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EAN : 9782742755738
302 pages
Actes Sud (30/12/2005)
3.74/5   842 notes
Résumé :
Elle n'a pas choisi Venise. Cela s'est présenté comme ça. Elle a vidé son compte bancaire, réservé une chambre dans un palais du Castello. Noël approche, et la cité s'enfonce dans les brumes. Un vieux prince russe, rescapé des tourbillons de l'Histoire, une jeune danseuse, un libraire amoureux des mots...

Les rencontres se succèdent, les digues intérieures s'affaissent, et Venise se dévoile, secrète et troublante. Amants perdus et retrouvés errent de ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (163) Voir plus Ajouter une critique
3,74

sur 842 notes
Le programme me semblait tout à fait alléchant, voyez donc, un long voyage à Venise en période hivernale, période de fêtes de surcroît et des pas solitaires à frôler les rues italiennes. de toute beauté ai-je imaginé... Claudie Gallay s'attarde sur une femme quarantenaire, fraîchement abandonnée par son homme qui décide de tout plaquer pour essayer de faire son deuil loin de chez elle.

Il m'a beaucoup ennuyée ce roman, aïe aïe. Il m'a manqué un contenu beaucoup plus abouti en lieu et place de ces phrases en lambeaux. Venise... à elle seule mérite un portrait descriptif magique et travaillé. Tout cela m'a bien manqué.
L'héroïne quant à elle est assez agaçante dans sa façon d'être toujours en hésitation. Et cette façon de vouvoyer je ne sais qui m'a tout autant ennuyée.
Je me suis perdue dans ce roman avec la frustration immense qu'il me semblait pourtant bien accessible et très simple. Est-ce la faute à des émotions bâclées ou bien à ces personnages auxquels j'ai eu beaucoup mal à m'attacher et à situer.

Il y a tout de même quelques passages relativement poétiques sur l'atmosphère de Venise en hiver qui ne m'a pas laissée de marbre. Les chapitres sont aussi très courts, ce qui fait de ce roman, une petite lecture assez limpide.
De loin, j'ai préféré La beauté des jours dans une autre atmosphère mais dans un style bien plus recherché.
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Comment dire ?
Comment vous dire l'atmosphère distillée par ce livre, étrange, froide, silencieuse.
Venise en hiver...
Les rues désertes. L'eau envahissante, suintante, qui s'étale.
L'île aux fous, l'île des morts, l'île des chats.
Les cafés sur les places, où on boit le chocolat chaud, puis plus tard, le cognac.
La pension tenue par Luigi, prévenant, espérant la venue de ceux qu'il aime.
Ses hôtes : le prince russe, très vieux, immobile, nostalgique, malheureux, digne.
La danseuse vive et tourmentée, et son amoureux. Heureux ?
La librairie, enfin. le seul vrai but de la narratrice, le seul point d'attache. Car Dino à la voix rauque et au regard pénétrant la trouble. Elle qui s'est réfugiée à Venise après une histoire d'amour tronquée.

Cette atmosphère, seule Venise peut la livrer. Et je l'ai aimée.
Mais la narratrice, cette femme trompée, m'a énervée. A quarante ans, elle ne croit plus à l'amour, elle le dénigre, et pourtant elle en veut encore. Sa manière d'être, de parler m'exaspère. Elle a l'air de ne comprendre rien à rien, de ne pas savoir se comporter, dans n'importe quelle circonstance.
Ou est-ce le style avec lequel cette histoire est racontée qui m'irrite ? Je ne sais pas, mais voilà que les petites touches, les silences, tout ça me laisse sur ma faim.

Seule Venise parle d'amours malheureuses, sauf une...mais je ne vous dirai pas laquelle. Elle est là, cachée dans les pages, et se révèle peu à peu. C'est cette histoire-là que j'ai aimée, uniquement celle-là.

