Une part de ciel

En attendant Curtil… C'est ainsi qu'aurait pu s'intituler ce roman qui traite justement de l'attente et ce qu'on fait pour la meubler; qui traite aussi de l'abandon qui crée l'attente, qui parle des choses qu'on cache pour mieux les révéler (à l'instar de Christo) ou qu'on met en évidence pour qu'on ne les voie pas. On y parle aussi de la famille, de la proximité qui lui est inhérente mais aussi des rivalités et tensions non moins inhérentes, de la difficulté d'exprimer ses sentiments, bref de la vie de tous les jours, de sa routine avec laquelle on voudrait parfois rompre et qu'on met en place à dessein parce qu'elle a quelque chose de rassurant…. Finalement, Curtil le père ne vient pas (ou peut-être que si, on n'en est pas sûr) mais l'annonce de son arrivée a rapproché la fratrie, a permis à chacun une meilleure compréhension de leur enfance partagée…. C'est un beau roman qui m'a paru très personnel; à date, celui que je préfère de cette auteure.

Ce roman se présente sous la forme d'un journal intime où la narratrice raconte son retour au "pays natal", le massif de la Vanoise (paysages grandioses garantis) , en Savoie :
Ses retrouvailles, avec son frère et sa soeur, rendues difficiles par des non-dits et un fort sentiment de culpabilité de sa part, le retour hypothétique d'un père ayant toujours cultivé le goût de l'Absence (pour avoir des choses à raconter, pour être plus intéressant.... paraît-il?) ou , de façon égocentrique, aime-t-il à se faire attendre comme le Messie ?
Ces personnages cabossés, mis en scène dans une nature qui l'est tout autant, ré-apprendront-ils à se connaître et à s'apprivoiser ?
Belle lecture que je conseille

ici encore les non-dits, les silences, les attentes sont rois. Claudie Gallay nous porte, d'une écriture sobre et précise, au-devant de Carole, revenue pour les fêtes de Noël dans sa vallée natale, dans le Massif de la Vanoise. Elle y retrouve son frère, Philippe, garde forestier écolo, et sa soeur Gaby, dont la santé est restée fragile à la suite de l'incendie de la maison familiale. Et on attend... le père, Curtil, qui doit ête là pour Noël...

Le décor de ce roman est un petit village niché au coeur des Alpes, loin de tout et des grandes stations fréquentées. Carole vit à Saint Étienne, et vient y retrouver son frère Philippe et sa soeur Gaby, qui sont restés vivre au Val. Tous trois ont reçu un message de leur père, Curtil, éternel voyageur et fugueur. Il va venir. Alors ils l'attendent. Et au cours de cette attente forcée, ils démèlent les fils serrés de l'histoire familiale. Qui a aimé "Les déferlantes", comme moi, devrait aimer cette "Part de ciel". J'y ai retrouvé la même écriture sans fioritures, belle par sa simplicité et sa justesse et le même talent pour dépeindre des paysages grandioses ainsi que des personnages forts, émouvants, vrais et fragiles. Très beau livre d'une très grande romancière.

A trois semaines de Noël Carole reçoit une boule de neige envoyée par son père, Curtil. Son frère et sa soeur ont également reçu une boule de neige. Sa façon originale d'annoncer qu'il veut les voir.

Carole décide de partir pour le Val-des-Seules (Vanoise) d'où elle est originaire. Y résident toujours Philippe, son frère aîné, garde forestier et Gaby, sa cadette. Carole s'installe dans un gite. Elle compte profiter de ce séjour pour avancer dans la traduction d'un livre sur la vie de l'artiste Christo. Si la fratrie semble accepter les retrouvailles et les souvenirs, Carole n'est pas vraiment sereine. Alors que Philippe et Gaby se comprennent et se ressemblent, Carole s'interroge sur un événement survenu lorsqu'ils étaient enfants. Pendant que leur mère leur lisait une histoire, la maison a pris feu. La mère a réussi à sortir Carole et Philippe. Gaby a été sauvée à l'arrivée des pompiers. Elle conserve des séquelles sur le plan pulmonaire. Pourquoi la plus jeune n'a pas été sortie en premier ?

Après environ un mois et demi d'attente Curtil n'est toujours pas là. Carole décide de rentrer à Saint-Étienne.

Même si le sujet principal de ce roman est la famille, ses souvenirs et ses non-dits, ce que je préfère c'est l'ambiance , l'atmosphère et les gens de ce petit bourg. Certains souhaitent que l'on y touche pas d'autres rêvent d'une transformation en station de ski et tout ce qui va avec. On s'attache aux personnages tous bien dessinés, Jean , l'ancien petit amoureux de Carole et sa scierie, Francky son bar-restaurant,, sa serveuse et son barman Diégo le vieux Sam et sa boutique, la Baronne et ses chiens, les gens de passage, les bucherons... Ne pas oublier le cadre dans lequel se déroule l'histoire.

Lecture sympathique.

