Le poète écrit, le poème est cri.
Le poète est Je, le poème est double jeu.
A dire-lire en ce livre une tirelire de cinquante délires aux formes très variées, aux tonalités multiples, sur des thèmes éclectiques, volontiers hétéroclites.
Patryck Froissart double-joue, démultiplie et tire sur tout larigot.
Prosodie classique ou divers vers dits libres, ponctués et non.
Rimes riches, suffisantes, pauvres, croisées, embrassées, plates, ou absentes.
Lexique à huppe, mots désuets, termes modernes, ancien français, créole, brusque résurgence du rouchi de son enfance, impertinente irruption de ces mots qu’on dit gros.
Bucolisme, érotisme, cynisme, épicurisme, romantisme, banditisme, lyrisme peut-être, et fantaisie jusqu’à la comptine enfantine.
L’ensemble, contrairement à ses précédents ouvrages, n’a ni queue ni tête.
Extraits du livre
J’entends qu’en tous les bals où me portent mes bulles,
Fervent de clair de lune et friand de hasard,
L’instant me fasse amant à l’aimant d’un regard
Et se créent en secret de vifs conciliabules.
(Coups d’œil)
Pour fuir la chambre illusoire
Je me suis fait alouette
J’a foncé vers le miroir
Et je m’a fêlé ma tête
(Heureux qui comme Alice)
Le comte, ami galant, sa noce finissant,
Me convia de conjoindre en sa nuit conjugale
Ardélise exigeant qu’à sa lune initiale
Nous fussions trois gourmands à croquer le croissant.
(Oroondate)
Un jour vint un putois
Portant hermine et pou-de-soie
Ce pédant qui pétait plus haut que son derrière
Me piqua là mon églantine
(Cocufaction précoce)