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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
« Rien ne se fixe, les définitions s'évanouissent dans l'impression. C'est à cet endroit précis que la peinture de Gaspar se situe ».
Peut-être est-ce dans une zone assez proche que se situerait l'intrigue de ce roman, une zone pleine de mystères et d'incertitudes, qui filerait entre les doigts comme « les sables ».

« –Il faut donc abandonner, laisser les choses disparaître et faire comme si de rien n'était ?
– Je ne dis pas ça.
– Qu'est-ce que vous dites alors ?
– Il y a des choses qui nous dépassent, il faut l'accepter. »
Peut-être faudrait-il de mon côté accepter l'idée de voir certaines choses disparaître aussi, comme une forme de certitude à la lecture d'un roman. Peut-être même qu'il s'agirait du ressort essentiel de ce texte, basé sur la fluctuation de la vérité, dans un climat en clair-obscur d'intranquillité, d'anxiété voire d'angoisse. Peut-être, vu que rien n'a l'air d'être trop sûr par ici.

On serait quelque part dans une Cité portuaire où un enfant à six doigts aurait disparu, où une île se serait formée avant de disparaître à son tour. On serait bien dans l'imaginaire, à la lisière du conte. Et l'on suivrait ainsi six personnages tour à tour, parfois professeur, peintre ou simplement riche, tous semblant perdre le fil eux aussi, de leur raison ou de l'univers qui les façonne. Il y aurait bien des points d'ancrage à tout ça, comme l'annonce sur les réseaux d'un guide qui serait mort, mais même cela deviendrait incertain, puisqu'il s'agirait d'une fake news. Il y aurait aussi un personnage de dame aux pigeons récurrent dans l'histoire qui nous exhorterait à écouter les oiseaux. Il y aurait surtout une ambiance grise dans un ciel parfois laiteux parcouru de goélands, une ambiance inquiète, déstabilisante et déroutante, obsédée par l'image d'une foule éplorée par la mort du guide. Une ambiance où la lumière y serait omniprésente et variable, influente pour les personnages comme pour le lecteur. Et en tout cela ce roman serait une réussite. Il grefferait ses doses de mystères lancinants dans la tête du lecteur. Mais malgré tout, je me serais peut-être lassé. Peu à peu je me serais senti comme invité à admirer une performance littéraire derrière une vitrine, mais sans avoir accès à l'attachement ou l'empathie, sans être accroché véritablement par cette histoire et ses mystères dont on se douterait vite qu'ils n'auraient pas de réponse, bref, tous les trucs classiques qui sembleraient quelque peu délaissés par ici m'auraient manqué. J'aurais eu la sensation d'être dans un roman concept poussé à son paroxysme, qui m'aurait semblé éloigné de mon plaisir de lecteur, certes subjectif. Mais peut-être que ça aurait été juste une histoire de moment, peut-être pas le bon pour moi. Peut-être, vu que mes certitudes auraient elles aussi pu se diluer dans la lecture.

En tout cas voilà un premier roman singulier de Basile Galais, à la plume ciselée qui m'a paru paradoxalement précise dans l'incertitude généralisée de l'intrigue. Il est issu du master de création littéraire du Havre après avoir fait les Beaux-Arts, master qui fournit deux autres primo-romanciers pour cette rentrée (à ma connaissance), Lily Nyssen pour « L'effet Titanic »  et Claire Baglin avec « En salle » . J'avais par ailleurs beaucoup aimé « Aulus » de Zoé Cosson l'année dernière, elle aussi issue de ce cursus, et j'ai ressenti chez les deux une maîtrise certaine dans l'écriture, alliée à une soif de recherche littéraire intéressante à découvrir.
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Voilà un premier roman tout à fait singulier.
Personnages atipyques arrivés dont ne sait où, et qui vont on ne sait où également. Paysages à la fois coutumiers et singuliers dans lesquels les populations partent à la dérive.
Un enfant disparaît, une île apparaît et disparaît à son tour, transformant à tout jamais la vie de certains visiteurs. Une professeur qui ne peut plus continuer à vivre comme avant, un artiste peintre qui cherche dans un regard la vérité qui lui échappe, un homme immensément riche qui manipule la population de la Cité après avoir construit une île mystérieuse. Un guide qui est mort, enfin, sauf si c'est une fake news comme cela semble être... Et tous les autres.

Dans cette citée, ces paysages, ces sables, rien ne semble réel et le lecteur que je suis s'est totalement perdue à vouloir suivre, entendre, comprendre. Une expérience de lecture étonnante car malgré ce brouillard opaque dans lequel l'auteur m'a plongée j'avais envie de continuer, sans toutefois comprendre où j'allais.
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Les sables est le premier roman de Basile Galais...

J'habite en bord de mer, je reconnais cette sensation étrange quand l'océan se nappe d'un voile blanc, que l'on entend plus que la corne de brume du bac au loin, l'impression puissante d'être seul au monde.

Basile Galais a capté un peu tout ça et l'air semble même se raréfier à mesure que l'on avance dans la lecture. Une oppression basée sur de l'incompréhension, une sensation qui se diffuse comme du venin entre mysticisme, fake news balancées à longueur de temps à la télé et comportements irrationnels…
Une atmosphère à la Dune, sombre, mystérieuse et oppressante.

Je ne suis pas certaine d'avoir tout compris à la narration, est-ce qu'il le faut vraiment ? Est-ce qu'il ne vaut mieux pas rester dans un certain flou parfois ?

On passe d'un chapitre à l'autre, d'un personnage à l'autre, d'un regard, d'une émotion sans doute aussi, à l'autre.

