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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Les Enfants de l'Ô... une série de romans longtemps publiée sur internet, forte d'une assez grande communauté de lecteurs, laquelle a des années durant milité pour avoir son édition papier. J'en faisais partie et, ça y est, avec le temps et la détermination, nous avons gagné : Vanessa du Frat nous a gratifiés d'une édition papier enrichie, magnifique, un vrai objet d'art et... un vrai page-turner !!

Certains diront que je ne suis pas objective : Vanessa est une de mes meilleures amies. Mais ce qu'il vous faut savoir, c'est que nous nous sommes rencontrées grâce à son roman, et nous sommes devenues amies via l'écriture. Notre amitié est née d'une confiance mutuelle et, aussi, en ce qui me concerne, d'une grande admiration pour ce qu'elle écrivait à l'époque (déjà dix ans en arrière !). Mon admiration n'a, depuis, jamais cessé de croître.

J'adore ce qu'elle fait.

Et entre ce que j'avais lu à l'époque sur internet, et le roman papier que je tiens désormais entre mes mains... que de chemin parcouru ! Bon, déjà, l'objet est magnifique. Si vous en doutez, je vous laisse aller voir les photos sur facebook, et celles de mon IMM concernant le roman. Ensuite : l'écriture ! Elle s'est fluidifiée, les passages un peu trop denses sont devenus légers, et l'ensemble du roman repose sur un style en tous points prenants.
Dès la première ligne, on est embarqués dans l'histoire, aux côtés de cette pauvre femme enceinte jusqu'aux yeux, qui court pour sauver sa vie. Qui n'hésite pas à braver une tempête surpuissante au coeur d'une forêt dont chaque piège mortel pourrait mettre un terme à sa vie et à celle de ses bébés. Mais cette étrange femme fuit pire que la mort : elle fuit le Fils & le Père, ces scientifiques qui l'ont enlevée à son espace-temps d'origine, elle, l'ancienne fille d'une lignée royale sur sa planète de naissance, et qui se sont servis d'elle comme d'une couveuse... tout ça dans quel but ? On l'ignore même à la fin du roman, mais chaque chapitre dévoile un pan supplémentaire du mystère. Et à chaque réponse parcimonieusement révélée... deux nouvelles questions sont soulevées. Au moins !

Vanessa du Frat a l'art et la manière de vous frustrer toujours un peu plus, et c'est une bonne chose, car la curiosité est le moteur principal d'une bonne lecture. Ici, c'est soigneusement dosé, on veut en savoir toujours plus, même si on se doute que plus on avancera, plus le mystère deviendra épais !
Et ce qui est formidable, c'est que ce mystère repose non pas sur une donnée inconnue des personnages, mais au contraire sur ce qu'ils savent vraiment !! Ils se cachent énormément de choses entre eux, et c'est sur ce tissage délicat de secrets entremêlés qu'ils marchent, chacun en aveugle à sa façon, droit vers une catastrophe imminente.
Parce que rien ne peut bien se finir. Oh, oui, ils ont leurs moments de bonheur, mais... il y aura toujours quelqu'un ou quelque chose pour leur rappeler qu'il y a toujours plus puissants qu'eux. Et que les secrets ne durent qu'un temps... ils remontent toujours à la surface.

Côté personnages, sachez déjà qu'une majeure partie de ce tome 1 se déroule en huis-clos. Ainsi, bien qu'il y ait énormément de personnages de passage, les principaux ne sont qu'au nombre de cinq et c'est eux que l'on va exclusivement suivre.
D'un côté, nous avons Lùka et Line, les jumeaux enfermés par leur Père dans un laboratoire depuis tout petits, des jumeaux étranges, qui possèdent un Don quasi magique mais que la science explique sûrement (on n'en sait pas plus pour le moment) et qui, à force d'être confinés ensemble, en sont venus à être amants. Oui, oui, amants. Leur amour est à la fois très pur et extrêmement perverti, ce qui donne une ambiance riche en tensions et en événements inattendus.
De l'autre, nous suivons Ludméa et Ruan, deux jeunes gens tout à faix normaux (a priori du moins...) qui eux sont contraints de rester en quarantaine étroitement surveillée, après avoir été malencontreusement exposés à un virus inconnu. Une histoire d'amour aussi belle que glauque se développe entre eux. Vous verrez pourquoi. Mais vous êtes prévenus : là aussi, c'est tordu ! ^^
Et enfin, il y a Lyen, la femme enceinte dont je parlais au début et dont je ne dirais rien de plus. Sachez juste qu'elle est située au point d'équilibre du roman : si un jour elle décide d'agir... le(s) monde(s) de tous les personnages pourrai(en)t bien s'effondrer.

