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Citations sur L'Automne du patriarche (44)

On le découvrit dans cette position à la veille de son automne, quand le caddavre était en réalité celui de Patricio Aragones, et on le redécouvrit dans la même position bien des années plus tard à une époque si pleine d'incertitudes que personne ne pouvait identifier comme vraiment sien ce corps sénile rongé par des charognards et couvert de parasites du fond de la mer.
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Vous verrez, disait-il, tout sera récupéré par les curés, les ricains et les riches, et bien entendu, tintin pour les pauvres, ils seront toujours baisés et si un jour la merde a quelque valeur, vous verrez, ils naîtront sans cul !
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... il avait aboli le supplice barbare de l’écartèlement et avait essayé de le remplacer par la chaise électrique offerte par le commandant des marines pour que nous aussi nous profitions d’un instrument d’exécution plus civilisé, il avait visité dans la forteresse du port le laboratoire des horreurs où l’on choisissait les prisonniers politiques les plus mal en point pour s’entraîner au maniement du trône de la mort dont les décharges absorbaient la totalité de l’électricité urbaine, nous connaissions l’heure exacte de l’expérience fatale car nous restions un instant dans les ténèbres le souffle coupé par la répulsion, nous observions une minute de silence dans les bordels du port et nous buvions un verre à l’âme du supplicié, non pas une fois mais souvent, car la plupart des victimes restaient accrochées aux sangles de la chaise le corps noirci comme du boudin la chair fumante comme un rôti mais haletantes de douleur jusqu’au moment où quelqu’un avait pitié d’elles et les achevait à coups de revolver après plusieurs tentatives manquées, tout cela pour te plaire, Laetitia...
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Il vit le brasier allumé sur la Place d’Armes pour brûler les portraits officiels et les lithos de calendrier qu’on trouvait partout et à toute heure depuis le début de son régime, et il vit passer son propre corps qu’on tirait et qui laissait sur le pavé une traînée de décorations et d’épaulettes, de boutons de dolman, d’effilochures de brocard, une passementerie d’agrafes, de glands de sabre, de jeux de cartes, et les dix soleils tristes de roi de l’univers, maman, regarde dans quel état ils m’ont mis, disait-il, en sentant sur sa propre chair l’ignominie des crachats et des pots de chambre de malades qu’on lui vidait dessus au passage du haut des balcons, horrifié à l’idée qu’il pourrait être dépecé et digéré par les chiens et les charognards au milieu des hurlements délirants et du tonnerre de la pyrotechnie pour ce carnaval de ma mort.
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J'avais fait construire un mausolée pour un animal de la mer océane qui n'existait que dans mon imagination fiévreuse alors que j'avais vu de mes yeux miséricordieux vu les trois caravelles ancrées devant ma fenêtre,que j'avais dilapidé les fonds publics avec mon vice irresponsable d'acheter des instruments ingénieux et que j'avais même prétendu obtenir des astronomes qu'ils perturbent le système solaire pour être agréable à une reine de beauté qui n'avait existé que dans les visions de son délire,et que dans une crise de folie sénile j'avais donné l'ordre d'embarquer deux mille enfants sur une chaloupe chargée de ciment et qu'on avait ensuite dynamitée au large,maman,imaginez un peu,quels fils de putain...
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...et alors j'ai osé le regarder en face pour la première fois en faisant tourner entre deux doigts la braise de ma rose pour qu'il ne remarque pas mon effroi, j'ai scruté sans pitié ses lèvres de chauve-souris, ses yeux muets qui semblaient me lorgner du fond d'un étang, sa peau sans poils, une peau de mottes de terre battue avec de l'huile de fiel qui devenait plus tendue et plus épaisse à la main droite celle qui épuisée sur son genou portait la bague avec le sceau présidentiel, ses énormes souliers de cadavre, sa pensée invisible, son pouvoir secret, le vieillard le plus vieux du monde, le plus redoutable,le plus détesté et le...
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peu importe qu’une chose ne soit pas vraie à une époque, avec le temps elle le sera.
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…un homme dont le pouvoir avait été si grand qu’un jour il avait demandé quelle heure est-il ? l’heure que vous voudrez mon général lui avait-on répondu, et c’était vrai...
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il découvrait au long de ses années incalculables que le mensonge est plus aisé que le doute, plus utile que l’amour, plus durable que la vérité
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Au bout de tant et tant d'années d'illusions stériles il avait commencé à entrevoir qu'on ne vit pas, merde alors, on survit, on apprend trop tard que même les vies les plus vastes et les plus utiles vous permettent tout juste d'apprendre à vivre.
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