment fidèle. Afin de tester son partenaire, Francis lance donc une rumeur : il aurait braqué un caïd de cité, Kahous, lors d'un deal avec des Marocains, et n'aurait pas versé la part qui lui revenait à Buko. Et Francis d'attendre la réaction de son associé sans se douter qu'il vient de lancer une réaction en chaîne qui risque de lui exploser à la figure.

Avec un début pareil, on comprend bien vite que Dominique Forma ne compte pas nous immerger au milieu d'une convention de prix Nobel. La bêtise crasse de l'idée de Francis semble sauter aux yeux de tout le monde – auteur et lecteur – à l'exception des protagonistes de l'histoire tellement préoccupés par le pouvoir et un supposé code d'honneur, qu'ils se trouvent dans l'incapacité de prendre le moindre recul sur leurs actes et encore moins sur ce des autres. À l'exception de Kahous, propulsé au milieu de ce jeu de quilles contre sa volonté et auquel sa position à la périphérie – géographique comme « professionnelle » – du Milieu et son absence totale de scrupules confèrent un temps d'avance sur des « beaux mecs » sur le retour fâchés avec la logique la plus élémentaire et incapables de tenir leurs hommes.

Dominique Forma ne semble pas vouloir dresser ici un portrait réaliste de la pègre, pas plus qu'il ne se lance dans un de ces ouvrages qui tendent à donner du Milieu une image poétique et tragique, comme un de ces derniers lieux où la parole donnée a une valeur et où un code d'honneur disparu partout ailleurs serait encore suivi à la lettre. C'est donc un jeu de massacre tragicomique qui se déroule sous nos yeux qui voient peu à peu se former une sorte de cortège carnavalo-funèbre composé de gangsters bas du front et d'employés de supermarché en route pour un temple sado-maso.
Sans temps mort, avec une ironie féroce de série Z, Dominique Forma nous livre un roman réjouissant, un jeu de massacre halluciné entre crétins. Sans doute pas le roman de l'année, ni même du mois, mais un livre qu'il faut prendre pour ce qu'il est, ni plus ni moins ; un honnête divertissement bien réussi.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Un vrai polar sans policiers, ici ce sont les voyous qui tiennent le haut du pavé et c'est une tranche de vie bien noire de ce milieu que nous livre Dominique Forma. Tout part d'une rumeur que lance Francis afin de tester son associé, ensuite s'enchainent les situations critiques, pour lui en tous cas… Mal lui en a pris, il y laissera bien plus que sa réputation, on ne peut s'empêcher de penser que c'est bien fait pour lui, être aussi bête doit se payer cash à un certain moment…
Même si le roman reste bien dans la caricature cynique, il n'est ressort pas moins un parfum de vérité et de plausibilité… le livre est vite lu et agréable à lire, chaque personnage est bien ancré dans son histoire avant de prendre part à l'histoire du récit, ce qui en fait un tout cohérent et bien ficelé… A lire sans modération par les amateurs de romans noirs !
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A cinquante ans passés, Francis le parisien, caïd du milieu, veut passer la main. Mais qu'est-ce qui lui prend, pour tester la fiabilité de son associé Buko, de répandre la rumeur selon laquelle il l'aurait lui-même doublé sur un gros coup ?

Ce sont les prémices limpides de ce roman, un piège qui se referme sur celui qui l'a tendu.
Ensuite, les egos sur-dimensionnés dans la voyoucratie, la bêtise des protagonistes et le hasard vont rendre l'histoire beaucoup plus chaotique, drôle, en même temps que noire et salement réaliste. Pris en otage par un de ses hommes camé et devenu raide dingue, Francis se retrouve ligoté dans une estafette Volkswagen entre Neuilly et Franconville, entre l'aristocratie des voyous et les malfrats de banlieue.

Dominique Forma s'y connaît visiblement en matière de cinéma et de répliques bien senties, et Voyoucratie ne se laisse pas refermer avant d'être achevé.

« Francis ne bougeait pas. Il était là parce qu'il l'avait cherché. Par sa seule connerie, par ses doutes, son arrogance, sa suffisance développée durant tant d'années de succès, et par sa volonté de sortir du jeu. Il allait bientôt en sortir, et définitivement. Il se dit qu'il avait envie de pisser et qu'il avait toujours préféré George Harrison à John Lennon, cette vicieuse tête de con. Des pensées sans importance, mais tellement agréables, se bousculaient dans son crâne de condamné. »
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Voyoucratie c'est l'histoire d'un monde rugueux, sans morale.
Mais que nous raconte donc ce « Voyoucratie »
Avant de passer la main à son « ami » Buko, Francis le Parisien, un caïd qui a fait une belle carrière, veut tester la fiabilité de son associé. Francis a l'idée du siècle, répandre la rumeur qu'il aurait fait un gros coup mais sans reverser à Buko la part qui lui revient. Francis va vite voir la réaction de Buko... Car Buko est un sanguin, qui ne réfléchi guère. Mais il y a pire que Buko, il y a cet homme de main sans cervelle qui voudrait devenir son homme de confiance. ….Alors imaginé la suite ! C'est sur ça va partir en cacahuète