Mais l'atmosphère de Venise en hiver, elle, je ne l'oublierai jamais. Elle m'a prise, m'a emportée, au point que j'en oubliais la Noël ici, maintenant.
A ce propos...je vous souhaite un Noël paisible, limpide, serein. Et peut-être un voyage à Venise ?
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Venise en hiver,fin décembre,triste,grise,désertée,glaciale ....mais si belle...Je ne sais pas si c'est l'endroit idéal pour noyer son chagrin d'amour en hiver, mais c'est ce qui se présente , un peu par hasard à l'héroïne de Gallay.
Une pension dans un vieux palais,un vieux aristocrate russe en chaise roulante,un bouquiniste qui voue une passion pour un peintre juif ayant peint l'holocauste ,la brume, les gondoles,le chocolat chaud du café Florian...et trois histoires d'amours en chassé-croisé.
Gallay a bien planté son décor,aussi bien comme ville, que comme locations et personnages,une splendeur en décadence et beaucoup de nostalgie.Splendeur d'antan de Venise,de Russie,de la jeunesse bref de tout ce qui est déjà dans le passé et dont le souvenir est beaucoup plus éblouissant que le présent.En contraste,cette femme de quarante ans à la recherche d'une consolation, ce russe qui vit dans le passé,ce propriétaire de pension qui attend sa fille qui tarde à venir, dans cette Venise sous l'acqua alta,la neige,repliée sur elle-même ,dans son sommeil d'hiver.
Tout est effleuré,même l'amour avec une poésie d'une douceur infinie.....
Trés beau texte,inconditionnelle de Gallay,je n'ai rien à ajouter.
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C'est l'histoire d'une femme qui vient d'être abandonnée par son compagnon, et sombre dans un profond désespoir. Elle liquide son compte en banque, quitte tout, direction Venise en plein hiver…

Revenir dans une ville où l'on a été heureux, sur les traces de l'Amour, qu'elle cherche encore au travers de ses rencontres, arpentant chaque coin et recoin de la ville, elle nous entraîne dans sa quête et l'on va s'installer avec elle dans la pension de famille, plus ou moins confortable.

On va partager ses promenades, ses rencontres : un vieux prince russe en fauteuil roulant, un couple étrange, une danseuse Carla et son amant, Valentino pour qui amour ne signifie parfois que possession de l'autre, passion donc une porte ouverte vers la violence. Peu à peu, l'histoire s'installe, et on s'installe en elle, comme on se glisse dans les méandres de Venise.



Ce que j'en pense :



Je venais de déambuler dans Paris, en 1942 avec Modiano, et à peine remise de mes émotions, j'ai mis mes pas dans ceux de cette femme qui m'a fait découvrir Venise en hiver, sous la pluie, loin des touristes mais avec ses couleurs qui n'appartiennent qu'à elle. Je l'ai visitée dans les pas de Jean d'Ormesson, il y a des années. Il parle si bien de Venise et de l'amour que les deux sont liés dans ma mémoire. La douane de mer, la lagune, San Marco…

Comment rester insensible au charme du vieux prince russe en fauteuil roulant, qui n'a jamais fait le deuil de son amour d'adolescent Tatiana, bien qu'ayant épousé une femme de son rang dont il a eu des enfants. Il apprend à notre héroïne mystérieuse (comment l'appeler autrement puisque l'auteur ne lui a pas donné de prénom) à apprécier les choses, le vin par exemple, qu'il faut garder en bouche, goûter avant de l'avaler.

Il lui apprend aussi que l'exactitude est la politesse des rois, il a été en retard une fois et s'en est voulu toute sa vie, car tout a été chamboulé… comment apprécier la musique…

le libraire, Dino, quant à lui, va lui apprendre bien-sûr les livres, et aussi des mots, l'amour de Venise qui lui fait découvrir outre Marguerite Duras, Tolstoï, Rilke et autres auteurs qui hantent Venise, et la peinture avec Zoran Music, rescapé des camps de concentration, …

Il y a aussi Luigi, qui tient la pension, fait la cuisine pour ses hôtes, attendant sa fille pour les fêtes et décorant le sapin de Noël pour l'accueillir… Clara qui ne vit que pour la danse...