Fiouuu... une chronique déjà longue, et j'aurais encore beaucoup à dire ! Mais je vais m'arrêter là et vous promettre une chose : si vous décidez de partir à la rencontre des Enfants de l'Ô, vous n'en reviendrez pas. C'est une lecture prenante, dont on a du mal à sortir, et qui ne vous lâche pas même une fois le livre refermé.

La preuve, cela fait dix ans que le mystère des Enfants de l'Ô me poursuit...
Je crois que je ne vais pas attendre l'édition papier du tome 2 pour me lancer dans la suite !!
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Il ne m'est pas facile de faire une critique objective d'un ouvrage dont j'ai presque entièrement suivi la genèse, et dont j'ai lu différentes versions avant la version aboutie que voici. Mon avis vaut donc ce qu'il vaut.
L'histoire est bien menée, l'écriture est riche, fluide et très maîtrisée, avec un traitement en profondeur des personnages et une mise en scène réaliste (ou aussi réaliste que possible, vu sa nature) qui devrait convenir même à ceux des lecteurs que la science-fiction ne "branche" pas trop. La construction minutieuse de la psychologie des personnages et de l'intrigue ralentit parfois le rythme du récit, mais ce n'est jamais gratuit. La trame du récit recèle suffisamment d'énigmes, d'indices cachés et de surprises pour maintenir en haleine le lecteur attentif; c'est effectivement une histoire dont la complexité nécessite qu'on lui consacre de l'attention pour l'apprécier vraiment. Et une fois qu'on commence à saisir les liens entre les éléments mis en scène, on a vraiment envie de savoir la suite. En bref, de la bonne littérature, sans aucun doute.
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Publiée sur internet depuis de longues années, cette histoire voit enfin le jour - pour le plus grand bonheur des lecteurs de la première heure - au format papier grâce à l'autoédition.
C'est au détour d'une publication Facebook (et sans doute aussi grâce à l'intermédiaire de Cécile Duquenne) que j'ai fait la connaissance de Vanessa du Frat, connaissance virtuelle qui s'est concrétisée « en vrai » lors des Imaginales de cette année. C'est d'ailleurs à cette occasion que Les Enfants de l'Ô est venu sur le tapis et qu'il a atterri dans ma bibliothèque.
Personnages ultra-présents et travaillés évoluant sur fond de science-fiction ; voilà qui pouvait me séduire. Force est de constater que séduite, je l'ai été… tant et si bien que j'ai dévoré ce premier tome et me languis d'avoir rapidement le suivant !

Vanessa m'avait prévenue, l'intrigue se situe dans un contexte de science-fiction mais cet aspect-là reste assez léger. Attention, contrairement à certains livres jeunesse qui se disent de SF mais qui n'apportent qu'un ou deux éléments de temps en temps pour justifier leur classification ; ici, même si l'accent n'est pas mis dessus, on sent tout de même très bien le genre, c'est une « évidence ». En revanche, ceux qui sont habitués à la hard SF où les explications scientifiques prennent le pas sur tout le reste, soyez prévenus, explications scientifiques il y a ici mais elles ne sont définitivement pas sur le devant de la scène, laissant la part belle aux différents personnages.

