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Tout d'abord un grand merci aux Edts Intervalles et au site de lecture Libfly  , qui m'ont permis de savourer ce roman un brin iconoclaste et particulièrement jubilatoire.
Un jeune parisien Tristan , mais aux profondes racines provinciales et particulièrement solognotes arrive au bout de tous les excès : travail, boisson , sexe.
Grâce à Tancrède, un de ses richissimes amis qui le démissionne, il se reprend à respirer, retrouve un travail avec au moins quelques horaires définis, et par hasard , alors qu'il est envoyé en mission à Romorantin, il se souvient que la maison-château-manoir de son grand père ne se trouve qu'à une vingtaine de kilomètres.
Ce grand père est un comte avec qui ses parents ont pris de longues distances, bref il ne l'a pas vu depuis 15 ans...
Tristan s'installe donc chez lui, dans une chambre bien froide, il est vrai que ces maisons sont des gouffres à entretenir.
Tout près dans la « Métairie » vit une de ses cousines et sa famille.
Les rapports sont loin d'être cordiaux ; un dépravé de parisiens ouvert à tous les excès et une famille provinciale, catholique, respectueuse de la vie à mener selon leur rang.
Mais la Sologne est terre de chasse, à courre principalement ; et c'est par ce biais que grand père et petit fils vont se retrouver, d'autant plus que la propriété risque d'être amputée de 60 hectares par la nouvelle municipalité... »rouge » bien évidemment dixit Monsieur le comte.
Tristan, aidé d 'un ancien camarade de classe prépa, un anglais gargantuesque à l'humour ravageur va essayer de mettre en échec cette initiative...
Ce roman est construit autour d'une certaine lutte des classes parfois même au sein de la famille.
Le rapace qui veut amener des délinquants au Valbrun n'est autre que le fils du garde chasse qui ne reconnaît pas que c'est l'amour de la foret et de la chasse qui animait ces deux hommes ;tous les travers de la société de ce nouveau siècle se heurtent à un monde de traditions.
Peut-être , parce que c'est un premier roman que le jeune auteur en a fait parfois un peu trop sur les scènes d'orgie( mais il doit être grand lecteur de Bret Easton Ellis), mais cela dit, les pages qui concernent la cynégétique sont admirables.
C'est un roman que j'ai vraiment dévoré avec plaisir.
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Tristan, jeune trentenaire, a une situation professionnelle aisée et des amis avec qui les WE se transforment en orgie de boissons; Mais voilà que pour son travail, il se retrouve ds un bled paumé de Sologne à cohabiter avec son grand père pas vu depuis 15 ans dans le château familial. Or ce dernier est soumis à une expropriation contre laquelle une bataille s'engage... Tristan se retrouve, bien malgré" lui, mêlé à tout cela........

Livre long....Tristan porte un regard ironique et satirique du monde de la finance, du monde de la chasse et de la politique. Mais on se perd dans les détails... La tentation fut récurrente de lâcher le roman avant la fin, mais j'ai persisté...
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conseil68
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IL y en a des choses à dire sur ce roman dense, touffu mais aussi de bonnes réflexions sur notre époque, parfois j'avais envie d'abandonner car les scènes de sexe répétitives éloignait l'intrigue mais à la 120ème page, je persiste à continuer et change mon fusil d'épaule, l'histoire de Tristan que je n'apprécie pas spécialement me passionne.
« Comment survivre au XXIe siècle quand on est un jeune banquier d'affaires pété de thunes et qu'on n'a pas de compagne, plus d'amis et des cernes de raton-laveur puisqu'il fait toutes les nuits des javas à n'en plus finir.
Un portrait saisissant de la génération Y : «Une génération qui s'enorgueillit de sa parfaite maîtrise d'internet, de l'égalité homme-femme, du village-monde, tout en déplorant ses conditions de travail. Personne ne note que ce sont précisément les bienfaits susmentionnés qui sont la cause de la souffrance évoquée.» Notre héros est donc à la recherche de valeurs, d'un sens à une existence jusque-là dirigée par le souci de gagner beaucoup d'argent et de le dépenser presque tout aussi vite dans une vie dissolue.
Après des études brillantes, Tristan gagne les échelons, tombe éperdument amoureux d'une certaine Margaux, pétillante et vorace de sexualité, mais la roue tourne, elle le quitte, il retourne noyer son chagrin dans le Lubéron en famille, s'offre une suédoise, bref c'est le vide le plus complet ; mais il va rebondir et reprendre une mission puis séjourner dans la propriété de son grand-père en Sologne passionné de chasse et là, c'est le déclic…
L'auteur n'oublie toutefois pas d'ajouter quelques rebondissements à une fin qui serait trop convenue. Pour un premier roman il y a une belle maîtrise du récit malgré quelques longueurs.
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Le narrateur, Tristan, la trentaine, est un banquier d'affaires surmené, prêt à craquer, d'autant plus qu'il vit son premier chagrin d'amour. Il se voit contraint de changer de vie.

