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Un roman marquant sur un sujet peu connu et surtout complexe pour le grand public, les conflits au Moyen-Orient et la guerre menée entre les kurdes et les islamistes turcs vu de l'intérieur. Ce récit est raconté par le truchement d'une journaliste reporter australienne qui part en Syrie pour enquêter afin d'écrire un livre et se vit comme un voyage initiatique mémorable. Elle va approcher au plus près les protagonistes.
C'est à Kobané que tout commence lorsqu'elle découvre un cimetière profané avec une tombe qui abritait deux femmes Tékochine et Gulistan. de là, elle décide d'enquêter sur elles, en partant à la recherche de différents témoignages. Elle va rencontrer de grandes figures kurdes en lutte contre Daech qui vont chacune à leur tour lui fournir des récits intenses et souvent sanglants. Chaque témoin la mènera auprès d'un autre témoin complétant la suite du récit.
Un livre poignant et passionnant qui nous livre une tragique réalité et la légende de ces deux femmes. Un style simple, efficace qui rend un très bel hommage à ces femmes combattantes peu mises en lumière dans notre monde. Leur combat pour la liberté, leur abnégation sont d'une telle force qu'on ne peut être qu'admiratif en tant que lecteur. Il permet de mieux comprendre ces conflits destructeurs et surtout autrement que par les images des médias. le lecteur happé par l'histoire éprouve empathie et révolte. Traiter d'un tel sujet en le mettant à la portée de tous s'avère être un pari relevé. Un très beau message pour un livre que je recommande en cette rentrée littéraire.
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Le parcours de baroudeur et l'engagement humanitaire de l'auteur ne sont sans doute pas pour rien dans le réalisme de sa restitution de la guérilla et des batailles décisives en Syrie.
Patrice Franceschi a choisi de confronter deux femmes kurdes et une Occidentale, dans une rencontre posthume symboliquement destinée à nous rappeler la valeur de cette liberté autrefois chèrement conquise, et que, dans notre confort, nous laissons peu à peu s'éroder par peur d'en payer le prix. « Vivre libre ou se reposer, il faut choisir. »
« S'il n'en reste qu'une », il réussit ici un récit poignant, où « la tragédie côtoie le romanesque ».

C'est l'histoire de trois femmes confrontées au destin.
Rachel Casanova, une journaliste australienne part dans le Kurdistan syrien, sur les traces des combattantes kurdes qui y ont affronté dans Daesh et les milices turques pour y écrire un grand reportage, et pourquoi pas, son premier livre.
Dans le cimetière de Kobané, elle découvre une extraordinaire tombe qui renferme deux corps, celui de Tékochine et Gulistan tuées dans de terribles et mystérieuses circonstances alors qu'elles combattaient au sein d'un bataillon féminin kurde. Elle part alors sur leurs traces pour découvrir ce qui leur est arrivé. S'en suit une tragédie en trois actes : Kobané, Raqua et Sérikani.
Pour cela il faudra rencontrer une série de personnages : Bérivan Kobané surnommé « la femme qui ne sourit jamais » qui lui dévoilera une partie de l'histoire, puis le Général Qaraman qu'il faudra aller chercher dans les montagnes de Qandil et enfin Tulin Clara, qu'elle devra aller rencontrer clandestinement, cette Générale lui racontera dans quelles circonstances ces deux femmes ont péri.
Il y a aussi de très beaux personnages secondaires, comme Mohamed, au départ chauffeur de Rachel, mais dont la vie va être bouleversée par l'arrivée de celle-ci.
Trahis par les dirigeants occidentaux, les kurdes sont abandonnés à la soldatesque turque et nos deux héroïnes tombent glorieusement face à l'ennemi. On apprend que chaque combattant conserve près du coeur une dernière cartouche … au cas où.
Rachel connaît une remontée aux sources, vers elle-même, à mesure qu'elle découvre le destin de Tékochine et Gulistan qui ont refusé de vivre au rabais. Elles en sont peut-être mortes, mais elles savaient pourquoi elles vivaient, pourquoi elles souffraient et au final pour quoi elles étaient prête à mourir. Ces deux femmes poursuivent leur rêve de liberté, quel que soit le prix à payer. Rachel découvre que la grandeur peut naître de l'échec.
