Adelia Aguilar, dont ce livre retrace la quatrième et dernière aventure, est envoyée par le roi Henri II d'Angleterre en Sicile dont elle est originaire. Bloquée en Angleterre depuis sept ans par ledit roi, Adelia, médecin des morts, espère enfin pouvoir retourner définitivement dans sa patrie et auprès de ses parents adoptifs. Mais c'est sans compter avec la ruse du roi qui décide de confier la fille d'Adelia à sa femme, Aliénor d'Aquitaine. Elle sera donc séparée de sa fille durant l'année que devrait durer le périple. Ce voyage est destiné à emmener Jeanne, la fille du roi, âgée de dix ans à peine, épouser
Guillaume II, le roi de Sicile, et en faire ainsi un allié. Pour conclure cette alliance, le roi envoie aussi secrètement Excalibur, la célèbre épée du roi Arthur. Adelia part donc sur les routes de France, le coeur gros, même si Rowley, évêque et père de sa fille et Mansur, son garde sarrasin et ami de toujours l'accompagnent. Mais bien sûr, le voyage ne sera pas de tout repos et très rapidement les ennuis commencent. Deux chevaliers sont retrouvés morts après une chasse, dont au moins un a été assassiné. Puis une blanchisseuse est noyée dans sa cuve. Sans oublier le cheval d'Adelia empoisonné et son crucifix volé. Car dans le cortège s'est glissé un homme qui s'est juré de tuer cruellement Adelia. Et les frères de Jeanne, et donc fils du roi, qui sont censés accompagner la princesse dans son périple et qui partent dès que l'occasion se présente : des tournois pour Jean le Jeune, des révoltes pour Richard. Enfin, une maladie se propage au sein de la suite et obligera Adelia à faire preuve de ses talents de médecin, tout en cachant sa fonction autour d'elle, une femme n'étant pas censée soigner les gens dans ce Moyen-âge obscurantiste. Sans oublier que leur chemin traverse le pays des cathares, déjà rejetés et chassés par l'église de Rome. Adelia et toute sa petite équipe sont donc loin d'être au bout de leurs peines pour amener Jeanne vers son avenir, reine du royaume normand de Sicile. Un roman historique à suspense qui se lit avec un grand plaisir, les personnages étant particulièrement sympathiques. L'auteure nous présente un Moyen-âge particulièrement obscurantiste, avec notamment un rôle préjudiciable de l'église de l'époque qui se préoccupe plus de ses intérêts terrestres que de l'élévation spirituelle de ses ouailles. Les cathares ont d'abord été condamnés par l'église car ils avaient décidé de traduire la bible dans un langage courant accessible et compréhensible par tous. Quant à la médecine occidentale, elle en est à ses balbutiements (là encore l'église y a sa part de responsabilité puisqu'elle interdit toute chirurgie ainsi que tout acte pouvant réduire la douleur du malade !). Un agréable moment de détente.