Il part dans le château de son grand père en Sologne et devient consultant pour des entreprises locales. Son grand père est un homme taiseux, grand amateur de chasse.
Tristan retrouve ainsi la terre de son enfance et ses racines familiales, il va se découvrir une passion pour la chasse et par ce biais commencer à apprécier son grand père. Il va l'aider dans sa lutte politique contre un conseiller municipal rival qui projette de construire un collège de réinsertion pour jeunes en difficulté sur le domaine familial, Tristan va s'engager dans la défense de leurs terres.

Je ne suis vite ennuyée dans ce roman, lassée notamment par les descriptions techniques des scènes de chasse. Trop de longueurs, un sujet qui ne m'intéressait pas vraiment, un personnage principal qui noie ses angoisses dans l'alcool et la drogue et que j'ai trouvé antipathique expliquent mon abandon de cette lecture, ce que je fais rarement.

Une lecture vers laquelle je ne serai certainement pas allée sans l'aventure des 68 premières fois.

Merci à Babélio pour l'envoi de ce livre.

Lien : http://leslivresdejoelle.blo..
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« Comment survivre au XXIe siècle quand on est un jeune banquier d'affaires pété de fric et qu'on a plus de copine, plus de potes et des cernes de raton-laveur ? » Voilà en gros la question existentielle qui taraude Tristan au début de ce roman dense, un peu touffu, mais qui nous offre un portrait saisissant de la génération Y : «Une génération qui s'enorgueillit de sa parfaite maîtrise d'internet, de l'égalité homme-femme, du village-monde, tout en déplorant ses conditions de travail. Personne ne note que ce sont précisément les bienfaits susmentionnés qui sont la cause de la souffrance évoquée.» Notre héros est donc à la recherche de valeurs, d'un sens à une existence jusque-là dirigée par le souci de gagner beaucoup d'argent et de le dépenser presque tout aussi vite dans une vie dissolue.
Car un premier choc a secoué le jeune homme à qui rien ne semblait devoir manquer. Après des études brillantes, il avait vite grimpé les échelons et, malgré des journées de travail sans fin, avait réussi à gagner le coeur de Margaux, fille intelligente et pétillante, jouant du violoncelle avec sensualité, et lisant compulsivement « Elle barbouillait, soulignait, cornait, perdait des milliers de pages, notait et apprenait les phrases qui, plus tard, émailleraient sa conversation. » Ajoutez à cela une sexualité vorace et vous comprendrez aisément le blues de notre narrateur quand elle prend le large.
Il va tenter de noyer son chagrin dans le Lubéron où il passe des vacances en famille. Toutefois, entre les parents, la fratrie et leurs conjoint(e)s, le farniente et une plantureuse suédoise – qu'il va surnommer la Valkyrie – il ne parviendra vraiment à retrouver le moral. Avec l'aide non sollicitée d'un ami, il démissionne et abandonne les horaires de malade pour se reconvertir dans le consulting où les collègues sont tout autant assoiffés de pouvoir, mais la gestion de l'emploi du temps beaucoup plus souple. Après quelques semaines, il se voit confier une mission d'audit à Romorantin au lieu des quelques mois à Prague qui lui avaient été promis. Faisant contre mauvaise fortune bon coeur, il s'accommode de cette mission, car il va pouvoir séjourner au Valbrun, la propriété solognote de son grand-père.
Après les «Moeurs contemporaines», le lecteur est invité à découvrir les «Moeurs anciennes» dans la seconde partie du roman. Cette fois, c'est Bon-Papa qui est à la manoeuvre. Après une période d'adaptation avec ce vieil ours acariâtre, Tristan va finir par partager son goût pour la chasse et s'allier avec le vieil homme contre un projet de construction d'un centre pour jeunes délinquants sur une partie du domaine.
On passe du Bûcher des vanités à L'Aménagement du territoire, tout en faisant la connaissance de quelques drôles d'oiseaux, comme Evariste. Ami excentrique exilé dans la campagne française pour limiter son pouvoir de nuisances, il va quand même parvenir à provoquer un accident, détruire une piscine ou encore réduire un cyclomoteur en un puzzle de pièces détachées. Mais les études qu'il entend parachever par une thèse portant sur les littératures française et américaine vues «sous l'angle de la bouffe» vont définitivement nous le rendre très sympathique.
On se régale – c'est bien le cas de le dire ici – des conclusions de cette recherche.
On apprendra aussi par le détail l'organisation, les traditions et le calendrier des parties de chasse en Sologne. Les amateurs apprécieront sans doute.
J'ai pour ma part préféré le rapprochement entre Tristan et sa cousine Bathilde et entre Bathilde et Philippa, la soeur d'Evariste. Leur week-end à Paris «pour se changer les idées» leur permettra à tous de découvrir une nouvelle part de leur personnalité et de repartir sur de nouvelles bases.
Nous voilà arrivés aux «Moeurs du fond des bois», la troisième partie du livre. Celle où les grandes décisions doivent être prises. « J'avais pris goût à cette maison trop grande et trop froide, à cet espace distendu, inadapté et anachronique qu'était le Valbrun. J'avais peu à pei appris à aimer ces bois sombres, ces étangs de vie et ces paysages aveugles, à m'accommoder des silences interminables et des monologues enflammés de bon-papa. le contact des chiens, la contemplation du feu, les canards de passage m'avaient apporté un réconfort plus profond que celui de la plupart des humains. »
Timothée Gaget n'oublie toutefois pas d'ajouter quelques rebondissements à une fin qui serait trop convenue et prouve dès son premier roman une belle maîtrise du récit, nonobstant quelques longueurs. Mais on lui pardonnera volontiers. Mieux, on attend la suite des aventures de Tristan !
Lien : https://collectiondelivres.w..
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Notre narrateur evolue entre deux microcosmes, celui de la bourgeoisie parisienne et des chasseurs catholiques du centre de la France. Quelque soit le milieu, il dépeint, il croque avec sarcasme, avec une ironie acerbe les us, les coutumes, les préjugés, les intérêts égoïstes, égocentriques de ces petits bourgeois friqués,addicts de sexe, drogue, alcool, de sensations fortes ou des huguenots ancrés dans leurs traditions conservatrices, catholiques.
