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Citations sur Histoires pressées (14)

Compte
Je suis entré dans le salon. Ma mère lisait un magazine. Elle n’a pas levé les yeux, elle ne m’a pas regardé.
Je me suis dit : Je compte jusqu’à vingt. Si à vingt, elle ne m’a pas adressé la parole, je fais mon baluchon et je disparais pour toujours. Je le jure.
Un… deux… trois… quatre… cinq…
Je sais bien qu’elle ne m’aime pas.
Six… sept… huit… neuf…
Si je n’existais pas, elle pourrait sortir, s’amuser, se remarier peut-être.
Dix… onze… douze… treize…
L’autre jour, j’ai entendu ce qu’elle disait à sa copine Annie. « J’ai beaucoup de soucis avec lui. » Voilà ce qu’elle a dit.
Quatorze… quinze… seize…
Ça fait des mois qu’elle ne m’a pas embrassé.
Dix-sept… dix-huit…
Cette nuit, elle a pleuré.
Dix-neuf… dix-neuf… dix-neuf…
Maman… maman…
Dix-neuf… vvv…
— Mais qu’est-ce que tu fais là ? File te coucher ! Et plus vite que ça, ou je te fiche une claque !
Il était temps…
Merci, maman !
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Mardi, je suis allé chez le poulet avec des frites. On a mangé le tigre. Après on est allés au zoo et on a vu mon tonton et ma tata dans leur cage. Quelle belle journée!
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Il ou elle

Choisir pour chaque verbe le pronom qui convient.

Il / elle s'enferme dans la salle de bains. Il / elle allume le néon au-dessus du miroir. Sur la tablette sont rangés : à droite, rasoir, mousse à raser, lotion après rasage ; à gauche, tubes de rouge à lèvre, fard à paupières, fard à joues, mascara...

Il / elle hésite un instant, puis tend la main vers la droite. Il / elle prend la bombe de mousse à raser, presse une grosse noix de mousse sur le bout de ses doigts et, maladroitement, s'en enduit les joues. Bien sûr, il / elle n'a pas de barbe, pas un poil, mais qui sait ?, peut-être que ça aide de faire semblant…Il / elle manie le rasoir avec précaution et, très vite, trouve le bon geste. La lame effleure la peau, sans la blesser. Rien d'étonnant après tout : il / elle a si souvent observé papa.

Après le rasage, l'après-rasage. Ça picote un peu.

Et maintenant ? Il / elle se regarde dans la glace. Il faut essayer autre chose. Le rouge à lèvres. Comment fait maman, déjà ? Il / elle avance les lèvres en les ouvrant pour dessiner un petit O et passe le bâton de rouge en s'appliquant, en essayant de ne pas déborder, comme lorsqu'il / elle colorie un dessin. Là. Puis il / elle pince les lèvres, les roule l'une sur l'autre, comme maman, exactement…

- Tu peux venir goûter, c'est prêt !

C'est sa mère qui appelle depuis la cuisine. Mais il / elle hausse les épaules. Il / elle n'a pas faim. Il / elle a mieux à faire que d'aller goûter. Il / elle noircit ses cils d'un peu de mascara, puis trace un trait de khôl sous chaque œil. Comme cela change son regard ! Il / elle a l'air d'un prince oriental. Ou d'une princesse.

Pourquoi se dessine-t-il / elle aussi, avec le crayon de khôl, une fine moustache ? Et pourquoi la corrige-t-il / elle en étalant une touche de fard sur ses paupières ? Il / elle ne sourit pas en faisant tout cela, on sent qu'il / elle s'applique, qu'il / elle cherche dans le visage que reflète le miroir quelque chose qu'il / elle ne trouve pas.

Il / elle regarde autour de lui / d'elle. Une cravate est accrochée au portemanteau fixé sur la porte. Il / elle la décroche et se la noue autour du cou. Puis, pour rétablir l'équilibre, il / elle pince à ses oreilles deux clips dorés trouvés dans la boîte à bijoux de sa mère.

- Dominique, tu te décides, oui ou non ?