Ce sont tous des écorchés vifs, malmenés par la vie…

J'avais aussi des ampoules aux pieds, tant Claudie Gallay m'a fait découvrir des endroits splendides et méconnus, le peintre Zoran Music ; elle a une façon particulière de nous faire voyager, dans les valises de l'héroïne qui est parfois exaspérante dans sa façon d'aborder les gens, ses questions surprenantes ( « Qui est Euripide ? » ) voire dérangeantes, son manque de pudeur dans sa relation avec les autres, entrant chez eux presque par effraction, en trouvant cela parfaitement normal.

Ce n'est pas une personnalité qui m'attirait au départ, et pourtant j'ai eu envie de la suivre, de la voir s'éveiller aux autres, trouver un sens à la vie, tomber amoureuse. Elle s'oublie peu à peu dans sa rencontre avec les autres et se laisse porter par Venise, par les arts, le brouillard, la pluie, le chocolat chaud, les chats...

Je ne suis pas passée loin du coup de foudre avec ce livre que j'ai beaucoup aimé, par son atmosphère si particulière, impossible à raconter d'ailleurs, et qui me fait penser à Marguerite Duras. Qu'il s'agisse de la ville en hiver, de l'eau omniprésente, tout est intense et remue en profondeur, avec ces phrases courtes, presque lapidaires parfois, entre lesquelles des instants d'émotion pénètrent par effraction eux-aussi… La nostalgie est au rendez-vous…

C'est le premier roman de Claudie Gallay, et déjà l'envie de renouer avec ce style si particulier vient me titiller… comme la bonne odeur du chocolat, boisson dont l'héroïne abuse avec gourmandise…

Merci à Yzabel qui m'a fait découvrir ce livre et cette auteure
un lien pour découvrir Zoran Music
http://www.claude-bernard.com/artiste.php?artiste_id=62


Lien : http://eveyeshe.canalblog.co..
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Un livre que j'ai beaucoup aimé... Presque un coup de coeur! J'aime cette découverte de Venise en hiver. Les promenades dans cette superbe ville, dans la brume ou sous la neige. Est-ce parce que je suis amoureuse de cette ville? mais cette première rencontre avec Claudie Gallay me laisse une forte impression et je suis sous le charme de ce beau roman.
Lien : http://araucaria.20six.fr
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critiques presse (1)
Telerama
17 avril 2013
Grâce à des phra­ses courtes pour dire la solitude et de lentes déambulations, l'auteure détourne les clichés vénitiens, pour redonner vie aux fantômes de la lagune.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (158) Voir plus Ajouter une citation
- Dans les camps, c'était l'horreur mais ça je le savais. Ce que je ne savais pas, c'est que des hommes qui étaient enfermés là-bas ont été sauvés de la mort parce qu'ils se récitaient des poèmes. Des poèmes mais aussi des livres... Ils retrouvaient les mots, les moindres détails. Ils parvenaient à cela. Ils avaient cette force. Et ça les a empêchés de mourir.
J'ouvre le livre.
- Ecoutez, page 106 : "Ce que l'on garde en tête est le seul bien que la barbarie ne puisse vous ôter."
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Il est des êtres dont c'est le destin de se croiser. Où qu'ils soient. Où qu'ils aillent. Un jour ils se rencontrent.
Commenter  J’apprécie          1930
Le matin, je marche. Je me perds. À midi, je rejoins les quais. Je déjeune dans une trattoria avec vue sur la lagune, l'île du Lido au loin et sur la droite, le palais des Doges. Il n'y a personne. Pas de touristes. C'est l'hiver.
Luigi m'a dit profitez-en, quand la bora va se mettre à souffler vous ne pourrez plus aller là-bas.
La bora, le vent des fous.
Un vent d'est qui descend des plateaux et vient se finir là, sur les bords de l'Adriatique.
Un vent voyageur.
La bora.
Début d'après-midi. Une brume légère tombe sur la ville, la lumière devient blanche, elle recouvre tout, elle trahit les formes, les ombres. Elle trompe les distances.
Un homme qui promène son chien m'explique qu'en face, sur l'île de la Cuidecca, il y a une prison pour femmes. Il dit que l'été, quand il fait très chaud, il les entend crier. Il dit aussi que les marins s'approchent pour entendre ces cris-là. Que certains en deviennent fous. Qu'ils ne veulent plus quitter Venise à cause de ces cris.
- Au printemps dernier, le Belem a accosté ici, Riva Degli Schiavoni.
- Le Belem ?
- Un voilier magnifique. Il fait le tour du monde.
Il me montre l'endroit. Il dit que c'est quelque chose de merveilleux la vue de ce trois-mâts à Venise. Dans cette lumière, avec toutes les hommes en salut sur le pont.

