Ce tome fait suite à The Birth of Generation Hope ; il contient les épisodes 530 (janvier 2011) à 534 (avril 2011).
Emma Frost a quitté l'île d'Utopia de manière assez cavalière en emmenant clandestinement avec elle Sebastian Shaw. Elle doit absolument l'éliminer si elle veut pouvoir envisager l'avenir plus sereinement. Elle voyage à bord de l'EVA, avec Fantomex et Kitty Pryde.
Sur l'île d'Utopia, une grippe virulente fait des ravages : il s'agit d'une variante de la grippe H1N1, appelée HX-N1 qui affecte les mutants et neutralise leurs pouvoirs en plus de les rendre malades. Scott Summers n'a d'autre choix que de déclarer la quarantaine sur l'île d'Utopia. Il doit également gérer les relations publiques pour éviter une panique chez les humains qui craignent d'être contaminés.
Du fait de cette mise en quarantaine, Wolverine ne peut quitter l'île alors que le quartier de Chinatown est racketté par un chinois doté de superpouvoirs appelé Collective Man. Il va falloir que les rares X-Men disponibles suppléent l'absence du Black Dragon : ceux qui s'y collent sont Angel (Warren Worthington), Northstar (Jean-Paul Beaubier), Dazzler (Alison Blaire), Pixie (Megan Gwyn) et Storm (Ororo Iqadi T'challa). En ville, il y a également Lobe qui a repris les activités de John Sublime.
Ce tome constitue la passation de la série Uncanny X-Men (en abrégé UXM) du scénariste Matt Fraction au scénariste
Kieron Gillen. Il est impossible de savoir qui a écrit quoi à la lecture. Par contre, c'est l'occasion pour Fraction de mettre un terme à une ou deux de ses intrigues secondaires. En particulier, le lecteur assiste au dénouement de l'affrontement entre Emma Frost et Sebastian Shaw. C'est certainement la partie la plus artificielle de l'histoire dans laquelle comme Shaw réussit à s'échapper d'EVA par un hasard de circonstances impossibles à avaler pour déboucher sur une confrontation étirée peu convaincante. Dommage. Fraction ramène également Verre, Bust Thug et Bouncing Betty pour expliquer leurs agissements il y a beaucoup de tomes en arrière (ah non, c'était seulement dans Nation X, et je ne m'en souvenais déjà plus).
Parmi les tics de Matt Fraction, le lecteur retrouve également les étiquettes apposées à coté des personnages (pour rappeler leur nom et leur nom de code) dont le nombre devient ridicule et les commentaires peu pertinents. Mais, malgré tout, ces étiquettes aident vraiment à la lecture pour les novices en matière de X-Men ou pour les gros consommateurs de comics qui ne se souviennent pas forcément de tous les personnages d'un tome à l'autre.
Pour le reste, Fraction et Gillen ont concocté une aventure assez chargée en intrigues et très bien développée. Il faut dire qu'il n'hésite pas à balancer quelques notes d'humour bien vu (l'équipe des X-Men en bonne santé en train de se vanner, en particulier Pixie qui se moque du dernier album tout pourri de Dazzler). L'utilisation de l'héritage de John Sublime s'avère respectueuse du legs de Morrison, sans en être une fade copie. Les X-Men ont retrouvé une énergie et un dynamisme qui dégagent une impressionnante joie de vivre et un plaisir de disposer de pouvoirs extraordinaires.
Ces 5 épisodes sont illustrés par
Greg Land (aidé par
Paul Renaud pour l'épisode 534) et encrés par Jay Leisten. La mise en couleurs réalisée par Justin Ponsor repose sur des teintes chaudes et parfois un peu sombres (sauf pour les cheveux rose vif de Pixie). Elle établit une ambiance confortable et agréable à la vue.
Greg Land s'est surtout fait connaître par sa propension à mettre en valeur les silhouettes des héroïnes (sans aller jusqu'à des poses obscènes à la Greg Horn). Il a droit à plusieurs pleines pages pour mettre en valeur Ororo, Emma et même Danger, et c'est un régal. La proportion de cases avec décors est assez élevée. Les scènes d'action claquent bien. Les superpouvoirs étincellent de mille feux. Son style présente un aspect propre sur lui qui est très agréable à l'oeil. Évidemment la contrepartie logique se trouve dans un aspect qui peu parfois paraître lisse, mais qui est parfaitement compensé par la mise en couleurs.
Certes ce tome n'est pas parfait et l'aventure progresse aux dépends de la personnalité des uns et des autres. Mais globalement l'histoire est prenante sur un rythme enlevé et
Greg Land dessine de magnifiques héroïnes. Il s'agit d'un tome à haute teneur en divertissement.