On compare parfois la cruauté de l’homme à celle des fauves, c’est faire une injure à ces derniers.
(Dostoïeski)
Tout le monde devrait s’amuser à jeter quelques mots, sans trop réfléchir ni avoir peur, sur la page blanche de chaque jour. (..)
Peu importe le choix des mots, tous font l’affaire, tous ne demandent qu’à vivre, à fuser sur la page, à étinceler un instant.
... Et puis j’étais tombé sur Giono : « La vie est un fruit, notre rôle est de le manger, vivre n’a pas d’autre sens que cela. »
Les cours de promenade de toutes les prisons ressemblent à des cours d’école où tourneraient des enfants perdus et dangereux.
« J’étais heureux dans ce petit vallon. J’ouvrais ce cahier chaque matin et j'étais ébloui par la liberté que m’offrait la blancheur vierge de chaque page comme je l'étais dans le silence de tous ces chemins.
Libre de marcher, d’écrire , de rêver .Libre de ne penser qu’à l’oiseau, lorsque je regardais l’oiseau , de ne penser qu’à chaque pierre où je posais mon pied ——Libre de ramasser un mot , de l’observer, de le goûter , de le tordre——d’en extraire de brefs ou longs voyages ——des désirs ou des peurs ... »
« Toute ma vie j'ai bandé pour les fourgons, maintenant je bande pour les mots Je préfère ouvrir mon ordinateur plutôt que la salle des coffres d'une banque. » 21
"Je ne porte ni kippa, ni tchador, ni crucifix mais juste une certaine mélancolie de l'époque où tout le monde s'en foutait. » Je trouve ça très beau. Durant toute mon enfance, Marseille ressemblait à cette phrase. 66
ceux que tu appelles « les voyous » sont plus dangereux que les flics. C'est bien Victor Hugo qui a écrit: «Depuis que je connais les chiens, je regrette les loups » ? 57
Depuis quelques jours il pleut. Les petits chênes n’ont pas encore perdu leurs feuilles, sur les pentes exposées à un soleil qui est à bout de force. On dirait des troupeaux de renards qui se chauffent.
Sur le tronc de certains d’entre eux, il y a des trous allongés, semblables à des sexes de femme aux lèvres boursouflées.
La prison c’est rien d’autre qu’une cité avec des barreaux.
Même si l' on me disait que je vais vivre mille ans , j'aurais encore peur de mourir .De ne plus voir cette beauté. Ici , la beauté est partout .( p 30 )
Je ne fais qu'une chose ici, je marche dans neuf mètres carrés. Je lis et je marche. La lecture agrandit les neuf mètres carrés.