J'aime vraiment les histoires qui nous offrent des personnages si travaillés et crédibles qu'ils en deviennent palpables et donc, par extension, si touchants ! Et c'est le cas ici. Beaucoup de figures sont introduites dans ce premier tome mais l'attention est surtout focalisée sur cinq d'entre elles.
D'un côté (sur la Terre en 2066), les jumeaux Line et Lúka vivent enfermés (ou presque) dans un laboratoire, aux côtés de leur « Père ». Ayant grandi dans leur cage dorée, brimés par leur créateur, les deux jeunes adultes sont tout l'un pour l'autre. Conscients que leurs sentiments seraient réprouvés par la morale, ils vivent malgré tout leur amour interdit. Peut-on vraiment reprocher à ces deux-là, n'ayant jamais été en contact avec d'autres êtres humains et avec la « civilisation », de s'aimer ? Bien sûr, on peut parler d'inceste, mais la situation n'est pas sans me rappeler celle vécue par les deux jumeaux nés et élevés dans la bulle créée par René Barjavel dans sa Rose au paradis. Et là aussi, le contexte fait qu'une chose inacceptable normalement devient compréhensible et même inévitable. Si je pensais détester Lúka au début (c'est vraiment un sale type !), j'ai été surprise de constater que je méprisais encore plus Line. le frère et la soeur ont vécu des choses atroces, il est vrai, mais ça n'excuse pas tout. Et si parfois on peut être tentés d'avoir pitié d'eux et commencer à comprendre le pourquoi de leurs faits et gestes, ils reprennent bien vite leur place de personnages paumés dans leur vie, cruels entre eux et avec les autres. Les passages les concernant ont peut-être tendance à se répéter un peu de temps en temps ce qui peut lasser légèrement… mais c'est aussi ce qui permet d'accentuer l'atmosphère en huis-clos et l'effet de malaise.
De l'autre (sur Alia [?] en 2340), Ludméa et Ruan Paso, tous les deux contraints à la quarantaine à cause d'un virus qui pourrait s'avérer contagieux. Elle est jeune et plutôt des « bas fonds » de la société, il est directeur adjoint des départements militaires et s'apprête à épouser une mannequin scientifique et pourtant, ces deux êtres se croisent, apprennent à se connaître et plus si affinités. Malheureusement, comme rien n'est jamais simple, surtout avec Vanessa du Frat, ne vous attendez pas à une histoire toute rose et à un happy end ; les personnages souffrent et nous avec.
D'ailleurs, le meilleur exemple d'empathie revient pour moi au cinquième et dernier personnage principal, à savoir Lyen, la jeune femme qui semble relier les deux mondes. On le comprend au début, elle fuit les jumeaux et leur « Père » et atterrit sur Alia. Mais, différente physiquement des peuples de cette planète et porteuse d'un virus, elle est mise en quarantaine. On apprend son histoire au fil des pages et autant vous dire qu'il vaut mieux préparer les mouchoirs. Enlevée à sa famille alors qu'elle n'était encore qu'une enfant, elle a vécu quasiment toute sa vie enfermée auprès des jumeaux, victime des expériences génétiques du « Père » qui se sert d'elle comme incubatrice. Violentée physiquement et moralement, on la rencontre dans le premier chapitre, déterminée à fuir alors qu'elle est enceinte jusqu'aux yeux. Elle semble fragile et brisée et pourtant, malgré tout ce qu'elle subit, elle se bat… et mon petit doigt me dit que c'est elle qui est la clef de tout ! J'ai été très émue par ce qu'on apprend de son passé, par bribes, et j'ai plus d'une fois été révoltée par ce qui lui arrive. J'avais envie d'entrer dans le bouquin pour tabasser moi-même ceux qui lui font du mal, croisant les doigts pour qu'elle s'en sorte et vive enfin une fin heureuse… mais non, comme dit plus haut, avec Vanessa du Frat, quand une lueur d'espoir semble s'engouffrer, les ténèbres ne sont jamais loin derrière !
Qu'on les déteste, qu'on les plaigne ou qu'on s'attache véritablement à eux, les personnages ont cette force assez peu commune dans les romans que j'ai l'habitude de lire. Ils ne nous laissent pas indifférents, bien au contraire ! Leurs émotions (et donc celles des lecteurs) sont accentuées par l'effet de huis-clos proposé par les deux lieux principaux (le laboratoire et la zone de quarantaine). Même s'ils souhaitent se fuir, impossible pour eux d'aller bien loin, ils finissent par s'affronter, par affronter leurs démons ; ça peut donner une sensation de malaise mais c'est surtout très intense. On assiste au meilleur comme au pire de l'être humain, inceste et parricide entre autre ! Et j'ai terriblement hâte d'apprendre ce que leur réserve l'avenir et ce qu'il adviendra de Lyen, définitivement mon personnage préféré !