Mais toujours une île, une cité portuaire (Basile Galais a vécu au Havre…) et un cataclysme dont on ne sait finalement pas grand-chose…
C'est un premier roman, son auteur vit sur un voilier dans la rade de Nouméa, voilà qui aurait pu lui souffler des mots, une attitude littéraire.

Un roman qui m'a plongée dans l'incertitude, je ne suis pas sûre de l'aimer ou pas, je ne suis pas certaine d'avoir lu ce que mes yeux y ont vu (je crois que chacun peut vraiment s'en faire une idée différente).

J'ai deviné un énorme travail sur l'image (ce n'est pas très étonnant lorsque l'on sait que l'auteur vient des Beaux-arts), sur la scénographie, sur la perception (qui n'est jamais la même selon les personnages évidemment).

Étrange et sensoriel !
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Lu dans le cadre de l'opération Masse Critique de la rentrée littéraire, j'ai sélectionné « Les sables » de Basile Galais pour plusieurs raisons.
D'abord, parce que la quatrième de couverture ainsi que certaines critiques élogieuses vendaient du rêve : un « roman-monde », rien que ça !
Aussi, parce que j'aime généralement beaucoup les publications d'Actes Sud, dont certaines abordent l'étrange avec brio, comme dans les romans de Yôko Ogawa.
Enfin, parce que les thématiques annoncées dans ce premier roman intriguant n'ont pas manqué de me rappeler l'exceptionnel « Ubik », de Philip K. Dick. Chef d'oeuvre de science-fiction existentielle sur le sens du réel, « Ubik » évoquait déjà, à la fin des années 1960, des mondes parallèles, la mort d'un guide spirituel, les fake news (Dick a même créé ce terme) et les pouvoirs de l'imagination.
Je me demandais ce que tous ces ingrédients pourraient bien donner avec une station balnéaire en toile de fond.

J'étais donc plutôt emballée par le pitch de ce premier roman aux accents mystérieux et « vertigineux »… malheureusement, j'ai eu un mal fou à rentrer dans l'histoire !
J'ai dû reprendre la lecture depuis le début (après les tout premiers chapitres) à trois reprises. Et pourtant, j'aime les livres exigeants, décalés et étranges !
Finalement, je suis contente d'avoir persévéré (je n'aime pas ne pas finir un roman et « Les sables » comportait des éléments prometteurs), mais comme cette entrée en matière fut laborieuse !

Les points positifs :
L'auteur a su créer un univers sensoriel avec une ambiance floue et inquiétante, dans un style recherché et poétique. Les descriptions lyriques des paysages sont très réussies, surtout pour un premier roman. C'est un texte qui plaira certainement aux lecteurs en quête d'originalité.

Ce qui ne m'a pas plu :
D'un point de vue narratif, « Les sables » n'a pas vraiment fonctionné pour moi, peut-être à cause du rythme ou des personnages, auxquels je n'ai pas réussi à m'attacher ?
La fin de chaque chapitre se ressemble et le ton est monocorde… cela devient lassant, à force. J'aurais voulu plus de surprises, de l'humour surtout, pour équilibrer cette atmosphère étouffante et ces pensées un peu trop sérieuses.
En somme, ne s'agirait-il pas ici d'une sorte d'exercice littéraire, plus proche d'une performance artistique conceptuelle que d'un véritable conte onirique/texte dystopique ?
Car tout au long de la lecture de ce roman, j'ai gardé une impression déconcertante de patauger (un peu comme dans des sables mouvants, tiens !). Si c'est l'effet recherché, pourquoi pas ? Mais seulement un temps. J'aurais préféré une histoire qui me captive un peu plus.

Le verdict :
J'attendais sûrement trop de ce roman. Je suis déçue de ne pas l'avoir plus apprécié.

Un grand merci à Babelio et à Actes Sud pour l'envoi du livre !
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Vous est-il déjà arrivé de vous laisser emporter par un roman auquel vous ne compreniez pas grand chose ? Car c'est exactement ce qui m'est arrivé en lisant Les sables de Basile Galais. L'auteur nous plonge au coeur d'une cité portuaire fantôme. Sorte de roman post-apocalyptique, mélant réalité et science-fiction, ce roman est une sorte d'ovni littéraire. Et pourtant, le lecteur se laisser embarquer grâce à la plume envoûtante de l'auteur.

Nous suivons tour à tour six personnages, tous reliés les uns aux autres par un élément de l'histoire. Il est question de ville engloutie par les sables, de fake news annonçant la mort d'un guide spirituel, d'un enfant disparu. Rien ne semble cohérent, et pourtant le charme opère et le lecteur se laisse balader.

Ce livre se déroule selon moi dans un futur assez proche car ce qui y est décrit est assez proche de notre réalité, mais certains éléments en sont aussi éloignés. J'ai cru y percevoir une critique de notre société en devenir, où l'individualisme prendrait toute sa place. Une réalité virtuelle qui se déploie au point de remplacer l'amour et les relations sociales humaines.

Il est tellement difficile de décrire ce roman si singulier. La plume de l'auteur est poétique et envoûtante. L'atmosphère qui règne dans cette cité portuaire, qui pourrait être Le Havre (l'auteur y habite), est sombre et oppressante. Fidèle à sa couverture, l'ambiance est grise et brumeuse.

Il est étrange de lire ce genre de roman, pour lequel il m'est impossible de dire si je l'ai aimé ou non. J'ai aimé l'écriture, l'ambiance retranscrite, la foule de sensations ressenties. Mais je n'ai pas aimé ne pas comprendre où voulait en venir l'auteur dans ce roman qui restera flou à mes yeux.
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