Le narrateur quant à lui s'épuise, se complaît dans ses milieux même s'il les critique, il va au bout de l'epuisement psychologique et physique dans son travail, dans ses soirées. de même, au milieu des intégristes chasseurs, il ne reste que spectateur en bouillant intérieurement des inepties de chacun. Mais, quelle tristesse dans ce personnage ! Il prend, il consomme mais il est vide à l'intérieur, à très peu de moments il est heureux, il prend plaisir à l'inverse de son grand -père qui lui profite de sa vie, de sa maison, ses champs, sa chasse sans notion pécuniaire.
J'ai beaucoup apprécié l'écriture de ce jeune auteur, les mots sont choisis avec justesse, un vocabulaire très varié, intelligent puisqu'il sait être cru lors des mondanités parisiennes etleurs excès et plus soigné, scientifique lors des parties de chasse ou des conflits politiques. Certes il y a des scènes de sexe très suggestives mais elles sont évoquées comme consommées cad rapidement, ardument, dans l'excès et non le plaisir .
Beau premier roman!
Merci à Babélio, aux éditions Intervalles et a M.Gaget pour cette découverte !
Lien : http://chezsabisab.blogspot...
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J'ai reçu ce livre dans le cadre de l'opération Masse Critique et j'en remercie chaleureusement Babelio et les éditions Intervalles. Hélas ma lecture a déçu mes espérances. Je n'ai pas trouvé l'ironie, la drôlerie, l'humour noir que j'en attendais.
Le narrateur, Tristan, petite trentaine, est banquier d'affaires puis consultant en stratégie et organisation. En vacances à Saint-Tropez ou Courchevel, en week-end à Paris, il sort, boit, drague, baise, vomit et fume en compagnie de ses amis. Une mission professionnelle l'amenant pour plusieurs mois à Romorantin, il loge chez son grand-père au château de Valbrun. Le cher Bon-Papa est un taiseux qui ne prend la parole pour de longs discours que pour vilipender les socialos-écolo-cocos-marxo-léninistes, les jeunes, les Noirs, les Juifs, les Arabes, les fonctionnaires, les délinquants et ceux qui projettent de l'exproprier d'une soixantaine d'hectares pour construire un ITEP. Le Pépé, lui ce qu'il aime c'est la chasse et ses privilèges. Pour Tristan, la forêt solognote, c'est son enfance avec la bande de cousins férus de scoutisme, messes, traditionalisme et chasse à courre (la chasse à courre tient une grande place dans la haute-bourgeoisie romorantinaise).
Les angoisses existentielles (?) de Tristan se noient dans la boisson, se fendent sous les coups de hache qu'il assène aux bûches pendant la nuit, se fondent dans le délicieux frisson de la chasse (oui, il s'est converti. L'hérédité, sans aucun doute).
Je suis navrée mais je ne parviens pas à mieux résumer ce roman que je n'ai pas saisi et qui ne m'a pas saisie. Les exposés techniques sur la chasse, les descriptions de séances orgiaques, les discours sociologiques (moeurs et coutumes des hobereaux solognots, des aristos parisiens, des fins-de-race britanniques) m'ont paru bien longs et répétitifs sans que je comprenne où tout cela m'emmenait. Le ton se veut cynique, mais les transgressions des codes et conventions paraissent bien timides, même si les prises de position verbales des personnages ne sont pas "politiquement correctes", mais rappellent fortement les discussions que l'on peut entendre à chaque bout de comptoir de France et de Navarre. Mais à partir du moment où l'auteur ne les met pas en perspective ces discours perdent de leur mordant. Qu'ils soient mis dans la bouche d'un vieux noble de province reste finalement assez banal. De même la fantaisie d'Evariste Spencer rendrait le personnage assez sympathique et pourrait amener une tension dans une histoire qui en manque singulièrement. Mais sa folie douce ne crée pas grande perturbation dans une intrigue si ténue qu'elle en devient parfois insaisissable. Une lecture qui m'a profondément ennuyée.
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Tristan, le héros du premier roman de Thimotée Gaget "Les bonnes moeurs" est, à l'heure où nous faisons sa connaissance, banquier d'affaires. Quitté par sa compagne, lasse de ses horaires improbables, sauvé d'un prévisible burn out par l'un de ses amis, il retrouve du travail dans un cabinet de consulting. Envoyé en mission en Sologne, il y rejoint son grand-père depuis longtemps perdu de vue, un personnage pour le moins taiseux, qui accepte de le loger dans son "château".
Ainsi résumé, on pourrait penser à un récit banal, l'histoire tranquille d'un jeune loup qui, après avoir supporté une vie de débauche parisienne se requinque, isolé au fond des bois. Il n'en est rien. Dans une langue caustique, ironique, corrosive, l'auteur nous trace des portraits au vitriol. Et Dieu sait si Tristan est entouré de personnages tous plus loufoques les uns que les autres. Il dépeint aussi bien la jeunesse capable de brûler sa vie à coups d'alcool, de psychotropes et de nuits blanches que les "aristos" de campagne habiles à se battre dans une guerre électorale sur fond d'expropriation ou encore le monde de la finance, univers mortifère.
Il s'agit certes d'un roman prometteur, ne serait-ce que par son originalité de ton, mais il m'aurait davantage séduite largement élagué. Je n'ai pas particulièrement apprécié la longueur des scènes de chasse et les détails pléthoriques liés à la vènerie, pas davantage les scènes de sexe trop nombreuses à mon goût, redondantes et crues qui, loin de le bonifier, lui enlève de la légèreté. C'est vrai, dans ce roman "it rains girls and girls", comme l'illustre la couverture, et trop, c'est trop. Finalement, il eût suffi de presque rien.
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Ne vous fiez pas au titre, il est d'une ironie grinçante et illustre à merveille le ton de ce livre mordant qui ne manque pas de caractère. L'auteur est un ancien avocat passé en agence de communication, d'où son sens indéniable de la formule. Des fonctions qui lui ont fourni un poste d'observation fructueux si l'on en juge par sa mise en scène du monde du travail. Ça tape fort, mais juste. Ajoutons à cela la confrontation de deux mondes aussi éloignés que Mars l'est de la Terre, un regard sans complaisance sur la politique et ses hommes, une plume trempée dans le vitriol mais qui semble revêtir une certaine nostalgie pour des époques où le panache avait son importance.