J'ai beaucoup parlé des figures évoluant dans ce premier tome car vous l'avez compris, elles sont vraiment ce qui fait la force de l'ouvrage. Cela dit, n'ayez crainte, ces cinq personnages supportent une intrigue bel et bien présente et grâce aux mystères, on peut dire que l'intrigue est carrément captivante !
Le premier chapitre s'ouvre sur la fuite de Lyen dans la forêt, enceinte jusqu'aux yeux. On ne sait pas qui elle est, où elle va… et on ne sait pas nous, lecteurs, où on va ! Les pièces du puzzle se mettent en place au fil des pages, les personnages livrent petit à petit leurs secrets créant ainsi un contexte de plus en plus riche. On touche du bout du doigt quelques explications, on se pose encore plus de questions et au final, on avale ces plus de 400 pages en quelques heures, avide d'en savoir plus ! Il me faut vous avouer qu'à la fin de ce premier tome, vous n'aurez pas toutes les réponses que vous attendez… et à vrai dire, vous aurez assez peu de réponses tout court ; mais le mystère est tellement passionnant et les personnages proposés sont si « attachants », qu'on ne regrette pas d'avoir fait tout ce chemin pour en arriver là… je dirai même qu'on a envie de crier : « encore ! ».

Je ne vous parlerai que brièvement de la plume de Vanessa du Frat, qui m'a séduite. Je vous encourage simplement à lire le premier chapitre (les deux premiers sont disponibles en ligne) qui, personnellement, m'a soufflée. La course-poursuite de cette jeune femme enceinte et effrayée, au milieu de la forêt a été une scène déterminante. Pleine de réalisme et d'émotions, j'ai tout de suite accroché et j'ai tout de suite eu envie d'en savoir plus ! Si vous êtes séduits par ces quelques paragraphes, lisez la suite, vous ne le regretterez pas !
A noter que, si le mot autoédition vous effraie, je peux vous assurer que l'objet-livre n'a rien à envier aux plus grandes maisons et que le texte à l'intérieur est de bien meilleur qualité que certains publiés chez les plus grands (un grand soin a été ici apporté à la relecture !).

Comment conclure cette tirade clairement et brièvement : tentez l'aventure, ça vaut le coup ! Moi j'attends la suite très impatiemment !
Lien : http://bazardelalitterature...
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de la gentillesse de l'auteure de nous écrire des livres pour en faciliter la chronique.

Vous la sentez ma haine, mon ressentiment le plus pur. Mais ce n'est pas contre Vanessa du Frat seulement, non ! C'est surtout contre Cécile Duquenne qui m'a dit qu'il fallait le lire ! Et pourquoi ? Parce que le roman est mauvais ? Nan ! Que dalle ! C'est qu'un roman aussi complexe, avec des personnages de folie. Comment tu veux que je te fasse une chronique sans te dévoiler plus que la présentation de l'éditeur ? Et je vous jure que l'exercice ne va pas être facile parce que ce qui est écrit en haut : c'est rien, c'est un brin de poussière (et je suis gentille) face à la complexité de l'intrigue !

Alors merci Vanessa du Frat ! Non seulement je me suis faite quelques heures de dodo en moins à cause du syndrome du dernier chapitre et après je me couche. Ok, il en faudrait pas beaucoup pour me faire aller là mais en fait, en ce moment si. Parce que dans mon petit corps, en ce moment, il n' a plus une once d'énergie. Mais en prime, me servir une histoire géniale que je ne peux même pas raconter, c'est comme me mettre sous le nez un cadeau de Noël emballé sans que je puisse y toucher et ceci pendant des mois.

Et je ne vous félicite pas !


Plutôt que de râler, on va peut être bosser un peu.

Reprenons depuis le début (et je garde les yeux rivés vers le résumé afin de ne pas vous spoiler). Nous avons deux axes dans cette histoire et pour nous faciliter la chose, nous aurons deux paires de jumeaux pour les illustrer. le lien entre ces deux axes ? Une jeune femme mystérieuse qui va nous donner tout le temps l'impression de chercher à résoudre l'ultime énigme. Quant à savoir qui sont les gentils et les méchants.... Et bien là, je vous souhaite bien du courage. Et pourquoi ? le style de l'auteure mes amis. Elle vous agrippe dès la première ligne et vous n'avez pas le temps de lire la première page pour comprendre que vous êtes foutus parce que vous allez être embrigadés dans une histoire de folie où se mélangent des théories pffffff. Et en prime, vous allez adorer cela.

