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Citations sur Les dieux ont soif (110)

On s'étouffait pour voir juger quelque général. Car alors, comme disait le vieux Brotteaux, "la Convention, à l'exemple du gouvernement de Sa Majesté britannique, faisait passer en jugement les généraux vaincus, à défaut des généraux traîtres, qui, ceux-ci, ne se laissaient point juger. Ce n'est point, ajoutait Brotteaux, qu'un général vaincu soit nécessairement criminel, car de toute nécessité il en faut un dans chaque bataille. Mais il n'est rien comme de condamner à mort un général pour donner du cœur aux autres..."
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C'est une belle chose que la justice, et la plus nécessaire de toutes : sans justice, les faibles seraient vexés à tout instant.
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Ces hommes de rien, qui avaient détruit la royauté, renversé le vieux monde, ce Trubert, petit ingénieur opticien, cet Evariste Gamelin, peintre obscur, n'attendaient point de merci de leurs ennemis. Ils n'avaient de choix qu'entre la victoire et la mort. De là leur ardeur et leur sénérité.
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Gras et le teint fleuri, le citoyen Dupont aîné, menuisier sur la place de Thionville, monta à la tribune, désireux, disait-il, d’adresser une question au citoyen juré. Et il demanda à Gamelin quelle serait son attitude dans l’affaire des Brissotins et de la veuve Capet.
Évariste était timide et ne savait point parler en public. Mais l’indignation l’inspira. Il se leva, pâle, et dit d’une voix sourde :
- Je suis magistrat. Je ne relève que de ma conscience. Toute promesse que je vous ferais serait contraire à mon devoir. Je dois parler au Tribunal et me taire partout ailleurs. Je ne vous connais plus. Je suis juge : je ne connais ni amis ni ennemis.
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"Je l'ai connu, dit Brotteaux, et je puis dire sans me flatter que j'ai été durant quelque temps de ses plus familiers : il aimait à fréquenter la canaille. C'était un aimable homme et, bien qu'il fît métier de débiter des fables, il y avait dans son petit doigt plus de saine philosophie que dans la tête de tous vos jacobins qui veulent nous envertueuser et nous endéificoquer.
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- Misérable! c’est toi qui l’as tué, et ce n’était pas mon amant. Je ne le connaissais pas... je ne l’ai jamais vu... Quel homme était-ce? Il était jeune, aimable... innocent. Et tu l’as tué, misérable! misérable! »

Elle tomba évanouie. Mais dans les ombres de cette mort légère, elle se sentait inondée en même temps d’horreur et de volupté. Elle se ranima à demi; ses lourdes paupières découvraient le blanc de ses yeux, sa gorge se gonflait, ses mains battantes cherchaient son amant. Elle le pressa dans ses bras à l’étouffer, lui enfonça les ongles dans la chair et lui donna, de ses lèvres déchirées, le plus muet, le plus sourd, le plus long, le plus douloureux et le plus délicieux des baisers.

Elle l’aimait de toute sa chair, et plus il lui apparaissait terrible, cruel, atroce, plus elle le voyait couvert du sang de ses victimes, plus elle avait faim et soif de lui.
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Attribuez moi, Evariste, tous les sentiments que vous voulez que j'aie pour vous, et vous ne vous tromperez pas sur les dispositions de mon cœur.
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En quittant le parquet, il traversa la galerie du Palais et s'arrêta devant les boutiques où toutes sortes d'objets étaient exposés avec art. Il feuilleta, à l'étalage de la citoyenne Ténot, des ouvrages historiques, politiques, et philosophiques : Les chaines de l'Esclavage ; Essai sur le Despotisme ; Les Crimes des Reines. " A la bonne heure ! songea-t-il, ce sont des écrits républicains !" et il demanda à la librairie si elle vendait beaucoup de ces livres-là. Elle secoua la tête :
" On ne vend que des chansons et des romans."
Et tirant un petit volume d'un tiroir :
" Voici, ajouta-t-elle, quelque chose de bon."
Évariste lut le titre : La Religieuse en chemise.
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Ce jour-là, à trois heures de l’après-midi, Évariste Gamelin s’asseyait sur le banc des jurés en compagnie de quatorze collègues qu’il connaissait pour la plupart, gens simples, honnêtes et patriotes, savants, artistes ou artisans : un peintre comme lui, un dessinateur, tous deux pleins de talent, un chirurgien, un cordonnier, un ci-devant marquis, qui avait donné de grandes preuves de civisme, un imprimeur, de petits marchands, un échantillon enfin du peuple de Paris. Ils se tenaient là, dans leur habit ouvrier ou bourgeois, tondus à la Titus ou portant le catogan, le chapeau à cornes enfoncé sur les yeux ou le chapeau rond posé en arrière de la tête, ou le bonnet rouge cachant les oreilles. Les uns étaient vêtus de la veste, de l’habit et de la culotte, comme en l’ancien temps, les autres, de la carmagnole et du pantalon rayé à la façon des sans-culottes. Chaussés de bottes ou de souliers à boucles ou de sabots, ils présentaient sur leurs personnes toutes les diversités du vêtement masculin en usage alors.
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La raison nous guide et nous éclaire ; quand vous en aurez fait une divinité, elle vous aveuglera et vous persuadera des crimes.
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