Le destin de Tristan semblait tout tracé. Issu d'une famille aisée, sorte de hobereaux de province du côté de sa mère, un père associé d'un grand cabinet d'avocat. Il a suivi à la lettre le parcours menant à la réussite. Grande école de commerce, premier poste d'analyste dans une grande banque d'affaires, une spirale infernale avec les séances de boulot à rallonge, nuits et week-ends, les vitamines et la drogue pour tenir le coup, les sorties bien arrosées et le sexe pour se laver la tête. Jusqu'à ce que Margaux le quitte, lassée et qu'un ami le sauve du burn out en provoquant sa démission. Voilà donc Tristan devenu Consultant pour un Cabinet de conseil en organisation, entre ennui et résignation. L'une de ses missions le conduit en Sologne, région de la branche maternelle de sa famille. Chargé d'étudier les moyens de sauver une imprimerie coulée par les mutations liées au numérique, Tristan s'installe dans la propriété où vit encore son grand-père, quasiment retiré du monde, entouré de bois et uniquement préoccupé de chasse. Un changement violent pour le jeune homme qui troque l'excitation et la folie des nuits parisiennes contre la froideur d'une maison trop grande pour être chauffée correctement, la compagnie d'un vieillard taiseux et le silence d'une nature qui n'évoque plus pour lui que des souvenirs d'enfance. Et puis, peu à peu, les deux hommes établissent une relation et Tristan se retrouve embarqué dans un conflit local où la réalisation d'un projet porté par les élus risque d'entraîner l'expropriation de son grand-père sur une parcelle de la forêt attenante au domaine. Il va devoir s'intéresser à autre chose que ses fichiers excel et powerpoint … ce qui n'est pas forcément pour lui déplaire.

