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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Décidément, je trouve que je suis souvent à contre-courant des avis. A la lecture des billets des Babeliotes et en voyant la note de ce roman, j'appréhendais la lecture des Enfants de la veuve. Il n'en fut rien. Au contraire, j'ai trouvé le roman de Paula Fox très intéressant.

Effectivement, comme l'ont fait remarquer des lecteurs précédents, l'ambiance est suffocante, délétère, explosive, notamment, tout au long du premier chapitre qui est en huis clos. Tous les personnages se trouvent dans une chambre d'hôtel enfumée, embrumée par les vapeurs d'alcool et cette chambre devient alors trop étroite en raison de la tension qui règne entre les protagonistes. Cette atmosphère se communique au lecteur et par association rend pénible la séquence. Mais n'est-ce pas le signe d'une réussite de la part de l'auteur que d'immerger son lecteur dans l'ambiance ?

Paula Fox réalise un travail sur la psychologie des personnages que je trouve remarquable. Tous déséquilibrés, les relations entre eux ne sont pas saines. Je trouve qu'il n'y a pas d'amitié ou d'amour, pas même de la gentillesse. Pourtant ils se côtoient comme si finalement ils avaient besoin des uns des autres. Il y a de la rage entre eux. Ils se crachent au visage des mots durs ou critiquent dans le dos de l'intéressé. Tout est animosité et rancune. C'est égoïste.

Au fur et à mesure, Paula Fox dévoilent les origines du mal être de ses personnages. Avant tout, c'est un relation maternelle fragile ou malsaine. Ils ont tous des souvenirs meurtris de leur enfance. Ils portent en eux la tristesse des situations passées, rendant coupable les autres de leur propre malheur.

J'ai donc passé un très bon moment de lecture. Par ses écrits, j'ai trouvé Paula Fox proche de Nancy Huston. Seul bémol, la conclusion qui me paraît bien fade et courte, ne la plaçant pas dans la continuité du travail fait par l'auteur dans le roman.
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Roman sans concessions sur les rapports filiaux et sur la difficulté à affronter la mort de la mère et la cohorte de remords et de regrets qu'elle génère souvent. le couple, l'amitié plus ou moins désintéressée, la fratrie, l'homosexualité et l'alcoolisme sont les seconds rôles de ce roman acéré qui n'en est que plus vrai.
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Paula Fox est née en 1923. Cet auteur américain nous livre le roman d'une histoire familiale qui propulse Laura, son personnage central, sur la scène.
De scène, il en est vraiment question dans la première partie car elle est très théâtrale et cinématographique. Dans l'attente d'un dîner prévu au restaurant, une chambre d'hôtel accueille un couple, un enfant, un frère, un ami. Ces personnages ont de vives discussions avant un repas prévu dans un restaurant.
Outre l'aspect théâtral, cette première partie m'a semblée très cinématographique. J'ai eu l'impression de regarder un film de Woody Allen tant l'histoire est bavarde et agitée. Quant à Laura et sa forte personnalité, elle ne dépareillerait pas dans un film du réalisateur.
L'auteur réussit grâce à ses personnages emblématiques d'un caractère, d'une profession, à rendre la narration très vivante et tensionnelle. L'on se demande s'ils vont enfin se rendre ensemble à ce dîner tant ils restent dans cette chambre d'où une voix s'élève, une porte claque, un objet tombe.
J'ai aimé ces deux premiers tiers du roman quoiqu'un peu trop longuets à mon goût. La révélation qui enclenche la dernière partie de l'histoire est paradoxalement le moment où l'effervescence retombe un peu et l'auteur nous donne à voir une évolution dans le caractère de certains des protagonistes.
Une bonne lecture avec ces hommes et ces femmes que je n'ai pas tous appréciés (en raison de leurs défauts ou caractères) mais qui sont le noyau crédible d'une famille où les tensions sont vite exacerbées.

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Dans ce quasi huis-clos familial, Paula Fox démontre sa capacité à décrypter les motivations cachées, inconscientes, des comportements humains, et la manière dont elles parasitent les relations entre individus.

Laura et Desmond Clapper sont à la veille d'un voyage en Afrique. Ils ont organisé dans leur chambre d'hôtel un apéritif pour les quelques proches venus prendre congé, avec lesquels ils iront ensuite dîner au restaurant. Quelques heures auparavant, Laura a reçu un appel de la maison de retraite où vivait sa mère, lui annonçant le décès de cette dernière, nouvelle qu'elle dissimule à l'ensemble des convives.

Parmi eux Clara, fille du premier mariage de Laura, fruit d'un cinquième avortement raté, confiée dès son plus jeune âge à sa grand-mère maternelle qui l'a élevée. Son oncle Carlos, homosexuel exubérant et paresseux, artiste raté, est également présent. Ed, un éditeur ami de Laura, complète cette assemblée.

Sous couvert des dialogues qui s'engagent entre les protagonistes, l'auteur tisse la toile complexe et subtile formée par les liens qui les unissent.
La relation mère-fille entre Clara et Laura est au centre de cette toile. La jeune femme, mal à l'aise, hantée par la solitude et le sentiment d'abandon que l'indifférence maternelle a ancré en elle, se montre laconique et discrète, comme déplacée et illégitime parmi les siens qui à font preuve, à l'inverse, d'exubérance et d'assurance.

Les situations mises en scène sont ainsi prétexte à convoquer réactions subconscientes et arrières-pensées, à faire surgir les enjeux cachés des rapports entre les individus, à révéler les tensions et les rancoeurs que la pudeur ou la bienséance incitent à taire, qui finissent par s'exprimer indirectement, par des attitudes et des réactions alors incompréhensibles pour autrui.

En dévoilant les fissures qui, derrière les façades domestiques, blessent les membres des familles, Paula Fox dote son roman d'un humour subtil mais acide, généré par la légère outrance avec laquelle elle pointe les défauts de ses personnages, sans toutefois tomber dans le piège de la caricature, qui les rendrait moins crédibles. La préciosité de Laura, sa condescendance, la conviction de sa supériorité, rythment les échanges avec une théâtralité qui met en exergue, par contraste, la retenue de sa fille.

Tout le sel des "Enfants de la veuve" tient dans ses dialogues, et toute sa profondeur réside dans l'analyse qu'en tire l'auteur, qui fait de ce titre un roman riche et intelligent.

Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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