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Citations sur Un souvenir d'enfance de Léonard de Vinci - Bilingue al.. (5)

Léonard travailla quatre ans à ce tableau, sans doute de 1503 à 1507, pendant son second séjour a Florence. Il avait alors dépassé la cinquantaine. Il employa, d'après Vasari, les arts les plus raffinés afin de distraire son modèle pendant les séances et de retenir sur ses traits ce sourire. Le tableau, dans son état actuel, a gardé bien peu de tous les délicats enchantements que le pinceau de Léonard alors fixa sur la toile ; il passait, pendant que Léonard y travaillait, pour le plus haut sommet que pût atteindre l'art. Mais il ne satisfit pas, cela est certain, Léonard lui-même, qui le déclara inachevé, ne le livra pas à celui qui l'avait commandé et l'emporta en France où son protecteur, François Ier, acquit ce tableau pour le Louvre. Laissant pour le moment de côté l'énigme de la physionomie de la Joconde, notons le fait que son sourire ne fascina sans doute pas moins l'artiste lui-même que tous ceux qui le contemplèrent depuis quatre cents ans. Ce sourire fascinateur reparait, depuis lors, sur tous les tableaux du Maître ou de ses élèves. La Joconde étant un portrait, impossible de supposer que Léonard lui ait prêté, de sa propre invention, un trait si chargé d'expression sans qu'elle-même le possédât. Nous devrons donc admettre qu`il trouva ce sourire chez son modèle et en subit à tel point le charme qu'il para désormais les libres créations de son imagination de ce même sourire.





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Lorsque la recherche médicale sur l’âme, qui d’ordinaire se contente d’un matériel humain médiocre, aborde l’un des Grands du genre humain, elle n’obéit pas pour autant aux motifs qui lui sont si fréquemment imputés par les profanes. Elle ne tend pas “à noircir ce qui rayonne, ni à traîner le sublime dans la poussière”
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Les biographes sont fixés de façon toute particulière à leur héros. Fréquemment, ils l'ont choisi pour objet de leur étude parce qu'ils lui témoignent d'emblée, en raison de leur vie sentimentale personnelle, un penchant affectif particulier. Ils s'adonnent alors à un travail d'idéalisation qui s'efforce d'inscrire le grand homme au rang de leurs modèles infantiles et, par exemple, de faire revivre en lui la représentation infantile du père. Pour satisfaire ce désir, ils gomment dans sa physionomie les traits individuels, ils aplanissent les traces de son combat vital contre les résistances intérieures et extérieures, ils ne tolèrent chez lui aucun reste de faiblesse ou d'imperfection humaines et nous donnent alors en réalité une figure idéale, froide, étrangère, à la place d'un homme auquel nous pourrions nous sentir lointainement apparentés. Il faut regretter qu'ils le fassent, car ils sacrifient du même coup la vérité à une illusion et renoncent, en faveur de leurs fantaisies infantiles, à l'occasion d'accéder aux secrets les plus attirants de la nature humaine.
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La lenteur avec laquelle Léonard travaillait était proverbiale. Après de longues études préliminaires, il mit trois ans à peindre la Cène du couvent de Santa Maria delle Grazie, à Milan, et un contemporain, le conteur Matteo Bandelli, alors jeune moine dans ce couvent, rapporte que souvent Léonard escaladait, dès le lever du jour, l’échafaudage, et ne quittait le pinceau qu’au crépuscule, sans songer à boire ni à manger. Puis s’écoulaient des jours sans qu’il y touchât ; parfois il s’attardait des heures et des heures devant son oeuvre et se contentait de l’examiner au plus profond de lui-même.
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Des admirateurs ultérieurs ont cherché à effacer du caractère de Léonard, comme une tache, son inconstance. Ils font valoir que ce que l’on blâme en Léonard est propre à tous les grands artistes. Même Michel-Ange, ardent, acharné au travail, aurait laissé inachevées plusieurs oeuvres, et ce serait de sa faute aussi peu que de celle de Léonard ! Et bien des tableaux ne seraient pas aussi inachevés que Léonard le prétendait ! Ce qui semble chef-d’oeuvre aux profanes reste pour le créateur incarnation toujours décevante ; devant lui plane une perfection telle qu’il doit chaque fois désespérer de la traduire en images. Mais surtout il ne convient pas de rendre l’artiste responsable du destin final pouvant frapper ses oeuvres !
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