Rien ne vaut rien,
Il ne se passe rien,
Et cependant tout arrive
Mais cela est indifférent.
(Nietzsche)
En mai 1967, on dénombre cent quatre-vingt-neuf mille sans-emploi.
Depuis quelque chose comme trente ans que j'ai affaire à l'Histoire, il m'est arrivé quelquefois de me demander si je ne devais pas la quitter.
Moult a appris qui bien connut ahan. (A beaucoup appris qui a beaucoup peiné)
(Proverbe du XIVe siècle)
Qui prévoirait l’esprit français, les étranges bonds et écarts de sa mobilité ? Qui pourrait comprendre comment ses exécrations et ses engouements, ses malédictions et ses bénédictions se transmuent sans raison apparente ? Qui saurait deviner et expliquer comment il adore et déteste tour à tour, comment il dérive d’un système politique, comment la liberté à la bouche et le servage au cœur, il croit le matin à une vérité et il est persuadé le soir d’une vérité contraire.
(Chateaubriand)
Tout cela ne serait pas arrivé si nous avions livré des Mirages à Israël… Nous nous sommes mis tout le monde à dos, rapatriés, partisans de l’Algérie française, les syndicalistes, les patrons, les paysans, les notables, l’armée, les Européens, les pro-américains, les pro-israéliens…
Mais qu’est-ce qu’il fait encore là ? Pour qui se prend-il ? Il fait comme si la France était toujours vivante, alors que tout le monde sait qu’elle est en pleine décadence.
Les Français ont besoin de martyrs, dit-il. Il faut qu’ils les choisissent bien. J’aurais pu leur donner un de ces crétins de généraux qui jouent au ballon dans la cour de la prison de Tulle. Je leur ai donné Bastien-Thiry. Celui-là, ils pourront en faire un martyr, s’ils le veulent, lorsque j’aurai disparu. Il le mérite.