Se décider ? Pourquoi, vraiment ? Il / elle se contemple dans la glace : rouge à lèvres, moustache, fard à paupières, cravate…Parfait, c'est parfait comme ça. Alors, non, il / elle ne décidera pas. Pas aujourd'hui, pas encore, en tout cas.
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Premier amour

8 septembre
Il y a une nouvelle élève dans notre classe. Elle s'appelle Sylvie. Mme Delibes lui a dit de s'asseoir à côté de moi.
17 septembre
Sylvie m'a donné une gomme. Je lui ai donné mon stylo à plume.
8 octobre
Sylvie est malade. J'irai chez elle pour lui porter les devoirs.
13 octobre
Sylvie est revenue ce matin. Après la classe, je l'ai raccompagnée jusque chez elle.
2 décembre
J'ai écrit un poème pour Sylvie. Je l'ai jeté.
29 décembre
Vacances. Elle me manque.
17 janvier
Sylvie ne veut plus que je la raccompagne après la classe.
18 janvier
Je l'ai vue à la bibliothèque. Elle parlait à Rocco.
20 janvier
J'ai écrit à Sylvie.
21 janvier
Elle a demandé à changer de place. Elle est au premier rang maintenant.
30 juin
Je l'aime toujours ...
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[...]
J'ai descendu quatre à quatre les escaliers et j'ai bousculé M. Lebart qui allait promener son alligator. Et j'ai failli renverser une vieille dame qui marchait sur les mains.
En sortant de l'immeuble, j'ai dû prendre mon élan pour sauter par-dessus le ravin qui remplaçait le trottoir. Comme toujours, des gens distraits étaient tombés dedans et on les entendait hurler.
Et j'ai pensé : "Si ça continue comme ça, je vais mourir d'ennui. Pourquoi ne m'arrive-t-il jamais rien, à moi ?"
Mais juste à ce moment-là, quelqu'un m'a frappé sur l'épaule. C'était Marie. Elle m'a fait un clin d'oeil et elle a dit :"Salut !" Et puis elle a disparu dans la foule.
Je l'ai regardée s'éloigner et tout à coup, dans ma tête, ça s'est mis à chanter.
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Il était une fois un enfant qui ne croyait pas aux histoires. Dès que sa mère commençait : “Il était une fois un ogre cruel…”, il l’interrompait.

- Ne me raconte pas d’histoires, disait-il, les ogres ça n’existe pas !
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Une histoire au menu

Entrée
Les asperges trempaient mollement dans une sauce mousseline légère et onctueuse.

Plat principal
Arriva un rosbif. Un rosbif saignant très imposant, ficelé comme un général en uniforme et accompagné d'une armée de petits pois et de carottes. Sans sommation et sans déclaration de guerre, le général rosbif lança ses troupes à l'assaut et une grêle de petits pois s'abattit sur les innocentes asperges.

Fromage
Les asperges, à la hâte, construisirent un fortin avec une pointe de brie, un morceau de gruyère et un munster très odorant. Malheureusement, le brie était coulant, le gruyère plein de trous et le munster un peu trop mou.

Dessert
Soudain, une tarte aux pommes apparut dans le ciel. Elle descendit lentement, sans bruit, et atterrit près du fortin où s'étaient réfugiées les asperges. Deux quartiers de pomme lancèrent une échelle de corde. Sans perdre de temps, les asperges grimpèrent sur la tarte. Quand elles furent toutes à bord, les quartiers de pomme retirèrent l'échelle et donnèrent le signal du départ. Et la tarte volante s'éleva dans les airs à une vitesse prodigieuse, laissant le rosbif et ses troupes abasourdis et furieux.
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Il y a des chances pour que ça se termine mal, ce serait beaucoup plus drôle, non ?
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- Excusez-moi, je ne comprends pas ce que vous dites, répond tout aussi poliment le voisin maigrichon.
- Ah, c'est vrai , j'oubliais que vous n'êtes qu'un petit roman et que vous ne savez pas parler comme nous, les dictionnaires, par ordre alphabétique !
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Une puce se promenait sur le bras d’un fauteuil. Elle rencontra un long cheveu blond qui se regardait dans un miroir de poche.
-Hé ! fit le cheveu, faîtes donc attention où vous marcher. Surtout ne me touchez pas, ne me déplacez pas : je suis un indice !
-Un indice, qu’est-ce que c’est que ça ?
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