On va tout de suite parler des défauts, histoire de les évacuer. Quelques longueurs pour toutes les parties ayant trait à la chasse (le défaut classique du passionné qui ne résiste pas à vouloir tout dire), une insistance qui frôle l'indigestion dans l'escalade des nuits de débauche parisiennes (une ou deux scènes en moins n'auraient pas nui à la compréhension générale du propos). Mais il y a surtout des moments extrêmement savoureux. le milieu de la bourgeoisie catho de province est terriblement bien croqué et n'a rien à envier à la peinture des grands cabinets de conseil où s'agitent des milliers de petits esclaves qui n'ont même plus assez de temps pour dépenser leur argent. Surtout, la toile de fond politique est passionnante, très dense, montrant les implications locales de projets pensés dans le confort de bureaux bien éloignés des réalités, mettant en scène les luttes de pouvoirs des élus locaux au mépris de la logique et des budgets. le cynisme est partout et malheureusement, ça sent le vécu.

Au milieu de ce marasme émerge la figure d'Evariste Spencer, voisin de Tristan par la grâce de ses parents ayant quitté le sol anglais faute d'y trouver terrain de chasse à leur mesure. Il y a du Atos dans cet aristocrate bon vivant et totalement hors du temps, un vrai mousquetaire, panache compris. C'est lui qui emporte définitivement la sympathie du lecteur.

Voilà donc un premier roman percutant, irrévérencieux et féroce qui m'a fait passer un excellent moment (malgré ses défauts cités là-haut). Peut-être parce qu'il n'hésite pas à prendre des chemins de traverse pour nous montrer notre société, celle du XXI ème siècle, dans toute sa splendeur (et sa diversité).

« L'ironie noire dévore les mélancoliques, l'ironie joyeuse nourrit les humanistes. Choisis la guerre ou la farce, mais pas le cynisme. Si tu te complais dans le cynisme, il te dévorera. »

Conseil d'un grand-père à son petit-fils. A méditer.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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