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Ses lèvres, humides, elle les essuie avec le pouce. Je ne sais pas gérer le désespoir, le mien, encore moins celui de autres. Je n’ai jamais su.

Et puis l’histoire qui revient. Toujours la même histoire. Le même désaccord.

Je détourne la tête. Dehors, les toits, le ciel. Un temps sombre, chargé de nuages.

– Ça va s’arranger… je dis, et je ne sais pas si je parle du temps. Ou d’elle. De sa vie.

Elle ne le sait pas non plus.

Mais c’est tout ce que je trouve à dire à ce moment-là. Ça va s’arranger, alors que ça ne s’arrangera pas.

Elle attend que je lui dise cette chose-là, ça ne s’arrangera pas, cette vérité, que ça ne s’arrangera jamais, jamais plus, jamais plus comme avant. Et qu’il n’y a rien à faire contre ça.

Je prends une tranche de pain, je la recouvre de confiture. Impossible de mordre dedans. Je la repose.

Il faudrait arrêter de mentir. Au gens, aux vieux, aux enfants.

Quand Trevor est parti, j’aurais dû lui dire je ne crève pas pour toi mais c’est ma jeunesse qui crève. Quelque chose que je porte en moi et que j’aimais et qui s’en va.

Je ne lui ai rien dit.

Au fond du salon, la porte s’ouvre, Carla baisse la tête.

–Ne fais pas ça, je dis.

Mais ça ne suffit pas.

Je veux me lever. Partir.

Elle dit reste.

D’une voix, venue du ventre. Valentino s’avance. Je sens la tension entre eux. Palpable. Je la subis. Ça me rappelle trop les silences avec Trevor à la fin quand on ne s’engueulait même plus.

Qu’on s’ennuyait.

Au restaurant, on n’osait plus se regarder. On regardait par la fenêtre ou alors on regardait les autres. Ailleurs. On tournait notre fourchette entre nos doigts. On avait hâte de finir, hâte de payer. Hâte de partir. Et pourtant on ne partait pas. On s’accrochait. Moi surtout.

Je ne les regarde pas. Je prends une orange. Je la garde dans ma main et puis je la fais rouler sur la table d’une paume dans l’autre.

L’amour de Carla connaît sa fissure. La première. Elle le sait. Avant lui.

C’est le savoir des femmes."
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C’est un vin de patience. Comme cette ville. Mon père disait que le savoir commence comme ça, en appréciant le bon vin.

...Chaque vin que vous buvez doit vous rappeler un vin déjà bu, un parfum, une terre. De même que chaque chose que vous apprenez, doit se rattacher à quelque chose que vous savez déjà. C’est ainsi que le savoir se construit. P 72

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Vidéo de Claudie Gallay
Grandir, trouver son chemin, sa place dans le monde, rêver, évoluer et s'adapter, c'est le grand défi de la jeunesse. Luc Chomarat "Le fils du professeur" (La Manufacture de livres), Clara Dupont Monod "S'adapter" (Stock) et Claudie Gallay "Avant l'été" (Actes Sud). Animée par Élise Lépine, journaliste
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Claudie Gallay

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