« Une part de ciel » Claudie Gallay
Claudie Gallay a un talent particulier pour ancrer ses histoires dans des lieux typés, le lieu qu'elle choisit étant un personnage à part entière du roman. Ici, elle entraîne le lecteur dans un village de montagne, en Vanoise, où Carole revient, convaincue du prochain retour de son père, Curtil, un homme fantasque qui s'absente puis réapparait sans préavis.
Carole est à la croisée des chemins, séparée depuis peu de son mari, ses filles se sont éloignées, elle est entre deux boulots dans une sorte de « vacance » propice à un retour sur son passé.
A travers son récit, sous forme de journal, la narratrice va nous faire passer du temps avec tous ces êtres singuliers, plus ou moins proches (dont sa soeur Gaby et son frère Philippe) qu'elle côtoie à Vals-les-seuls.
On a l'impression qu'il ne se passe pas grand-chose, il est vrai qu'on attend avec Carole le retour du père, on est pourtant tenu, on avance avec plaisir dans ce roman bien écrit qui n'a pas vraiment de dénouement, on a de la sympathie pour tous ces êtres qu'on laisse à regret, à leur vie un peu ralentie dans ce lieu rude et retiré.

Carole, Philippe et Gaby attendent leur père Curtil qui leur a donné rendez vous au Val des Seuls.
Carole revient dans les lieux de son enfance, endroit qu'elle a quitté contrairement à son frère et à sa soeur.
Et à travers son récit, on est plongé dans les histoires familiales, les histoires de village, la vie après le drame, les non-dits, la détresse, la solitude, ...
Ce roman est fabuleux! Que d'émotion.
On finit par oublier l'attente et on lit et on lit histoire de connaitre le dénouement.
Alors vous allez me dire pourquoi 4 étoiles et pas 5 étoiles? Simplement car j'ai trouvé que le milieu du livre était long... répétitif... et sans attrait, plat contrairement au début et à la fin.
Je vous recommande fortement la lecture de roman de Claudie Gallay

J'ai été à nouveau séduite par l'ambiance dans laquelle Claudie Gallay sait parfaitement immerger son lecteur. Il me semble que finalement c'est cela le plus envoûtant dans ses livres. Ses personnages tout cabossés se reconstruisent au fil des pages, en même temps que les jours passent, que les flocons virevoltent, que les vagues se succèdent. Un univers à chaque fois très poétique avec des héros qui n'en sont pas et ne recherchent que l'acceptation de la vie telle quelle est.

Je suis incapable de saisir la raison pour laquelle j'ai apprécié ce livre mais je l'ai aimé vraiment! Il y a une lenteur dans l'évolution de la personnalité de Carole au travers des semaines qu'elle passe dans son village natal qui est très intéressante à découvrir. Il y a aussi une touche de poésie très forte dans ses dialogues avec Sam et les extraits du livre qu'elle traduit. Beaucoup de personnages bien typés, dont on partage le quotidien dans l'attente de plein de choses finalement!
Un livre comme un petit mystère enfermé dans une jolie boule de verre remplie de neige qui m'a touché et fait du bien.

L'auteur de « Une part de ciel » ne m'était pas inconnu puisque j'ai, depuis longtemps, dans ma liste de livres à lire « Les déferlantes ». N'arrivant pas à mettre la main dessus à la bibliothèque, j'ai choisi un autre roman du même auteur – et je ne le regrette vraiment pas.
Carole, la narratrice, rejoint Philippe (son frère) et Gaby (sa soeur) dans le massif de la Vanoise. C'est un peu avant Noël et Curtil, leur père, a annoncé son retour en envoyant à chacun une boule de verre – après de longues absences, c'est toujours ainsi qu'il procède.
Carole va s'installer dans le gîte du village. Décidée, dans un premier temps, à rester quelques jours seulement, elle va finalement prolonger son séjour et renouer peu à peu à peu avec les gens du coin, la montagne et sa famille. Elle va mettre ces semaines à profit pour « solder » ce qui la fait souffrir depuis l'incendie de la maison familiale, alors qu'elle était enfant.
Les relations qu'elle entretient avec Philippe et Gaby sont complexes. Elle a choisi très jeune de quitter la vallée, alors qu'eux n'envisagent pas leur vie ailleurs, et on comprend qu'elle revient rarement, que les liens sont distendus, qu'elle s'est éloignée dans tous les sens du terme.
A travers la photo chaque jour répétée de la serveuse unijambiste, la traduction de la biographie de Christo, ses visites au chenil, ses conversations avec Sam, le père de son amoureux de jeunesse – Carole va se reconstruire. Un peu comme la fouine qui habite le grenier du gîte et qui l'agace, les premières nuits, elle va s'apprivoiser.
C'est pudique, feutré comme la neige qui tombe par intermittence – douloureux aussi cette histoire de famille qui repose sur des non-dits, de la culpabilité des incompréhensions qui créent de la distance dans les relations. Tout m'a touchée dans ce roman : les jours qui passent, sans grands événements, le temps comme suspendu dans ce village du bout du monde ; la question des origines : on s'éloigne, on devient citadin mais ça reste chevillé au corps ; la façon dont sont traités les relations familiales et le thème de la culpabilité. Les personnages sont attachants, plein d'humanité (donc avec des failles). C'est un roman qui a une vraie ambiance, je ne sais pas comment le dire autrement, une atmosphère dans laquelle je me suis sentie chez moi. Un vrai moment de lecture.