L'écriture est fluide, les pages glissent toutes seules et vous n'avez plus qu'à vous couper des réseaux sociaux et des autres humains d'ailleurs en attendant que cela se passe (prévoyez une petite théière tout de même). Cette histoire vous marquera tellement ce roman atypique va vous faire vivre des émotions vraies, intenses mais si compliquées. Et puis arrive la fin du tome. Vous n'avez pas la suite et commence alors le long processus de désintoxication et de syndrôme du : "Mais qu'est ce que je peux bien lire après cela ?"
Lien : http://labibliodekoko.blogsp..
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Un roman de science-fiction particulièrement addictif, qui ne m'a pas du tout déçue jusqu'à la dernière ligne, bien au contraire ! Il me faut vite la suite !

Dans ce livre, nous découvrons le destin lié de plusieurs personnages, à deux époques et lieux différents. le futur dépendra d'eux et de leurs choix...
Sur Terre, en 2066 : deux jumeaux, Line et Luka, sont victimes des manipulations génétiques de leur père, tout comme plusieurs jeunes filles kidnappées et séquestrées, elles aussi pour d'obscures expériences. Lyen est l'une d'elles... Et sur Terre, en 2340 : une jeune femme, enceinte de jumeaux, s'échappe d'un laboratoire bunker, et est retrouvée après une terrible tempête, agonisante et en train d'accoucher. Ludméa, une jeune militaire, va se retrouver impliquée malgré elle et emprisonnée elle aussi dans le laboratoire scientifique où travaille l'énigmatique Ruan Paso...

J'ai trouvé cette saga géniale. Je m'y suis plongée totalement, happée par cette histoire loin d'être banale. Alors oui, c'est vrai que ce n'est pas adapté aux plus jeunes, car l'intrigue est très glauque, mêlant inceste, manipulations, horreurs et tortures.
Mais c'est savamment dosé, ce qui fait qu'il n'y a pas vraiment de scènes difficiles à supporter. le récit est dramatique, la base scientifique de l'auteure est immédiatement visible. Certains personnages sont lumineux, et l'on sait de suite qu'ils sont bons. Pour d'autres, on sent l'ambivalence, et même à la fin du premier tome, j'ai du mal à dire qui sera le pire par la suite... Je pense que certains d'entre eux vont dévoiler au fur et à mesure une facette beaucoup plus sombre qu'on ne soupçonnait pas, et vice-versa... A voir si mon soupçon s'avère juste ;)
Le côté scientifique est omniprésent mais tout à fait compréhensible pour les néophytes. Aucun terme ou aspect abordé nécessite de grandes connaissances dans ce domaine. L'auteure a su mettre la science à la portée de tous.
La plume de Vanessa du Frat est parfaite. Je n'ai vraiment pas été déçue et au contraire, la fin m'a tenue en haleine, je vais devoir réussir à trouver un peu de temps pour lire la suite !

Pour conclure, si vous aimez les très bons récits de science-fiction, où l'amour et le drame se mêlent, les manipulations et les histoires de vengeance... ce roman est pour vous, et comme moi, vous l'adorerez !

Lien : http://cocomilady2.revolublo..
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Cette critique est un peu délicate à écrire, car j'admets avoir une relation toute spéciale avec ce roman, que j'ai connu pour la première fois fin 2006, alors qu'il était encore publié sur internet. Cette version-là était différente de celle que j'ai à présent entre les mains, mais le gros des éléments qui la constituaient, et que j'appréciais à l'époque, est toujours là… et je l'aime toujours autant.

LEO (j'abrégerai le titre de cette manière) est avant tout une histoire de psychologie, sur fond de science-fiction. Si la SF n'est pas votre fort, vous pourrez tout de même apprécier le roman — tout comme les éléments SF qui y sont présents pourront vous plaire si vous êtes un(e) lecteur (lectrice) plus chevronné dans ce domaine. Il est également assez spécial, dans ce sens où il fait véritablement partie d'une saga: vous ne trouverez pas dans ce premier tome une histoire à peu près complète, et dans les suivants d'autres histoires complètes, avec des personnages récurrents d'un volume à l'autre. Au contraire, l'ouvrage soulève peut-être bien plus de questions à la fin qu'il n'apporte de réponses, chose qui peut soit agacer, soit faire trépigner d'impatience – tout dépend de quel type de lecteur vous êtes.

