Psychopathologie de la vie quotidienne

Si les voix d'accès à l'inconscient sont par excellence le rêve et le symptôme, Sigmund Freud nous montre dans cet ouvrage qu'avec un peu d'attention et quelques clés, il n'est pas besoin d'être un maître en psychologie pour constater sa présence à maintes reprises dans notre vie de tous les jours.
Dans "Psychopathologie de la vie quotidienne", c'est en effet à des situations connues de tous que le père de la psychanalyse confronte le lecteur. Dans autant de petits évènements qui passent inaperçus comme les lapsus, les oublis de noms, les erreurs d'écriture, Freud explique que là où nous ne tendons qu'à voir une maladresse, c'est en fait tout un conflit interne entre désir et interdit qui se joue et qui met à jour une petite parcelle de notre inconscient.

Passionnant aussi bien pour le professionnel averti que pour l'amateur curieux, cet ouvrage ravira tout type de lecteur. Très bien écrit, il est en effet aussi profond que simple à comprendre et il constitue autant une riche matière à la réflexion que l'occasion de sourire de la surprise d'une rencontre inattendue avec soi-même!

En dépit de son titre en apparence alambiqué, Psychopathologie de la vie quotidienne est sûrement le livre le plus accessible de Freud, et assurément le plus "amusant". En partant de ces petits actes manqués qui ponctuent le quotidien -oublis, lapsus, faux pas...- il traduit la vitalité de l'inconscient qui y trouve de petites occasions de s'exprimer. Il donne à voir, par la même occasion, comment la psychanalyse peut prétendre accéder à cet inconscient, notamment en empruntant ces petites portes qui ne cessent de s'ouvrir au quotidien. Chaque exemple donne lieu à une sorte de mini-enquête, passionnante en soi, et toujours riche d'enseignements.
Pour qui veut s'intéresser à la psychanalyse en général et à Freud en particulier, ce livre me parait constituer la meilleure porte d'entrée. Dénué de jargon, il permet en outre à chacun d'entre nous d'identifier, en "enquêtant" à notre tour, nos petits ratés du quotidien. Ce faisant, il aide à lever légèrement le voile sur l'immense continent de notre inconscient.

Le seul livre pour l'instant que j'ai lu de Freud très accessible, et j'ai beaucoup apprécié ses théories sur les lapsus.
Efficace si l'on souhaite se souvenir d'un fait, la plupart du temps, ce serait un refoulement, ou « tel qu'il se laisse entrevoir à travers des ratés du refoulement » que sont les actes manqués. (wikipédia).
J'ai appris aussi qu'il existe le lapsus linguae, calami, gestuel, intéressant si l'on souhaite "décortiquer" les gestes, paroles, écrits. Mais à éviter pour les paranoïaques (ironie)
Ce qui me fait penser (encore une fois) à cet autre ouvrage :
"Ces gestes qui manipulent, ces mots qui influencent" de Joseph Messinger
https://www.babelio.com/livres/Messinger-Ces-gestes-qui-manipulent-ces-mots-qui-influencent/508878
L'ouvrage commence avec Freud et un ami, au cours d'une discussion son ami oubli, Freud le questionne et finalement grâce à ses questions, son ami se souviens..
"Il manque quelque chose à ce vers. Voulez-vous m'aider à
le reconstituer?
– Très volontiers, répondis-je, et je citai le vers complet :
Exoriar(e) aliquis nostris ex ossibus ultor!
– Que c'est stupide d'avoir oublié un mot pareil! D'ailleurs, à
vous entendre, on n'oublie rien sans raison. Aussi serais-je très
curieux de savoir comment j'en suis venu à oublier ce pronom
indéfini aliquis."
https://www.argotheme.com/freud_psychopathologie_de_la_vie_quotidienne.pdf

passionnant !