On aime l'écriture cinématographique de l'auteur. Dominique Forma nous propose des chapitres courts, des dialogue ciselés, un roman choral aussi. On découvre les protagonistes au fur et à mesure qu'il entre dans l'histoire. Et c'est eux qui nous montrent la voix que celle-ci va prendre.
Les personnages sont totalement « louf ». L'auteur oppose là deux mondes totalement différents de ce que l'on peut nommer la pègre. Il y a l'ancienne garde, celle qui a encore quelque chose qui pourrait s'apparenter à un code d'honneur. Et puis il a les nouveaux truands sans foi ni loi ! du coup voyoucratie c'est aussi beaucoup de violence, du sang, du sexe mais le tout sous un coté très burlesque. Car sous la plume de Dominique Forma affleure toujours l'humour. Un humour à froid souvent. Un humour qui fonctionne très bien avec ses voyous souvent bas du plafond. Et plus ils sont bêtes, plus ils sont méchants mais surtout bien armé. Jamais sans mon flingue, sans mes flingues. C'est eux la tête pensante de cette nouvelle génération de voyou. La violence pour seul crédo.
Ce qui est marrant aussi dans ce bouquin c'est que l'auteur à situer son roman en grande banlieue loin de la capitale. Moi j'imaginai le grand banditisme à Paris, non là on est à Franconville, une ville un peu dortoir où Forma place un club échangiste SM en face du cimetière, rien que ça !
Vous l'aurez compris j'ai aimé ce troisième roman de Dominique Forma tout comme j'avais aimé son premier Skeud. Car ce que j'aime chez notre auteur c'est ça capacité à nous faire vivre de l'intérieur es roman car il a un vrai don pour créer de vraies ambiances et à leur donner du corps, de la profondeur et à leur faire prendre vie. Un peu comme si tout cela était un film qui se déroulait sous nos yeux.

Lien : https://collectifpolar.com/
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Francis le Parisien, maître de la voyoucratie parisienne, compte prendre une retraite bien méritée, mais avant ça, il doit s'assurer que la relève est bien digne de confiance.
C'est ainsi que germe dans son esprit l'idée totalement folle de lancer une rumeur sur son partenaire, Buko, afin de le tester. Seulement, en jouant avec le feu, Francis va se brûler bien plus que prévu.
Avec une immersion dans une pègre francilienne largement caricaturée, Dominique Forma fait preuve d'une ironie féroce, mettant en scène la crème de la voyoucratie parisienne dans une tragi-comédie tirant parfois vers la tragédie grecque. Comme quoi, une simple rumeur peut se transformer en une tuerie entre gangsters idiots, adeptes du sado-masochisme, de la drogue ou des prostituées thaïlandaises et surtout prêts à tout pour sauver leur peau ou leur réputation.
Un polar bien imaginé, souvent drôle, et toujours cruel.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Francis ne bougeait pas. Il était là parce qu'il l'avait cherché. Par sa seule connerie, par ses doutes, son arrogance, sa suffisance développée durant tant d'années de succès, et par sa volonté de sortir du jeu. Il allait bientôt en sortir, et définitivement. Il se dit qu'il avait envie de pisser et qu'il avait toujours préféré George Harrison à John Lennon, cette vicieuse tête de con. Des pensées sans importance, mais tellement agréables, se bousculaient dans son crâne de condamné.
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Le pouvoir venait avec son contingent d'emmerdements. Kahous n'était plus le petit dealer sympa de la cité. Ses liens avec les Marocains lui avaient permis de se tailler une belle place dans la voyoucratie. Facilement, en une saison. Le charme et la force du capitalisme avaient fonctionné à plein régime. Vive le libéralisme, vive les fils de bourgeois qui se bourrent le pif de cocaïne et fument des spliffs, vive les mises à la retraite des fonctionnaires de l'État.
Kahous était peu connu de la police et tenait à le rester. Il affirmait qu'il se foutait de tout, de tous, toujours et tout le temps. Mais il avait compris que la réussite et le pouvoir s'accompagnaient d'une inquiétude grandissante.
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Le manteau jaune sale aux coudes élimés qu'il portait en toute saison sur ses épaules dans un reste de distinction italienne, ajoutait au flottement incertain de cet épouvantail improbable. (p.99)
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Fred fut le premier employé sur lequel il posa les yeux. Il faisait l'idiot en rangeant des fromages de chèvre. Lobet l'avait dans le nez. Fred accepta le rapport de force. Cela donnait de la verticalité et des vertèbres à sa rancœur, à sa désespérance comme disaient les journalistes
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Peter lui brisa le cou. Qu'aurait-il pu faire d'autre? (p66)
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Vidéo de Dominique Forma
Ils ont passé l?âge? Si ce n'est de faire justice eux-mêmes. Clovis le facho et André le gaucho. Deux frères ennemis à la longue histoire de coups tordus. Le soir tombe sur le Cap d?Agde. André, la soixantaine, s?aventure dans les dunes des échangistes. Bientôt, il aperçoit l?objet de ses fantasmes : une belle femme nue allongée sur le sable. Il s?approche. Son désir s?éteint aussitôt : la belle est morte, assassinée. Craignant de devenir le suspect n° 1, André appelle Clovis à la rescousse. Avec l?aide d?Alexe, une libertine craquante, le duo improbable Algérie française et Gauche prolétarienne débute une sulfureuse enquête parsemée de sang, de sexe et de sales magouilles? Un roman noir jubilatoire qui transgresse avec brio et impertinence les codes du genre. « Il y a quelque chose de vertigineux et d?unique chez Dominique Forma. Ses deux enquêteurs sont d?une rare épaisseur. » Jérôme Leroy, auteur de L?Ange gardien.
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