Ce début de saga se déroule principalement en deux lieux et deux époques différentes: Alia en 2340, une planète qui semble être une colonie, et dont les habitants sortent tout juste d'une guerre avec une planète rivale; et la Terre en 2066. Cinq personnages principaux se partagent la vedette: d'un côté Ludméa et Ruan sur Alia, de l'autre les jumeaux Line et Lúka sur Terre; au milieu, Lyen, arrachée à sa famille alors qu'elle n'était qu'une enfant, destinée à ne mettre au monde des bébés que pour mieux se les voir arracher, dans le cadre d'expériences génétiques menées par le père des jumeaux. Tout ce petit monde est lié par bien des secrets, dont certains se dévoilent de façon très subtile, et d'autres sont tout juste esquissés, voués à n'être pleinement révélés que plus tard.

Par ailleurs, tous semblent également partager, que ce soit en tant qu'acteurs ou victimes, un curieux Don, jamais exactement nommé, mais dont les effets se précisent peu à peu – et rarement à de bonnes fins. Ce Don leur permet d'échapper aux conséquences d'actions qui autrement auraient dû leur coûter cher… mais pour combien de temps? Un conseil: faites bien attention aux tout petits détails à ce niveau…

LEO se déroule surtout en huis-clos étouffants (la zone de quarantaine sur Alia, le Laboratoire sur Terre), qui permettent par là même de mettre d'autant mieux en lumière les différentes psychés en présence. Les personnages sont constamment confrontés les uns aux autres en des lieux dont ils ne peuvent s'échapper; ne peuvent échapper ni à eux-mêmes, ni au regard des autres; et si de beaux sentiments parviennent à s'y développer, d'autres, plus noirs, prennent également le pas. Les thèmes abordés traitent en effet de certains aspects assez sombres de la psyché humaine: domination, dissimulation, hypocrisie, couples brisés, lâcheté, voire inceste et meurtres (dans de tels lieux, quoi de surprenant à ce qu'un drame survienne?). Bien qu'ils essayent souvent de se voiler la face, ces mêmes personnages n'y parviennent pas toujours, et les excuses qu'ils se trouvent n'en sonnent que plus faux, ne font que montrer encore plus à quel point ils sont complexes, pleins de défauts autant que de potentiel. C'est pour moi une facette fort appréciable de cet ouvrage qui, en filigrane, les dévoile tels qu'ils sont. Il frappe de plus par moments avec une précision clinique: pas de scènes sanguinolentes gratuites, mais des actions chirurgicales, nettes, précises, à l'impact plus fort de par l'économie de descriptions.

Un autre aspect intéressant que je pense devoir noter: le rôle des femmes dans ce roman. Contrairement à un certain nombre d'ouvrages où les personnages féminins nous sont présentés comme “forts” alors qu'ils sont en fait “bridés”, ici, c'est l'inverse qui semble se passer. Lyen: prisonnière, violentée, violée dans son corps comme dans son esprit. Line: enfermée dans le laboratoire, son frère étant son seul contact avec le monde extérieur. Ludméa: l'intruse, dans un centre de recherches empli de militaires aussi bien que dans une relation qui autrement aurait été censée bien se passer. Ylana: belle, intelligente, génie de la microbiologie, mais exhibée comme une sorte de trophée. Et pourtant, on se rend compte au fil de l'histoire que ces femmes à première vue “simplistes” sont peut-être bien vouées à être les plus fortes, celles qui contrôlent tout en arrière-plan, celles par qui les véritables changements et révélations surviendront… avec tous les chamboulements que cela implique.

Si ces thèmes quelque peu crus vous rebutent, si vous préférez des histoires riches en scènes d'actions, ou encore de la science-fiction de type hard science, LEO ne vous conviendra sans doute pas. Par contre, si les paradoxes temporels, les histoires d'amour tordues, les manipulations génétiques et/ou virales, ou encore les pouvoirs étranges vous intéressent, dans ce cas, il n'y a pas à hésiter.
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