A Toulouse, ceux qui l'écoutent parler de Tolstoï, lors d'une conférence en février 1911, sont saisis par sa sincérité angoissée qui prend les formes d'un aveu.
"Tous nous sommes exposés dans la vie étroite et obscure que nous menons, dit-il, à oublier le sens profond et le mystère de l'existence, dans tous les métiers, dans toutes les classes." C'est vrai du patron , explique-t-il, qui est absorbé par la conduite de l'entreprise, c'est vrai de l'ouvrier "plongé dans les abîmes obscurs des misères et n'émergeant du front et de la bouche que pour pousser un cri d'appel et de protestation". Mais, Jaurès s'interrompt puis reprend plus sourdement, c'est vrai pour nous "politiciens, perdus dans les batailles et noyés dans les intrigues de tous les jours". Confidences faite par Jaurès au détour d'une conférence.
Christianisme et socialisme sont deux courants de la pensée moderne qui doivent se développer parallèlement et dont la convergence déterminera l'avènement d'une ère de justice et de paix.
le courage, dit-il, c'est de chercher la vérité et de la dire, c'est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe, et de ne pas faire écho aux applaudissements imbéciles et aux huées fanatiques.