Le dernier tiers du roman est superbe, poignant. Les dernières heures de Tékochine et Gulistan sont tragique, révélant tout le pathétique et la dignité que peut revêtir la condition humaine lorsqu'elle est poussée dans ses ultimes retranchements par la guerre. Jusqu'à un épilogue inattendu, qui donne un autre sens au titre. Cette fois, l'émotion se libère et touche au coeur.
Le dispositif narratif consiste à hacher le récit puisque l'histoire de Tékochine et Gulistan est racontée par bribes à mesure que Rachel rencontre et interroge les différents témoins. Cette discontinuité, bien qu'elle fasse perdre en intensité l'émotion, nous montre le ressenti de Rachel. Pour moi cela intensifie l'impatience de retrouver les deux Kurdes et leur folle amitié hors norme née de la guerre et de l'omniprésence de la mort tout en nous livrant le point de vu de la journaliste dont la vie est en train de changer radicalement.

Dans ma famille la guerre est quelque chose que l'on fuit, c'est surement inconsciemment que l'on en fait un tabou. Lorsque les médias en parle c'est automatique : on les fuit, jamais ma mère, mon père ou même moi ai lu volontairement un texte nous expliquant ce qu'il se passait dans n'importe quel pays dévasté par la guerre. Je n'aurai jamais choisi dans une librairie face a un choix énorme de livre celui qui parle de la réalité, de ce qu'il se passe à l'autre bout du monde, je préfère toujours les histoires qui se finisse bien car c'est pour moi quelque chose de réconfortant. J'ai été intrigué lorsque ma professeur de francais nous a présenté ce livre au titre mystérieux « S'il n'en reste qu'une », une quoi ? La première de couverture représentant 2 femmes en habits de militaires, armée, dans une ville partiellement détruite. L'une en premier plan nous transperçant du regard et l'autre en arrière plan comme l'ombre de la premiere, le fusil à la main nous montrant son importance. Sur le bandeau inférieur il est écrit « Un hommage au courage des femmes » c'est bon j'était conquise, je voulais lire ce livre.
J'ai dévoré ce récit saisissant, dont je suis ressortie bouleversée à l'idée de la cruauté qu'avait pu subir la dernière survivante livrée aux forces du mal. Nombreux sont les passages forts du récit En particulier ceux qui mettent en avant l'engagement lucide et sans haine des femmes kurdes, souvent très jeunes, condamnées à attaquer sans cesse et à ne jamais reculer, sûres de rencontrer tôt ou tard la mort au combat puisqu'elles se sacrifieront plutôt que de tomber aux mains de ceux qui les démantèleraient vivantes. Mais le moment que j'ai le plus aimé est le dernier chapitre : le dénouement, ce moment ou l'on apprend enfin comment ont péris Tékochine et Gulistan, leur sacrifice pour la liberté à travers Tulin Carla qui a assisté à la scène via les radios des combattantes qui savaient que cette mission serai leur dernière. Leur histoire est passionnante et rend un merveilleux hommage à tous ces combattants kurdes mais surtout aux Yapajas, les combattantes femmes qui ont été plus de 36.000 à mourir.
Et c'est formidable de voir renaître leurs idéaux de liberté et d'égalité à travers les traits de Tékochine et Gulistan. Avec une sincérité et une authenticité frappantes, l'auteur questionne alors nous lecteur : Sommes-nous prêts à jouer notre peau pour sauver nos valeurs comme le font ces Yapajas ? C'est une vraie leçon de vie que nous raconte ce livre et ces femmes.
Chapeau bas devant ces héroïnes qui forcent le respect et nous couvrent de honte à l'idée que nous, Occidentaux, n'avons pas réussi à les soutenir dans leur guerre contre Daech. Elles nous donnent une véritable leçon de vie, avec cet hymne à la liberté qu'elle proclame quel qu'en soit le prix dont je me souviendrai sans aucun doute toute ma vie.
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