Citations sur L'Épopée de Gilgameš : Le grand homme qui ne voulait pas.. (9)
Quand les dieux
Ont créé les hommes,
Ils leur ont assigné
La mort,
Se réservant l'immortalité
À eux seuls !
Toi, plutôt,
Remplis-toi la panse ;
Demeure en gaîté,
Jour et nuit ;
Fais quotidiennement
La fête ;
Danse et amuse-toi,
Jour et nuit;
Accoutre-toi
D'habits bien propres;
Lave-toi,
Baigne-toi ;
Regarde-tendrement
Ton petit qui te tient par la main,
Et fais le bonheur de ta femme
Serrée contre toi !
Car telle est
L'unique perspective des hommes !
- Fragments antérieurs au milieu du IIe millénaire -
Endormi et mort,
C'est tout un !
On n'a jamais reproduit
L'image de la Mort :
Et pourtant l'homme depuis ses origines,
En est prisonnier !
Depuis que [...],
Et que, les Grands-Dieux
Rassemblés,
Mammitu, la faiseuse du Destin,
A arrêté les destinées avec eux,
Ils nous ont imposé
La mort comme la vie,
Nous laissant seulement ignorer
Le moment de la mort.
- L'arrivée au but (version ninivite) -
Enkidu, mon ami, Mulet vagabond,
Onagre du désert,
Panthère de la steppe,
Avec qui nous avions, de conserve,
Escaladé la Montagne;
Pris et tué
Le Taureau-Géant;
Abattu Humbaba,
Tapi et la Forêt des Cèdres,
À présent, quel est ce sommeil
Qui s'est emparé de toi ?
Te voilà devenu tout sombre
Et tu ne m'entends plus !
- Les funérailles d'Enkidu (version ninivite) -
La Mort cruelle
qui brise les hommes !
Bâtissons-nous des maisons
pour toujours?
Tels des éphémères emportés au courant,
De visages qui voyaient le soleil,
Tout à coup il ne reste plus rien !
Endormi et mort , c'est tout un!
On n'a jamais reproduit l'image de la Mort ;
Et pourtant l'homme, depuis ses origines
En est prisonnier.
— Gilgamesh, Gilgamesh, pourquoi erres-tu comme un pauvre fou ? Tu poursuis un rêve irréalisable.
Ce rêve te ronge. Il t'a fait entreprendre un long voyage, mais il n'y a rien au bout. Rien, tu entends ! La vie-sans-mort, cherche-la partout, tu ne la trouveras pas. Quand les dieux ont créé les humains, ils leur ont fait cadeau de la mort. La vie, ils l'ont gardé pour eux. Tout ce chemin que tu viens de parcourir t'éloigne des vrais plaisirs qui conviennent aux humains. Retourne donc vite dans ta ville, mange, bois, fais la fête. Oui, jour et nuit, fais la fête, danse, danse, danse encore au son de la musique. Lave-toi, parfume-toi, prends ta femme dans tes bras et aime-la. Prends ton enfant par la main et montre-lui les oiseaux, les fleurs.
C'est cela la vie d'un homme ; c'est cela le destin accordé par les dieux.
Le meilleur des jeunes hommes,
La meilleure des jeunes femmes,
Sont enlevés
Par la main de la Mort, [...]
Bâtissons-nous des maisons
Pour toujours ?
Scellons-nous des engagements
Pour toujours ?
Partage-t-on un patrimoine
Pour toujours ?
Si l’on pouvait Fermer la porte à l’angoisse ! Si l’on pouvait l’obturer Au bitume, à l’asphalte ! Mais le Destin ne m’a pas laissé m’amuser : Il m’a déchiré, Malheureux que je suis ! Utanapisti s’adressa à lui, Gilgames : Pourquoi donc, Gilgames, Exagérer ton désespoir ? Toi que les dieux ont fait De substance divino-humaine, Qu’ils ont traité comme ton père et ta mère, Serais-tu, Gilgames, Comparable à un fou ? A un fou, l’on peut faire passer de la lie Pour du beurre. […] Penses-y, Gilgames
Six jours et sept nuits je l'ai pleuré
Et refusé à la tombe,
Jusqu'à ce que les vers
Lui soient tombés du nez.